Dures conditions à Mariazell

Un pélerinage n'est pas une partie de plaisir

Le Père Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, revient sur les terribles conditions climatiques du pélerinage en Autriche, plus spécialement la messe de Mariazell; il commente aussi l'homélie, prononcée sur un ton de passion communicative qui n'a pas échappé aux auditeurs attentifs - à son insu, Benoît a profité du registre assourdi que lui imposait son enrouement momentané..
Et le temps déplorable a eu finalement une valeur d'exemple -un pélerinage n'est pas une partie de plaisir. Le Saint-Père lui-même en a fait la dure épreuve (les agences de presse ont même parlé de calvaire!). Et les fidèles autrichiens ont prouvé qu'ils étaient capables de se mobiliser massivement (car les images de la télévision prouvent qu'il y avait beaucoup de monde, malgré ce qui a été dit par des medias malveillants) pour entendre et voir le successeur de Pierre.


 

Il faut donc remercier et admirer ces fidèles que je ne suis pas loin de trouver héroïques (puisque deux d'entre eux l'ont même payé de leur vie!).
Ce sont les images que je retiendrai de cette journée. Plutôt que les dérisoires critiques émises par des internautes catholiques (?) français confortablement installés devant leur poste de télévision, à propos des ornements liturgiques bleus (la couleur de Marie) au demeurant lumineux, portés par le Saint-Père et les concélébrants.

Ce que dit le Père Lombardi

Sur le site de Radio Vatican (traduction, d'après texte sur le Blog de Raffaella)
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La première chose qui frappe est le fait que cette célébration très belle s'est produite avec un temps terrible. Cela a rendu naturellement les choses plus difficiles: s'il y avait eu un très beau soleil, cela aurait été certainement une fête plus joyeuse. Cependant il n'est pas sans signification qu'un pèlerinage comporte aussi un effort. Un pèlerinage n'est pas une partie de campagne et les gens qui sont venus ici à Mariazell, y compris dans des conditions peu clémentes, en manifestant une très grande attention et un grand recueillement, en participant donc très profondement à cet évènement, montrent quel est le sens vrai et profond du pèlerinage : un engagement dans la vie, un engagement dans un chemin pour rencontrer Christ, qui n'est pas toujours facile et qui, même s'il a un prix a aussi une très grande valeur. Il me semble donc que même ces circonstances extérieures peuvent être lues comme un sens particulier et beau de cette rencontre.

[Le Pape a prononcé une homélie très intense et a dit que croire dans la vérité n'est pas de l'intolérance, parce que la vérité ne s'impose pas avec la force, mais avec la faiblesse de l'amour... ]
... J'ai l'impression que cette homélie du Pape à Mariazell, si je puis dire, est une de plus belles que j'aie entendues, au moins personnellement, elle m'a frappé très profondement.
Je voudrais faire remarquer aussi le ton avec lequel le Pape l'a prononcée : c'était un ton extrêmement méditatif, attentif et profond, qui montrait parfaitement l'esprit dans lequel il parlait: c'est-à-dire en délivrant un message qu'il ressentait jusqu'aux tréfonds de son âme et dans lequel nous retrouvons cette synthèse très belle, qui est sa caractéristique, entre la densité de la pensée, et l'énonciation des vérités impérieuses et la spiritualité chrétienne y compris dans ce qu'elle a de plus fascinant.
Donc le Pape a, certes, parlé du thème de la vérité, de la vérité de Dieu, de la vérité du Christ et du Christ comme unique médiateur, mais il nous a fait très bien comprendre - je dirais à la fois par les concepts qu'il a développés, et par son attitude - que notre foi dans l'unicité du Christ Sauveur n'est pas quelque chose d'intolérant ou d'autoritaire, mais un don, fait avec conviction et amour, et que ce nous proposons est ce Jésus, celui qui se montre à nous - à Mariazell en particulier, mais partout ailleurs- comme l'enfant et comme le Crucifié et, donc, absolument pas de façon violente, pas avec le pouvoir, mais qui nous demande d'aller vers lui, de l'accueillir et de comprendre son amour jusqu'à la fin. Et donc l'engagement du chrétien dans l'annonce de la foi est un don; c'est un don à la liberté de l'homme et c'est - même si il y a un engagement moral qui est demandé à la foi - un engagement qui est un 'oui', pas un 'non', ce n'est pas quelque chose de négatif, pour poser les limites à l'agir de l'homme et à ses perspectives, mais c'est au contraire un chemin pour trouver une affirmation des valeurs essentielles, la rencontre avec Dieu, la famille, l'amour du prochain, la vérité, la générosité. Il s'agit de valeurs positives et il me semble que le Pape , avec cette homélie, a su montrer à la fois l'exigence et la beauté de la foi chrétienne.
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Le texte de l'homélie n'est pas encore disponible en français sur le site du vatican (texte italien)

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