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Spe Salvi
Écologie environnementale et écologie humaine

Ces jours-ci, la presse a titré sur la sortie prochaine de la première encyclique sociale de Benoît XVI.
Isabelle de Gaulmyn, bien informée, la présente en ces termes dans la CROIX:
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"La troisième encyclique de Benoît XVI ne devrait guère ressembler aux deux premières. "Deus caritas est" et "Spe salvi" portent en effet l’empreinte personnelle d’un pape théologien, qui a souhaité partir des fondements de la foi et des vertus théologales. L’encyclique suivante, elle, aura un objet social, la mondialisation, et devrait paraître en mars. Plus classique dans son élaboration, elle est le fruit d’un travail collectif des organismes chargés au Saint-Siège de réfléchir à la doctrine sociale de l’Église."

Et surtout, l'accent est mis sur la préoccupation du Saint-Père pour les problèmes d'environnement.

"Le pape, très sensible à la question du développement durable, est intervenu à de nombreuses reprises sur ce sujet. Le Conseil pontifical Justice et Paix a tenu, là encore, une conférence en 2007 sur le réchauffement de la planète."



Dans cette perspective, le compte-rendu paru hier sur le site Zenit-Italie, d'un livre sur le thème de l'écologie, signé par Mgr Crepaldi, secrétaire du Conseil Pontifical Justice et Paix, fait figure d'avant-première (au moins partielle) du texte pontifical, avant le déferlement des commentaires qui ne manqueront pas de tenter de détourner son message au profit d'une cause aux antipodes de son magistère.

Texte original en Italien: Antonio Gaspari, ZENIT.org
Ma traduction



Écologie environnementale et écologie humaine
Lorsque l'attention vers l'homme ne va pas contre la nature
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Publié dans la collection dirigée par l'Observatoire International sur la doctrine sociale, vient d'arriver en librairie le livre "Écologie ambiante et écologie humaine. Politiques de l'environnement et Doctrine Sociale de l'Église "
Les auteurs de cet essai sont Mgr Giampaolo Crepaldi, Secrétaire du Conseil Pontifical Justice et Paix, et le professeur Paolo Togni, ex-directeur de Cabinet du Ministère de l'Environnement, Président de l'Association pour la diffusion d'une connaissance correcte de l'environnement "VIVA" (www.viva.org).

Déjà dans l'introduction les deux auteurs expliquent que "peut-être la principale lacune présente dans beaucoup d'attitudes environnementalistes, pourtant subjectivement généreuses mais faibles sur le plan culturel, est de vouloir sauver la nature en se concentrant sur la nature même".
De ce point de vue, Mgr Crepaldi écrit que "pour réussir à obtenir des résultats il faut se concentrer non pas sur la nature au sens matériel, mais sur l'homme, sur sa vocation et sur Dieu, qui a voulu associer l'homme à sa création".

"Cela semble un paradoxe - constatent les auteurs - mais pour développer une culture de l'environnement naturel, il faut prendre ses distances et viser à ce qui est vraiment essentiel : le bien authentique de la personne humaine et le véritable bien commun ".

Les deux auteurs remarquent que dans l'encyclique Spe Salvi, le Pontife Benoît XVI parle de Saint-Bernard de Clervaux, dont les moines "se consacraient au défrichement du bois pour le rendre ensuite fertile, mais d'abord ils s'employaient au défrichement de l'âme" parce que, ajoute le Pape, "aucune structuration positive du monde ne peut réussir là où les âmes sont à l'état sauvage".

Dans le chapitre consacré au rapport entre environnement et éthique de la vie, Mgr Crepaldi observe que "l'une des principales contradictions de l'idéologie environmentaliste consiste à exalter les devoirs de la societé vers l'environnement physique et animal et pas vers l'homme".

Le Secrétaire du dicastère vatican explique combien est paradoxal que "ONG, partis et mouvements environmentalistes, alors qu'ils dénoncent avec une grande ardeur les pollutions de l'air et de l'eau, tolèrent et même font la promotion d'interventions d'insémination artificielle, qui comportent le sacrifice d'embryons humains, la sélection embryonnaire pre-implanté, l'avortement tardif en cas de malformation du foetus, l'intervention d'études d'ingénierie biologique sur l'ADN et même le clonage humain".

Dans le troisième chapitre du livre, Mgr Crepaldi analyse et critique les "écologismes", c'est-à-dire les idéologies de l'environnemnt qui, selon le prélat, peuvent être divisées en "biocratie", "technicisme" "biologisme" et "catastrophisme".

Des propos énergiques, Mgr Crepaldi en a aussi vis-à-vis des organisations environnementalistes d'inspiration catholique, qui, à son avis, "négligent d'associer de façon permanente la mobilisation pour l'environnement avec la mobilisation pour une bioethique à la vraie mesure de la personne humaine, et de la famille conformément à la dimension naturelle de l'homme et de la femme, au-delà de leur dimension surnaturelle".

"Le respect de la vie - explique le Secrétaire de Justice et la Paix - est le premier élément d'une culture qui respecte la nature et la nature de l'homme en particulier".
"Le non-respect du droit à la vie - poursuit Crepaldi - est la première et la principale forme de dégradation de l'écologie humaine réalisée à travers une violence infligée à l'écologie naturelle".

Dans la seconde partie du livre, le professor Paolo Togni, indique les politiques pour un environnement humanisé dans le cadre d'un contexte institutionnel, en soulignant une approche culturelle qui reconnaisse le bien de l'humanité dans une vision anthropocentrique.

Dans le chapitre cinq, intitulé "On peut faire mieux", le professeur analyse et propose les politiques environnementales adaptées : au service hydrique, à l'hygiène urbaine et au traitement des déchets, à la bonification, à la crise hydro-géologique, à l'énergie, au changement climatique, à la politique pour les parcs et les domaines protégées et à l'utilisation des OGM. L'ex-directeur de Cabinet du Ministère de l'environnement, affronte les diverses thématiques dans une perspective élevée de politique publique dédiée au bien commun, en tenant également compte de ce que soutient la Doctrine Sociale de l'Église.

Le livre se conclut avec un "Décalogue pour un environnement à la mesure de l'homme", avec les références à ce qui est écrit dans le Compendium de la Doctrine Sociale de l'Église.



A propos de Mgr Crepaldi

Décidément, c'est un prélat qui ne mâche pas ses mots.
Bravo!

Débat sur les "changements climatiques"
Le Saint-Siège et les OGM



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