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Spe Salvi
L'hommage de Dario Fo

Les plus beaux hommages viennent de vos ennemis, paraît-il.
C'est sans doute ce que pense Luigi Accattoli, qui donne la parole au prix Nobel italien de littérature Dario Fo, pour prendre la "défense" du pape attaqué par les laïcistes forcenés.

Tout le monde, à la suite de l'épisode de La Sapienza, a parfaitement compris le message, il faut se méfier de l'Encyclopédie en ligne Wikipedia !!
Comme j'avoue ne le connaître que de nom, j'y ai quand même recherché sa notice biographique, et je n'ai pas de raison particulière de la mettre en doute, lorsque j'y lis:
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Anticonformiste, provocateur, engagé politiquement à l'extrême-gauche, il a de nombreux démêlés avec la justice italienne et le Vatican tout comme le Parti communiste italien. Interdit de séjour aux États-Unis en 1980, il reçoit le prix Sonning en 1981, et met en scène Molière à la Comédie française.

Si [sa] tolérance s'est accrue, Dario Fo continue ses charges en s'inspirant aujourd'hui toujours plus de l'actualité. En 1989, Il papa e la strega est une charge anti-cléricale basée sur une loi anti-drogue répressive.
En 2006, il est nommé docteur honoris causa de la prestigieuse Université La Sapienza de Rome, comme seulement Luigi Pirandello et Eduardo De Filippo avant lui.
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Bref, il ne fait pas partie de la même niche écologique que le saint-Père, pour parler familièrement
S'il s'était contenté, comme beaucoup, de défendre la liberté d'expression, au prix de quelques larmes de crocodiles, je n'aurais pas perdu une minute à le traduire. Mais sa démarche est tout autre, on va le voir.

Ceci permet de replacer le billet d'Accattoli dans son contexte:
Texte original en italien
Traduction



"La foi ne doit pas être imposée de façon autoritaire, elle peut être seulement offerte librement".
« Papa Ratzinger nous surprend une fois de plus (...) le Pontife semble "proposer" Jésus Christ et la foi chrétienne-catholique comme un des bons parcours (en ce qui concerne son ministère, le parcours privilégié) "pour trouver la route vers le Futur".
À Rome on a perdu une excellente occasion de comprendre enfin qui est Ratzinger : non pas celui que beaucoup parmi nous pensaient qu'il était. Il ne veut pas imposer, mais il conseille. Il souhaite, ne commande pas. Il aide, ne force pas (...)
L'allocution que le Pape philosophe aurait dû faire à la Sapienza mérite d'être lue et relue .
 »
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Ainsi s'exprime Dario Fo dans le Messagero du 17 janvier.
Je considère ses propos comme le meilleur fruit du vilain épisode de la Sapienza.
Il parle d'"occasion perdue" et à moi, au contraire, elle apparaît providentielle.
Le message du Pape aurait eu moins d'audience s'il l'avait lu en personne parce que l'attention serait allée aux grimaces des contestataires, comme cela avait été le cas avec Jean-Paul II en avril 1991.

En outre, l'intolérance de ce laïcisme n'aurait pas été démasquée.

Peut-être, ce qui portera des fruits, c'est l'humiliation - ou l'humilité - inattendue du renoncement.

L'annulation de la visite a été un fait déplaisant et le pape en aura été attristé mais j'espère que quelqu'un aura pu lui rapporter les mots du comique et prix Nobel , dont je me réjouis.
[..] Qu'il soit parvenu à une juste interprétation de Papa Ratzinger me semble une bonne nouvelle : s'il y est arrivé, lui, magicien de la grimace, cela veut dire que beaucoup y parviendront.



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