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Spe Salvi
Le Vatican et la question féminine

Notre société semble devenue folle.
Elle ne parle que de droit...

Plus grand monde ne veut se marier, mais des prêtres en réclament le droit.
Les femmes revendiquent la liberté absolue, pour leur corps, pour leur vie, et même pour les vies qu'elles veulent ou ne veulent pas mettre au monde, elles refusent de s'engager, mais elles réclament elles aussi le droit de devenir les épouses du Christ. Autrement dit, alors que presque plus personne ne veut embrasser le sacerdoce, elle veulent, au nom de la parité, avoir le droit d'être ordonnées prêtres (doit-on dire prêtres, ou prêtresses? le dernier vocable, quoique bien féminisé, n'est pas tellement flatteur, et semblerait signifier, finalement que l'idée n'est pas si nouvelle que ça).
Le cardinal Ratzinger a beaucoup parlé du mouvement féministe, de la féminité, du rôle des femmes, de leur accès à la prêtrise, etc... dans ses livres d'entretien avec Vittorio Messori et Peter Seewald (voir par exemple Féminisme, Hommes/Femmes ...)



La question féminine abordée au Vatican

Paolo Rodari, Palazzo Apostolico, traduction
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L'été dernier, ce fut le secrétaire d'État du Vatican Tarcisio Bertone, de passage à Lorenzago de Cadore pour une visite éclair au Pape qui se trouvait là pour quelques semaines de vacances, qui expliqua lors d'une interviewe combien il était important selon lui que la Curie romaine se dote, dans les postes-clés de ses "dicastères", d'un nombre toujours plus important de figures féminines.

Il y a quelques jours, ce fut le tour du directeur de l'Osservatore Romano Gian Marie Vian de révéler que Benoît XVI lui avait demandé plus de signatures féminines dans le quotidien du Saint-Siège
Et cette semaine, en témoignage de l'attention toujours plus grande que le Saint-Siège entend accorder aux femmes, il y a l'annonce d'un congrès mondial sur la femme convoqué par le Conseil Pontifical pour les laïques, actuellement dirigé par le cardinal polonais Stanislaw Rylko, 62 ans. Du 7 au 9 février au Vatican, sur le thème "Femme et homme, l'humanum dans son intégralité", 250 personnes, parmi lesquelles des théologiens, des philosophes et des psychologues représentant les différentes conférences épiscopales, associations catholiques et mouvements ecclésiaux, réfléchiront.
L'occasion en est le vingtième anniversaire de la publication de la lettre apostolique "Mulieris Dignitatem" signée par Jean-Paul II, une date dans le magistère pontifical justement parce qu'elle représente le premier document papal dédié spécifiquement au thème de la femme.

Il y a exactement quarante ans, il y eut la révolution de 68, qui conduisit le chemin de l'émancipation féminine à une soudaine accélération. L'Église ne fit jamais siennes les instances de cette émancipation, au contraire, elle dénonca la vision excessivement individualiste de l'homme et de la femme, l'exacerbation des relations entre les sexes et, selon ses dires, l'accentuation nuisible du caractère polémique de la relation entre les hommes et les femmes.

Ce sont ces mêmes idées qui sont proposées à nouveau lors de la rencontre mondiale de cette semaine, parce que, comme l'a expliqué ces jours-ci Rocío Figueroa, responsable du secteur "Femme" du conseil pontifical pour les laïques, il convient d'"approfondir les nouveaux paradigmes culturels, comme la réduction de la femminité à un objet de consommation, l'idéologie du "genre" ou le refus de la maternité et de la famille, en plus de la femme dans le monde du travail".

Benoît XVI a dédié une importante audience générale à la figure de la femme dans l'Église.
C'était le 14 février de l'année dernière, lorsqu'il expliqua combien "l'histoire du christianisme aurait eu un déroulement bien différent s'il n'y avait pas eu le généreux apport de beaucoup de femmes".
C'est un des développements sur lesquel réfléchiront à Rome les nombreuses femmes invitées à parler.
...
Il reviendra à Janne Haaland Matlary, ex ministre des Affaires Étrangeres de Norvège et professeur à l'Université d'Oslo, de réfléchir sur la femme dans le monde du travail. Tandis que Paola Bignardi, ex-présidente de l'Action Catholique Italienne, affrontera le thème de la mission de la femme, sa présence et sa responsabilité dans l'Église et dans le monde. Une responsabilité qui, évidemment, ne pourra jamais être dans le champ des rôles pour lesquels la présence d'un prêtre validement ordonné est prévue.

Le thème de l'ordination des femmes, entre autre, n'est pas à l'ordre du jour et, ne le sera probablement pas dans le futur.
En 1976, en effet, ce fut la congrégation pour la doctrine de la foi qui publia un document de clarification en la matière.
La déclaration "Inter Insignores" réaffirma la doctrine traditionnelle : l'Église retient qu'elle n'a pas le pouvoir d'ordonner des femmes au sacerdoce "pour des raisons vraiment fondamentales". Parmi celles-ci, l'exemple du Christ qui choisit ses apôtres seulement parmi des hommes et la pratique constante de l'Église qui a imité le Christ en choisissant uniquement des hommes.

Après 1976, vint Jean-Paul II avec son "Ordinatio sacerdotalis", une lettre apostolique qui déclara que l'"Église n'a en aucune façon la faculté de conférer aux femmes l'ordination sacerdotale et que cette sentence doit être tenue comme définitive par tous les fidèles de l'Église". "Une telle affirmation - expliquait la congrégation pour la doctrine de la foi dans une note de 1995 - trouve son fondement dans la parole de Dieu, on doit la considérer comme appartenant au dépôt de la foi, c'est une proposition infaillible du magistère ordinaire et elle exige un consentement définitif, puisqu'irréformable".



Sur ce sujet, on relira un article de John Allen, traduit par Catherine, et sa jolie conclusion:
La place des femmes dans l'église



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