Il sorriso Benedetto


Une fine évocation de l'enfance bavaroise de Joseph Ratzinger, par une italienne.

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J'ai acheté ce livre sur ce site, très fiable, et qui vend d'autres livres à caractère religieux (il y a les mémoires du cardinal Biffi), et je l'ai reçu ma foi assez rapidement, avec des frais de port très modestes:
http://www.libreriadelsanto.it


 

C'est un petit livre de moins de 100 pages, écrit par une journaliste italienne.

Il n'y a pas de photos, et ce n'est pas vraiment une biographie. Plutôt une méditation poétique et nostalgique sur une enfance réellement prédestinée (je sais, on va m'accuser de verser dans l'hagiographie, mais je l'ai pensé dès le 19 avril 2005, et je l'ai même écrit (*)...) c'est-à-dire choisie pour assumer un destin extraordinaire.

Un passage décrit avec une grande sensibilité le rôle du père, dans la formation spirituelle du petit garçon, et les liens profonds qui existaient entre eux (Joseph Ratzinger y fait brièvement allusion dans sa biographie). C'est ce que l'auteur veut dire, lorsqu'elle évoque une enfance qui a "d'une certaine façon, explosé la structure classique de la famille". Car à l'image du père distant, voire absent, se substitue ici la figure irremplaçable du guide et du maître que l'on aime.

La quatrième de couverture est un bon résumé (traduction).
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"Il sorriso Benedetto" (je ne traduis pas le titre, il pourrait s'agir d'un jeu de mots entre le nom du Saint-Père, et l'adjectif italien signifiant "béni") est une évocation à la fois surprenante et bouleversante de l'enfance et de l'adolescence du Pape. C'est un passé, qui nous reporte à un âge d'insouciance, une dimension ludique riche de petits souvenirs, qui nous restitue comme l'ébauche de la vie d'un homme.

La recherche du temps perdu devient ici cette "berceuse" qui contient les grands traits de l'avenir, comme une "ouverture" intime.
Le pélerinage dans la terre de son enfance commence dans sa bien-aimée Bavière: une terre et des hommes qui ont leur importance, puisque "humus" est depuis toujours la racine d'"humanitas".

L'enfance du petit Joseph Ratzinger a été, par certains côtés, hors des canons de son époque, et a d'une certaine façon, explosé la structure classique de la famille: tandis que son père, gendarme en retraite, s'occupait de l'instruction de Joseph, la mère, femme au grand coeur, travaillait comme cuisinière. C'était une vie simple, marquée par la pauvreté, mais rempie de foi. Les Ratzinger incarnent la vitalité simple du peuple bavarois, qui est "spirituel et religieux, simple et modeste, juste et honnête, croyant parce que la foi est gravée dans son caractère".

Le livre nous prend par la main, et nous conduit dans un monde de grâce et de pureté, de proximité avec la nature, de force intérieure, d'émerveillement et d'"ingenuitas" qui est la condition à laquelle l'homme libre ne peut renoncer. La 'recherche' des sentiments nous fait découvrir, tout en observant une petite vie qui commence son chemin, la douceur mélancolique de Joseph enfant, qui, adolescent, entrera au séminaire, puis deviendra prêtre, professeur de théologie, archevêque de Munich, cardinal, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, et enfin Pape, conservant intact ce souffle extraordinaire qui continue à inspirer la sérénité.
Benoît XVI, comme Joseph enfant, sourit avec cette même candeur qui s'accorde si bien avec la sacralité de son habit.

(*)

... comment ne pas croire à la prédestination ?
... Comment ne pas croire en effet que Dieu ne poursuivait pas un but en le faisant naître dans cette famille simple mais exceptionnelle (il faut lire ce qu’il en dit dans son livre de souvenirs), dans cette Bavière rurale profondément marquée par le catholicisme (encore aujourd’hui!), puis en lui accordant tous ces dons vraiment extraordinaires, entièrement tournés vers la recherche et l’accomplissement du Bien...

Les mémoires de Piero Marini