L'"Affaire Maddie"

Il y aurait sans doute beaucoup à dire sur ce qu'il est convenu d'appeler "L'affaire Maddie". Y compris l'incroyable exposition que les parents ont décidé d'assumer devant les medias. On peut être réservés sur leur comportement, et c'est mon cas. Devaient-ils en faire autant? Ce n'est pas à nous de juger.

Chaque jour amène son lot de révélations, non vérifiées et aussitôt oubliées, et la "presse sérieuse" s'est emparée de l'affaire, prétendant l'aborder sous un angle plus large que celui du simple fait divers.

On ne saura peut-être jamais la vérité, mais, sauf à retrouver la fillette, ou à avoir la preuve de sa mort, le poison du doute est devenu un élément majeur de la tragédie aux yeux de "l'opinion". A coup d'insinuations, de rumeurs, d'affirmations tronquées ou jamais confirmées, et même de mensonges puisées dans la pire presse britannique (même le Monde a accepté un plongeon dans la boue, on ignore s'il s'est bouché le nez pour le faire).

Ce drame n'a pas de rapport avec ce site, pourront penser mes lecteurs. Je crois au contraire que si.

La raison en est que les parents avaient demandé à rencontrer le Pape.
A l'issue de l'audience du 30 mai, le Saint-Père les avait en effet brièvement salués et réconfortés, et avait béni une photo de la petite. La scène, que j'avais trouvée très touchante, a duré au maximum 20 secondes, ni plus ni moins que ce que des centaines de fidèles ont la chance de vivre chaque mercredi.
Ce n'est pas vraiment ce que laisse supposer un article fielleux du Monde : sous le titre "la machine McCann" , il commence par ces mots: "Ils ont les traits tirés, le regard vaguement inquiet.... " et se poursuit ainsi:

"Catholiques fervents, les McCann se rendent à Fatima pour prier, puis au Vatican, où Benoît XVI les reçoit le 30 mai et leur donne sa bénédiction sous les flashs des photographes".

Non, le Pape ne les a pas "reçus" devant les flashs des photographes, et ce n'est pas eux qu'il a bénis, il les a rencontrés, simplement ( video ici: http://www.youtube.com/ ). Comme il l'a déjà fait pour des gens qui venaient de vivre un drame. (voir par exemple ici: le 25 octobre 2006, il avait réconforté la mère de la victime d'un accident mortel dans le métro de Rome : http://beatriceweb.eu/Blog06/photos/ )

Un bref commentaire, sur "le Point" de cette semaine, enfonce le clou, si j'ose dire, en confirmant mes soupçons. Je cite de mémoire, n'ayant pas le journal sous la main:

"Dès lors qu'ils avaient rencontré le Pape, ils étaient devenus insoupçonnables".

Cette rencontre serait-elle une des clés pour comprendre l'hostilité des medias? Si vraiment les Mc Cann sont les manipulateurs que l'on commence à voir en eux, ils auraient alors commis là une étrange faute psychologique. Car c'est exactement l'inverse qui s'est produit.

J'ajoute que peu après la disparition de Maddie, ce devait être début mai, j'avais entendu sur Europe 1 un commentaire étrange, et surtout très choquant. C'était en substance "alors que des milliers d'enfants meurent chaque jour en Afrique, la disparition de la fillette blonde aux yeux bleus mobilise d'impressionnantes forces de police, et les médias (c.a.d. eux!! ndr) du monde entier". C'est d'autant plus choquant que les deux parties de la proposition sont sans doute exactes. C'est leur rapprochement qui laisse rêveur, et l'insinuation que le tintamarre autour de la recherche de la fillette était lié à sa blondeur. Inversez la proposition, et essayez d'imaginer...

Compassion du Pape

Audience du 30 mai, avec les Mc Cann  Audience du 25 octobre 2006 
Voyage à Valence, en juillet 2006, avec les familles des victimes du déraillement du métro.