Cette année, la "Ratzinger Schulkreis", qui réunit traditionnellement autour du Professeur Ratzinger ses anciens étudiants des facultés de théologie de Bonn et de Münster s'est tenue à Castelgandolfo du 1er au 3 septembre, pour un débat portant sur les thèmes Création et évolution.
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Dans l'homélie qui a conclu leur rencontre, il est revenu sur un thème qui lui est cher, le rôle du théologien.
Ce n'est évidemment pas directement au commun des mortels qu'il s'adresse, mais cela nous invite à rester vigilants, et à garder l'esprit critique face à certains arguments spécieux qui se masquent sous l'apparence de l'érudition des spécialistes.
Cela nous rappelle un passage de son livre Jésus de Nazareth, cité par Sandro Magister sous cette forme:
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Benoît XVI consacre à l’interprétation de la Sainte Ecriture le passage suivant de son livre, dans le chapitre consacré aux tentations de Jésus:
"Pour attirer Jésus dans le piège qu’il lui tend, le diable cite la Sainte Ecriture, […] il apparaît comme un théologien. […] Vladimir Soloviev a repris ce thème dans son ‘Court Récit sur l’Antéchrist’; l’Antéchrist reçoit un diplôme de docteur honoris causa en théologie de l’université de Tübingen; c’est un grand expert de la Bible
...
Les livres les plus dangereusement destructeurs de la figure de Jésus, ceux qui démantèlent la foi, sont basés sur des résultats présumés de l’exégèse".
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Ici, il met en garde ces "spécialistes" contre l'immodestie, qui les éloigne de Dieu, marquant ainsi la spécificité d'une matière qui ne se limite pas (n'est pas) à la spéculation philosophique.
Article original en italien sur le site Petrus, ma traduction

La rencontre du Pape avec ses ex-élèves : "Attention à l'immodestie, elle éloigne de Dieu"
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Même celui qui étudie les Ecritures Saintes, les analyse et les enseigne, peut rester loin de Dieu. Avec l'immodestie.
C'est Benoît XVI qui l'affirme, le Pape-Théologien, qui, en cette fin de semaine a reçu ses ex-étudiants dans la résidence estivale de Castel Gandolfo et a discuté avec eux, dans une sorte de séminaire à huis-clos, de création et l'évolution. Au cours de l'homélie qu'il a prononcée dimanche, en prenant congé des étudiants de l'époque où il enseignait la théologie dans les universités allemandes avant d'aller s'occuper du gouvernement de l'Église catholique mondiale, il a montré du doigt le risque de présomption, fréquente chez les théologiens.
Benoît XVI est parti de la figure de Saint-Paul pour observer : "C'est surprenant de la part de quelqu'un qui a étudié la théologie, qui est allé dans une école rabbinique, qui connaissait l'Ecriture d'un bout à l'autre et, avec elle, connaissait la volonté divine, qui dominait tous les détails de l'exégèse, de la méthodologie et de l'interprétation. Et qui malgré cela - a poursuivi le Pape - disait: dans toute la connaissance de l'écriture, dans toute la connaissance de la révélation, je n'ai pas connu Dieu, j'étais ignorant et je n'ai pas compris l'Ecriture ".
"Je crois -a poursuivi le Pape, qui a déjà exprimé des critiques vis-à-vis de la méthode historique- que ces mots de Saint-Paul sur son ignorance doivent nous faire réfléchir. Parce qu'il peut arriver à chaque époque, et même à nous, théologiens, que nous sachions beaucoup ou presque tout de l'origine des textes, de leur structure, de la façon dont ils ont été écrits, de leur lieu historique, que nous connaissions les théories philosophiques qui permettent d'ordonner et d'éclaircir tout cela, et que, malgré tout, nous finissions par parler toujours et seulement de nous-mêmes. Que nous ne réussissons pas à aller au-delà des hommes, au-delà de l'agir, au-delà de nous mêmes. Que Dieu - a dit le Pape - à travers tout notre savoir des choses humaines ne réussisse pas à nous rejoindre et à nous parler. Que nous ne l'écoutions pas et que nous ne le connaissions pas ". Pour le Pape, par contre, Saint-Paul, "brebis égarée" et "premier des pécheurs", a montré que Dieu "l'a pris sur les épaules", et l'a ainsi a sauvé, lui et l'humanité entière.