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La famille attaquée

Sur le plan sociétal, Benoît XVI est vraiment le Pape de la famille.
Il se bat inlassablement et à presque chacune de ses interventions pour défendre le caractère sacré de la famille, "église domestique" fondée sur le mariage entre un homme et une femme, communauté de paix.
Ceci explique sans aucun doute les attaques, et même la haine dont il est l'objet (voir encore aujourd'hui: Combien de divisions crée le Pape ).
Mais ses messages sur ce thème sont bien moins relayés (y compris par les catholiques) que ses avertssements sur l'environnement, pourtant beaucoup plus rares.

Cet article paru sur le site Zenit en italien, et signé du Père John Flynn, explique, statistiques à l'appui, l'enjeu fondamental que la famille représente pour l'Eglise et pour le monde.

Ma traduction



La famille attaquée, le débat se poursuit

Polémiques sans fin sur le rapport Eglise-état
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Zenit en italien
Père John Flynn

ROME, mercredi, 23 janvier 2008
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L'année dernière, les questions relatives à la famille ont soulevé des débats enflammés dans différents pays. Cette année à peine commencée verra fort probablement se poursuivre les polémiques sur des thèmes comme la législation sur le divorce, les unions homosexuelles et le soutien public - ou mieux, sa carence - aux couples mariés.

Le mariage et la famille sont un thème souvent repris par Benoît XVI depuis son élection, en particulier la récente période de Noël a vu se poursuivre ce schéma. Lors de son message pour l'Angelus du 30 décembre, la fête liturgique de la Sainte Famille, le Pontife a rappelé les mots du Pape Jean-Paul II, selon lequel le bien de la personne et de la societé est étroitement lié à l'état de santé de la famille.

L'Eglise
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"L'Église est engagée à défendre et promouvoir la dignité naturelle et la très haute valeur sacrée du mariage et de la famille", a affirmé Benoît XVI en citant le document du Concile Vatican II "Gaudium et Spes".
Le Pape s'est aussi, pour la première fois, adressé directement aux participants à une rencontre qui s'est déroulée ce jour-là dans la capitale espagnole, Madrid. Dans sa lettre du 12 décembre, où il convoquait la rencontre, l'Archevêque de Madrid, le Cardinal Antonio Rouco Varela, a averti que la famille, tant en Espagne qu'en Europe, se trouve fortement menacée. Le Saint-Père a souligné la beauté de l'"amour humain présent dans le mariage et dans la famille. "Cela vaut peine de s'employer pour la famille et le mariage parce que cela vaut peine de s'employer pour l'être humain, l'être le plus précieux créé par Dieu", a-t'il affirmé.
La rencontre a été programmée pour les fidèles de l'Archidiocèse de Madrid, mais y ont participé aussi environ 40 Évêques d'Espagne, outre les nombreuses familles des zones environnantes. Les organisateurs ont relevé une participation totale d'environ 2 millions de personnes, pour les activités journalières. D'autres ont estimé un afflux variant entre un million et un million et demi de personnes.

L'Espagne a été au centre d'âpres contestations sur les politiques pour la famille durant le denier mandat du Gouvernement socialiste. La décision de légaliser les unions homosexuelles et d'accélérer les procédures de divorce a amené de fortes protestations de la part de l'Église et des organisations pour la famille. Avec les élections politiques programmées pour Mars, l'agenda politique sur la famille continuera à être au centre de l'attention. Dans son homélie prononcée pendant la rencontre, le Cardinal Rouco Varela a affirmé que les lois s'opposent à la Déclaration universelle des droits de l'homme, qui, à l'article 16, stipule : "La famille est le noyau naturel et fondamental de la societé et a droit à être protégée par la societé et l'État".

Un autre écosystème
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Un autre Pays dans lequel les questions relatives à la famille sont l'objet d'âpres débats est la Grande-Bretagne. Dans sa lettre pastorale pour la fête de la Sainte Famille, le Cardinal Cormac Murphy-O'Connor a observé que, tandis que la nécessité de préserver l'écosystème naturel est maintenant acquise, on accorde moins d'attention à la necessité de préserver l'écosystème de la famille, qui est pourtant essentiel pour la societé et l'humanité. "Le terrain le plus fécond de chaque paroisse doit être le terrain domestique", a affirmé l'Archevêque de Westminster.
Il a donc fait appel aux parents afin qu'ils fassent place à Dieu dans leurs maisons et enseigne à leurs enfants la prière. Il a aussi souhaité un partenariat entre les familles, les écoles et les communautés paroissiales.

Avec une claire référence aux débats actuels, le prélat a également affirmé que la plupart des parents "ne veulent pas que soit enseigné à leurs enfants que le mariage ne constitue qu'un des choix de vie parmi beaucoup d'autres".

L'opposition de l'Église aux changements dans le droit familial d'un certain nombre de Pays a porté certains à accuser les Évêques d'excessive ingérence dans la politique nationale.

Malgré cela, il est de toute évidence que les initiatives législatives des derniers années ont considérablement affaibli le mariage et la famille, et que précisément pour cela l'Église a ressenti le devoir d'intervenir dans le débat.
Une étude publiée en Juillet par une organisation bénévole américaine, l'Institute for Marriage and Public Policy, examine le rapport entre le taux des échecs matrimoniaux et l'introduction des divorce à l'amiable ("non-fault divorce", pour incompatibilité d'humeur).
Le document, intitulé "Does Divorce Law Affect the Divorce Versements ? : À Review of Empirical Research, à 1995-2006 ", écrit par Douglas W. Allen et Maggie Gallagher, affirme que selon 17 études récentes sur 24, l'introduction de réglementations sur le divorce à l'amiable a augmenté le taux de divorce. L'estimation la plus répandue est que ce type de divorce a augmenté le nombre des divorces d'environ 10%. L'étudie souligne ausitôt que les divorces sont causés par beaucoup de facteurs et que par conséquent les modifications législatives ne représentent certainement pas l'unique cause de leur augmentation en nombre. En même temps, les auteurs soutiennent que "l'idée que les lois sur la famille n'ont pas un effet direct sur la réalité familiale est difficile à concilier tant avec la théorie économique qu'avec la recherche empirique".

Allen et Gallagher expliquent qu'aujourd'hui la loi n'est plus une force positive qui renforce l'institution matrimoniale, par conséquent beaucoup de couples diffèrent le mariage ou ils l'écartent entièrement. D'autres sont conduits à hâter la décision de s'épouser, forts de la conscience que, si les choses tournent mal, il est facile de recourir au divorce.

Tendances préoccupantes
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Le caractère fondé des inquiétudes de l'Église sur l'état de la famille est confirmée également par de récentes données. Le taux de natalité, aux Etats Unis, parmi les femmes non mariées, en 2006 a augmenté, selon un rapport de l'organisme national Centers for Disease Control and Prevention.
Le 5 décembre, Reuters a affirmé que le rapport montre une augmentation de 3% de naissances chez les filles entre 15 et 19 ans, mettant ainsi un terme à une période de 14 ans durant laquelle la natalité parmi les adolescentes a diminué. Dans l'ensemble, les naissances chez les femmes non mariées s'élèvent à 38,5% du total des naissances aux Etats Unis en 2006, avec une augmentation par rapport aux 36,9% de l'année précédente.

La famille se trouve en difficulté également en Allemagne, selon ce que rapporte le Deutsche Welle du 29 novembre. Un des problèmes est celui de la baisse de la natalité. Selon les données publiées par le Bureau statistique fédéral, le nombre des familles avec au moins un enfant de moins de 18 ans a chuté de 7% entre 1996 et 2006, rejoignant les 8,8 millions.
Un autre grand changement des derniers 10 ans est l'augmentation de 30% dans le nombre familles monoparentales, ou de couples non mariés, qui a atteint les 2.3 millions.
Le nombre d'enfants par famille est aussi en baisse, la tendance à la formation de familles petites ne donnant pas de signes d'affaissement, selon Deutsche Welle. Un peu plus de la moitié des familles a un enfant unique, tandis que 36% en a 2 et seulement 11% a trois enfants ou plus . La famille moyenne allemande a aujourd'hui 1,61 enfants.

En Irlande, l'Irish Times a rélaté le 28 novembre que le nombre de "parents isolés" a augmenté de presque 40% en seulement quatre ans. L'information provient des analyses sur les données publiées par le Central Statistics Office. Des statistiques du recensement de 2006 il résulte un total de 112.900 familles avec un parent unique, par rapport au total de 81.600 de 2002. Les parents individuels représentent aujourd'hui environ 12% des familles irlandaises.

Pierre angulaire
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La famille est "la première et vitale cellule de la societé", a affirmé Benoît XVI dans son message du 1er janvier pour la Journée mondiale de la paix. Une saine vie familiale contribue de beaucoup de façons à promouvoir la paix, a soutenu le Pontife.

La vie familiale nous enseigne les valeurs de la justice et de l'amour entre frères et soeurs, le rôle de l'autorité représentée par les parents, l'amour envers ceux qui en ont besoin à cause de la maladie ou de la vieillesse, et l'importance de l'aide solidaire pour faire front aux nécessités de la vie, a-t'il affirmé.
La famille "est la première et irremplaçable éducatrice à la paix", poursuit le message (n. 3).

"Par conséquent, celui qui, même involontairement, prend en otage l'institution familiale rend fragile la paix dans la communauté entière, nationale et internationale, parce qu'il affaiblit celle qui, de fait, est le principal "agent de paix", a averti le Pape (n. 5).

Un message clair dont ont peut déduire que l'Église continuera à placer la famille parmi ses plus grandes priorités.



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