Spe Salvi: revue de presse...

J'archive ici les réactions relevées sur Internet, après la parution de la seconde Encyclique de Benoît XVI.
Celle du Monde figure ici: Spe Salvi

Sandro Magister

Je commence par lui, car son commentaire est celui que je préfère.
Pour une raison très simple: il s'efface derrière son sujet.
Convenons qu'il n'y a rien d'autre à faire. Qui ose, sans craindre le ridicule, s'affronter au pape comme théologien? Et il n'a besoin de personne pour s'expliquer, il le fait lui-même mieux que quiconque.
Sandro Magister explique très bien pourquoi "ce pape surprend"; déroute, surtout, car ses textes ne contiennent aucun passage à "monter en épingle". Pour parler clairement, la fonction de recherche du traitement texte est inopérante!

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La science, la raison, le progrès répondent à de nombreuses attentes mais ne donnent pas la "vie éternelle". Le pape replace les chrétiens et le monde devant le jugement de Dieu. Et il donne en exemple deux saints, parmi les plus humbles et les moins connus
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Après avoir cité un bref passage de l'encyclique, destiné selon lui à en justifier le contenu, et avant de reproduire le passage consacré à Sainte-Bakhita, il poursuit en ces termes:

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Ces quelques lignes suffisent à faire comprendre à quel point l’encyclique est fortement marquée de l’empreinte du Ratzinger, philosophe, théologien et pape.

Il ne faut néanmoins pas s’attendre à n’y trouver qu’une leçon savante. Le style est vibrant, l’argumentation riche en images et le récit animé par des personnages.

Sous les yeux du lecteur défile toute l’histoire du monde, de ses origines à son achèvement.
Les pages finales sur le Christ juge, sur l’enfer, sur le purgatoire, sur le paradis sont fulgurantes à cause des sujets eux-mêmes – ils ont presque disparu de la prédication dans les églises – et plus encore par la manière dont ils sont traités.

Le texte doit être lu dans son intégralité, comme tous les écrits de Benoît XVI, qui ne comportent jamais de page choc, ni de phrase-manifeste qui puisse être facilement montées en épingle.
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Petrus: second volet d'un tryptique

L'idée a déjà été évoquée par John Allen, qui a sans aucun doute d'excellentes sources romaines.
Le site Petrus publie une interview d'un théologien, consultant de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
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Le théologien Nicola Bux, à propos de l'Encyclique : "Après Charité et Espérance, il pourrait y avoir un document sur la Foi
Site Petrus
"La deuxième Encyclique de Benoît XVI apparaît comme le prolongement idéal de la première, 'Deus Caritas Est': dans 'Spe Salvi' aussi, il est beaucoup question de l'amour".
C'est ce qu'affirme Monsignor Nicola Bux, théologien très apprécié du Pape, au point qu'il a personnellement fait appel à lui pour faire partie de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.


-Monsignor Bux, dans cette dernière Encyclique, le Pape parle d'espérance, une des trois vertus théologales...
-"Je vous répondrai ceci: Quelquefois, on pense que parmi les vertus théologales, l'espérance est la plus mineure, mais il n'en est pas tout à fait ainsi. Un théologien et poète a écrit au contraire que l'espérance soutient la charité et la foi : l'espérance est le raccord naturel, le passage entre foi et amour. Sans l'espérance la charité ne pourrait pas exister, et encore moins la foi ".

-Le Pontife illustre avec une rare sagesse les limites d'une raison humaine qu'on prétend toute-puissante...
-"En effet. Le Pape n'est opposé ni à la raison, ni à la science, mais il met en garde contre le phénomène qui consiste à mythifier la raison, une raison toute-puissante qui prétend expliquer aussi ce qui par sa nature même, n'est pas explicable ".

-Dans l'Encyclique il y a également une critique appuyée du matérialisme et du marxisme...
-"La critique n'est pas de nature politique mais morale et philosophique. Le Pontife reproche à ces idéologies d'avoir prétendu réduire tout à la matière, au pain. Oui, l'homme a besoin de pain, mais aussi de spiritualité et de liberté: c'est ce qu'avec sagesse le Pape a voulu dire ".

-L'Encyclique est peut-être encore plus sublime et claire que la précédente...
-"Je suis tout à fait d'accord. On voit la pensée du grand théologien, mais aussi la vision de Pasteur, préoccupé des maux de notre temps. Toutefois, dans 'Spe Salvi', après une fresque des maux contemporains, l'optimisme prévaut, l'optimisme prudent d'une espérance prudente. Que serait une vie sans l'espérance et sans la justice?".

-Monsignor Bux, Benoît XVI, a jusqu'ici abordé deux des trois vertus théologales, c'est-à-dire l'amour et l'espérance. Pensez-vous probable une Encyclique sur la foi ?
-"En fait, je ne le sais pas avec certitude. Mais en raisonnant avec l'esprit du Pontife et en suivant son itinéraire pastoral et théologique, il n'est pas tout à fait sans fondement de penser à une troisième Encyclique qui serait dédiée au thème de la foi. Du reste, dans son Magistère, le Pape a toujours parlé de la foi. Je répète, il s'agit de mon avis personnel, mais je n'écarterais pas a priori la possibilité d'une Encyclique sur la foi qui, si elle est écrite, compléterait la triologie du Pape sur les vertus théologales ".

Presse française

- Le Figaro
- La Croix
- Nouvel Observateur (AP)
- En lisant Benoît XVI : "Sauvés par l'espérance" ( Patrice de Plunkett)
"Chaque catholique peut lire et scruter l’encyclique Spe salvi : accessible à tous, elle parle au cœur autant qu’à l’intelligence. Suivre un maître spirituel de l’envergure du pape Ratzinger donne joie et fierté. Cette lecture nous aide à nous remettre en question. Impossible de résumer un texte aussi riche et aussi dense"
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- Spe Salvi: Yves Daoudal ....
Une belle analyse, qui attire forcément de bons commentaires, sur son blog.
Dont celui-ci:

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Nous pouvons remercier Dieu de nous avoir donné Benoît XVI. C'est un pape admirable, qui nous parle en des termes simples, clairs et précis du christianisme.
Loin d'être... un esprit partisan, sans agressivité, avec profondeur, il replace l'église catholique à l'endroit, rappelle ses dogmes fondamentaux ..., et reconstruit patiemment une unité chrétienne.
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L'exemple de son commentaire des béatitudes, dans son "Jésus de Nazareth", illustre son immense dimension pastorale, il nous fait parvenir presque sans efforts à la compréhension profonde de la signification de ce texte de Jésus, égratignant, mais sans aggressivité, par exemple les interprétations douteuses de "Heureux les pauvres..", rappelant qu'il s'agit des "pauvres d'esprit", et non d'une pauvreté matérielle.
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J'ai confiance, car de ce pape émane une forme de force tranquille, une grande sagesse bienveillante.