Sarkozy au Vatican: magazines

Dix jours après, dans les magazines français, ce qui est retenu de la visite du président au Vatican, c'est l'idylle avec CBT.
La palme revient à VSD avec une double page provocatrice, à défaut d'être blasphématoire.



Il y a une photo du père Gilbert avec madame Bruni-Tedeschi mère, qui me laisse songeuse:



Le magazine "Pélerin" consacre sa couverture, et quatre pages à un bon reportage signé Vincent Cabannac.




Pélerin (extrait)

Selon un cérémonial bien huilé, et malgré une arrivée très tardive, le chef de l'Etat a été accueilli dans la cour Saint-Damase, au coeur du Vatican, pour rejoindre l'appartement officiel au deuxième étage du Palais apostolique.

Au pas cadencé d'un officier de la Garde suisse
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Accompagné par le préfet de la maison pontificale et des gentilshommes de Sa Sainteté, en tenue stricte chamarrée de décorations épinglées, Nicolas Sarkozy s'est avancé au pas cadencé d'un officier de la Garde suisse qui le précédait. ll a semblé ralenti dans son élan naturel. Hésitant à admirer la beauté des salons menant jusqu'à la bibliothèque du pape, il a préféré tourner son regard vers les journalistes présents sous les voûtes peintes de la salle Clémentine juste en face d'un piquet de gardes suisses lui rendant les honneurs.
L'impression fut plus forte encore lorsque Benoît XVI l'accueillit dans la salle du Trône adjacente à sa bibliothèque. Premier contact et échange informel dans un français appris par le pape « à l'école, en Bavière » et si souvent pratiqué, jusque dans les rangs de l'Académie des sciences morales et politiques dont le cardinal Ratzinger était membre.
Après le départ des journalistes et photographes, l'entretien s'est donc déroulé sans interprète pendant près d'une demi-heure. Les deux hommes ont échangé sur les fort bonnes relations entre l'Eglise catholique et la République française, tout en pointant des points de dissension. Sur la situation internationale, leur approche converge quant à l'avenir de l'Europe et le drame du Proche-Orient, en particulier du Liban. « Je lui ai dit combien j'étais attaché à la notion de diversité dans les pays du Moyen-Orient », a précisé Nicolas Sarkozy qui a aussi remercié le pape de ses prières pour qu'Ingrid Betancourt « sorte de l'enfer où elle se trouve ».

Une délégation éclectique accompagne le président
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Signe tangible d'une diplomatie du coeur car, « sans émotion, on ne fait rien du pouvoir que le peuple vous a confié », déclarait le chef de l'Etat au cours d'un entretien exclusif accordé aux médias du Vatican.
En plus d'un bref communiqué officiel, ce fut le seul écho résumant la teneur des propos échangés.

En effet, Benoît XVI n'a pas prononcé de discours et le Saint-Siège semble ne pas avoir tout apprécié...

Dans la droite ligne d'un président éclectique et imprévisible, outre les collaborateurs ordinaires et autres diplomates, la délégation officielle française comprenait des responsables politiques (Dominique Perben, candidat à la mairie de Lyon, et Jean-Claude Gaudin, sénateur-maire de Marseille) et des prêtres : Guy Gilbert et Philippe Verdin, jeune dominicain qui avait interrogé (avec Thibaud Collin), Nicolas Sarkozy pour son livre d'entretiens.
Le président a offert ce dernier en cadeau au pape, en plus des oeuvres originales, L'imposture-La joie, de Georges Bemanos, que Benoît XVI a avoué posséder déjà dans une version moins luxueuse. L'académicien Max Gallo était aussi du voyage avec, ultime surprise, un artiste réputé et singulier, Jean-Marie Bigard, plus habitué aux scènes de théâtre ou aux stades. L'humoriste portait un costume strict, cheveux coupés courts et mine angélique d'un enfant de choeur heureux de rencontrer le chef de l'Eglise catholique à laquelle il appartient. Etonnante réunion d'hommes, représentatifs d'une société où se mêlent des personnalités en tout genre.

Recueillement devant la sépulture de Jean-Paul II
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Le protocole a conduit ces hôtes de marque chez le Cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'Etat et numéro deux au Vatican, aussi jovial que le pape est réservé. Cette visite officielle, retransmise en direct par la chaîne catholique KTO, s'est achevée par un rapide parcours de la basilique SaintPierre, effectué depuis le portail central largement ouvert sur l'immense nef vidée de tout pèlerin.
Après une halte éclair devant La Pietà de Michel-Ange, la délégation française a rejoint, dans une lente procession quasi liturgique, le baldaquin du Bernin, afin de descendre au niveau du tombeau de l'apôtre et des tombes des papes. Chacun a pu ainsi s'arrêter ou se recueillir devant la sépulture de Jean-Paul II. Les fouilles de Saint-Pierre constituaient l'ultime étape de cette matinée, occasion unique peut-être pour le visiteur de mesurer la relative modestie de toute vie à l'échelle des vingt siècles écoulés depuis le mort du disciple du Christ jusqu'à la manifestation de l'autorité spirituelle du pape. Dans un élan inspiré, Nicolas Sarkozy a comparé la vocation religieuse et sacerdotale à la sienne d'homme politique, sans pour autant envisager pour lui le martyre.

Vincent Cabanac, envoyé spécial du Pélerin au Vatican

et Max Gallo...

Le discours de Nicolas Sarkozy me parait fondamental.
En faisant l'éloge d'une laïcité non sectaire, le président prend acte du fait que la France a changé et qu'il est désormais possible de concevoir des rapports plus apaisés entre l'Etat et la religion, tout en rappelant que la laïcité est une chance pour notre pays. A ce titre, il prend le risque de s'engager, de dire des choses qui ne plairont pas à tout le monde.

C'est un homme qui, dans sa vie privée comme dans la conduite des affaires publiques, choque une partie des élites de notre pays. Pour ma part, je considère comme un privilège d'avoir fait partie d'une délégation certes hétéroclite mais qui reflète la réalité de la France d'aujourd'hui. »

Le père Guy Gilbert

Je n'ai aucun titre à le critiquer, certes, mais le reportage qui figure aujourd'hui sur son site m'a énormément déçue.
Ou j'en attendais trop.
Il y a les photos, un brin provocatrices, les lieux communs du type "l'amitié fait péter tous les clivages politiques, culturels et religieux."
Mouais... Lesquels?
Sans parler de cet aveu incongru ici "Cette amitié [avec Sarkozy] est restée intacte malgré ma sensibilité de gauche…"
Serait-ce la raison de sa présence?
Le Père Gilbert devrait arrêter de jouer le rôle du clone de Jacques Gaillot, il n'y a rien à gagner.
Voir ici: Site officiel de Guy Gilbert


 

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