Attaques contre l'Eglise: qui, pourquoi?

Une tribune publiée sur le site Petrus.
Article original en italien ici: http://www.papanews.it/
Ma traduction
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Non praevalebunt

Certains tentent de démolir l'Église mais... non praevalebunt (*)

Un hebdomadaire connu, en kiosque ces jours-ci, "tire" en couverture : "Science et religion : les fautes de l'Église", de Ken Follet. On pourrait dire "et alors?". L'Église en a connu tellement qu'une attaque de plus ou de moins ne la troublera pas outre-mesure. L'Église sait bien que "Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous" (Jean 15, 18). Pourtant à y regarder de près, il n'est pas trop difficile de comprendre, et d'en être impressionné, que l'Église catholique est soumise à un incessant et continuel procès en accusation sur plusieurs fronts.
Mais c'est le motif, le but qui déconcertent : démolir sa crédibilité. De ceci, au moins je suis personnellement convaincu. C'est un fait palpable, en effet, une hostilité anticatholique croissante qui se manifeste presque quotidiennement pour un motif ou un autre et pas toujours de la part des extrémistes. Au contraire; souvent l'attaque est 'soft', persuasive, mesurée; mais aussi sévère et dure. Ceux qui s'en chargent, c'est le monde de la culture, de la politique, des journaux, de la télévision, des spots publicitaires. Chaque occasion est propice.
- Les soupçons deviennent des preuves, et même des condamnations.
- Les déclarations de l'Église sont l'occasion de scission entre droite et gauche, entre conservateurs et modernistes.
- La défense de la vie, de son commencement à sa fin naturelle, devient une entrave à la recherche scientifique pour guérir les maladies, et assurer le bien-être.
- Les scandales qui impliquent des personnes individuelles deviennent de fait des accusations envers l'institution en tant que telle.
- Et quotidiennement déferlent des torrents de calomnies, d'accusations, d'insultes et de dérisions sur le Pape, sur le Clergé et sur l'Église entière.

Pour les démolisseurs de la crédibilité de l'Église, elle serait sourde aux demandes d'avortement, de fécondation artificielle déréglée, d'euthanasie, de mariage avec droit d'adoption et de procréation entre les homosexuels et serait, par conséquent, accusée d'empêcher les individus de réaliser leurs désirs.
Entretemps les désirs sont devenus "droits" et l'Église donc est montrée du doigt comme la vraie et unique entrave à la réalisation du bonheur.

J'en suis persuadé : depuis au moins de cinq ou six ans l'Église est soumise à un incessant procès en accusation sur différents fronts, qui ont pour but de démolir sa crédibilité. Car il est facile de dénigrer l'Église ! Frapper sur l'Église et sur le Pape est bien trop facile ; on ne court pas le danger d'un dépôt de plainte, ni que l'Église demande une indemnisation des dommages.
Cette campagne de dénigrement aurait un but tactique facile à comprendre: intimider les catholiques, en les contraignant à rester relégués dans l'espace clos des églises et à renoncer à témoigner, défendre et répandre la foi dans le noeud de la vie publique.
L'évêque de San Marino Montefeltro, Mgr Luigi Nègres, a pu dire : "Nous sommes en face d'une opération menée à froid, à travers l'utilisation de moyens économiques et technologiques immenses [... ] Ceux qui complotent de rayer du monde d'aujourd'hui les traces de l'Evangile, pourraient cependant rencontrer une forte opposition: celle du peuple chrétien qui vit son identité avec joie, avec allégresse, avec force, déterminé à annoncer le Christ à tous les hommes ".
Et lorsqu'il était cardinal, Joseph Ratzinger n'hésita pas à déclarer : "Nous sommes confrontés à un sécularisme aggressif et par moments même intolérant. [... ] le laïcisme n'est plus cet élément de neutralité qui ouvre des espaces de liberté pour tous. Il commence à se transformer en une idéologie qui s'impose par la politique et il ne concède pas d'espace public à la vision catholique et chrétienne, laquelle risque ainsi de devenir une chose purement privée et, au fond, mutilée. Nous devons défendre la liberté religieuse contre l'imposition d'une idéologie qui se présente comme étant l'unique voix de la rationalité ". Elle est évidente, la volonté de reléguer l'Église, en allant jusqu'à l'empêcher de dire son mot sur les grands thèmes de la vie de l'homme, de l'éthique, de la morale. Pour cela, on attaque l'Église précisément sur ses fondements de charité et de vérité. La défense de la vérité, en effet, est considérée par le laïcisme fondamentaliste, comme éloignée de la raison, y compris dans la défense des réalités naturelles qui devraient être banales, comme le concept de famille et de mariage, de vie et de mort.
Et le Pape Benoît XVI dit : "Si l'on nous dit que l'Eglise ne devrait pas s'occuper de ces questions, alors nous ne pouvons que répondre: l'homme ne nous concerne-t-il pas? Les croyants, en vertu de la grande culture de leur foi, n'ont-ils pas le droit de se prononcer sur tout cela? N'est-ce pas plutôt leur devoir - le nôtre - d'élever la voix pour défendre l'homme, cette créature qui, précisément dans l'unité inséparable de son corps et de son âme, est l'image de Dieu? " (à la Curie Romaine, 22 décembre 2006)
En souhaitant la paix aux détracteurs, qui devraient se rappeller qu'avec les persécutions, le Christ Seigneur - qui a fondé l'Église - a promis d'être toujours avec elle et que, malgré tout.... non praevalebunt ( * ils ne l'emporteront pas) !
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Cette réflexion mérite d'être prise au sérieux, elle se base sur des faits objectifs. Ceux-là mêmes que nous relatons ici, trop souvent. Derniers épisodes, les critiques contre Georg Gänswein, la "censure" contre Mgr Meisner, et, il y a plus longtemps, le tir de barrage contre Mgr Léonard. Sans parler de l'abondante littérature pseudo-ésotérique, souvent évoquée ici, où l'on ne parle de l'Eglise qu'à travers les scandales et les secrets qu'elle est prête à défendre par tous les moyens, y compris, et surtout, le crime (voir par exemple ici: cathophobie ).
A chaque fois, il s'agit d'intimider pour réduire au silence...

L'objet du "délit"

Ken Follet est ce que je qualifierais, pour l'avoir lu tout en étant dans l'instant incapable de citer plus d'un de ses titres (le souvenir que j'ai est un roman soi-disant victorien intitulé "La marque de Winfield" -quiconque est un véritable amoureux de la littérature victorienne représentée pour moi par Wilkie Collins ne pouvait être qu'effaré par la supercherie!!), une sorte de Paul-Loup Sullitzer, l'auteur de ce qu'il était convenu d'appeler des "romans de gare". On dit maintenant des "best seller", c'est-à-dire qu'on décrète qu'ils seront en tête des ventes dans le monde entier... avant même qu'ils ne soient sortis!! Ses livres alternent d'ennuyeuses compilations d'informations prétendument érudites rassemblées par des documentalistes, et une intrigue flattant l'air du temps, écrite dans un style volontairement plat, que l'on appelle "journalistique". (cf wikipedia).
Bref, cela tient plus du business que de la littérature...


 

Un journal italien réputé sérieux comme Panorama (à peu près Le Nouvel Observateur en France) lui consacre un dossier, pour la simple raison qu'il vient de sortir un nouveau roman, dans la veine des 'thrillers" historiques actuellement en vogue, sur le thème de la peste noire. Le moins qu'on puisse dire est que ce n'est pas une sommité, ni littéraire, ni historique, ni scientifique, encore moins théologique. Le fait de lui donner la parole (mieux: une tribune) permet légitimement de s'interroger: à quel titre?
Je ne cherche pas ici à discréditer l'auteur pour discréditer la thèse... C'est un fait.
Le quotidien Avvenire pose lui aussi la question: sa parole n'ayant aucune valeur particulière, pourquoi lui laisser la "une" d'un hebdomadaire réputé prestigieux pour tenir ce genre de propos:
«Non credevo in Dio vent'anni fa così come non credo oggi. Ciò che è effettivamente cambiato è la mia consapevolezza di tutto il male che può essere fatto in nome della religione… La Peste (del 1347-52) rivelò a tutti la verità: il clero era completamente impotente… La scoperta dell'infezione batterica ha permesso di salvare la pelle a milioni di persone dimostrando che i pregiudizi antiscientifici della religione non avevano alcun fondamento».

Lire ici: Il falso Medioevo di Ken Follett (traduction ... peut-être, à venir)