Le Saint-Siège s'exprime sur l'immigration

Ne pas mettre en péril l'identité nationale

L'immigration est LE sujet sensible, sur lesquel les catholiques (c'est mon cas) attendent avec une certaine anxiété, de la bouche du Saint-Père, l'expression d'une fermeté à la fois bienveillante et raisonnable.
Beaucoup tentent sur ce thème de confronter l'Eglise à ses prétendues incohérences, de l'extrême-gauche laïciste et immigrationniste, qui se réclame curieusement du message d'amour universel de l'Evangile du Christ, à la frange catholique "proche de la tradition" - pour des raisons opposées, évidemment.
Dernier épisode, à propos du regroupement familial (cf blog d'Yves Daoudal), qui semble défendu par le Saint-Père lui-même, et d'une déclaration de la CEF. Sans avoir suivi dans le détail la polémique que cette déclaration a suscitée, on ne peut que déplorer la zizanie parmi les catholiques qui en a résulté, pour la plus grande satisfaction des media, puisque leur motivation est de mettre ces derniers face à leur contradiction, ici sur la famille, là sur l'euthanasie (recette éprouvée, voir cette autre polémique récente sur la mort de JP II).
L'Eglise ne s'écartera pas du message de l'Evangile, , et il n'y a en réalité aucune contradiction. A condition évidemment que ce message ne soit pas détourné pour des causes ambigües, déformé, ou noyé, mais continue au contraire à avoir le droit de se faire entendre sur TOUS les sujets.
Ici, c'est un fonctionnaire du Vatican qui s'exprime. Certes, sa parole n'est pas celle du Saint-Père, mais on peut supposer qu'elle ne s'en écarte pas. N'oublions que c'est un diplomate professionnel, qui parle. Compte tenu du milieu dans lequel il évolue, on peut donc difficilement être plus clair qu'il ne l'est.

Le Saint-Siège réaffirme le devoir d'accueillir les immigrés mais il leur demande de respecter l'identité des Pays
Source: Site Petrus
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Dans l'accueil les immigrés et le respect de leur religion, il ne faut pas céder "à des concessions injustifiées qui mettent en péril l'identité culturelle et religieuse des sociétés qui les accueillent". C'est ce qu'affirme le sous-secrétaire aux affaires étrangères du Saint-Siège, Monsignor Piero Parolin, observant que "la societé globalisée tend à niveller et uniformiser, mais cela ne doit pas empêcher que l'État défende les valeurs religieuses qui sont professées de la majorité des citoyens et qui appartiennent au patrimoine historique, artistique et culturel de sa nation".
Monsignor Parolin, sous-secrétaire du Vatican pour les relations avec les États, l'a dit au cours d'une intervention à l'Université Grégorienne lors de la rencontre "Globalisation et religion : défis pour la politique et l'Église", organisée par l'ambassade d'Allemagne près du Saint-Siège. Le diplomate du Vatican a développé une analyse de la liberté religieuse dans la societé globalisée, en remarquant que pour "donner un visage humain à la globalisation", il faut mettre au centre la personne et ses droits, et en priorité celui au liberté religieuse.
"Il est indubitable - a-t'il observé - que la globalisation élimine les barrières, pousse à ouvrir les cultures et les systèmes de valeurs, mais cela ne doit pas se produire aux dépens de la vérité et de sa reconnaissance publique". Et la liberté religieuse a une "dimension publique" qui ne peut pas être ignorée, elle est "en effet porteuse de valeurs éthiques capables de féconder la démocratie".
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