L'hiver démographique de l'Europe

Le Saint-Père ne cesse de tirer la sonnette d'alarme, pour nous alerter sur la situation dramatique de l'Europe qui ne fait plus d'enfants, cette Europe honteuse et vieillissante qui est en train "de prendre congé d'elle-même".
A Mariazell, il l'a encore répété "L'Europe est devenue pauvre d'enfants: nous voulons tout pour nous mêmes, et nous n'avons peut-être pas assez confiance dans l'avenir". (cf ici Enfants ).

Dans le numéro de "Minute" de cette semaine, il y a un excellent dossier qui, sous le titre évocateur "La population européenne est en train de disparaître", tableaux et chiffres à l'appui, confirme les alarmes du Pape.

Entre autres réflexions de bon sens et arguments chiffrés, je trouve ces quelques lignes, que je fais miennes. C'est ce à quoi je pense chaque matin, en écoutant le bulletin d'informations.
Je suis cependant perplexe devant la dernière phrase citée ici: gouverner c'est prévoir. Certes. Et les gens qui nous gouvernent ne peuvent pas ignorer les conséquences de leur politique. Mais tout cela n'est-il pas voulu? En réalité, la démographie est le cadet des soucis de ces dévots de l'environnement et du CAC 40, pourtant si préoccupés de la dette, et de la planète que "nous léguerons à nos enfants".
Ici, les intérêts du lobbie pro-immigration et de ceux qui pensent que la "terre serait si belle sans les hommes pour l'abîmer" (voir ici: Les craintes justifiées du Saint-Siège ) convergent trop pour que leurs effets politiques soient un simple hasard.
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Ainsi vont les pays européens. Droit dans le mur. Pire : au fond du précipice.
Face à ce constat, le caractère dérisoire de la vie politique européenne en général, et française en particulier, saute aux yeux. De quoi nous entretient-on à longueur d'année ? D'euro fort et de déficit budgétaire. De baisse des impôts et de hausse des cotisations sociales. D'un Grenelle de l'environnement et de tests ADN pour les immigrants. D'une croissance économique à fortifier et d'un traitement social du chômage à améliorer. Ces sujets ont leur importance. Mais ils sont simplement actuels. Ils n'engagent pas l'avenir. Or, à quoi sert-il de se soucier du quotidien si l'avenir est irrémédiablement compromis ?
Gouverner, c'est pourtant prévoir....
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Article de Thierry Normand dans Minute du 10 octobre