Racisme

Je n'ai jamais rien lu d'aussi raciste que les commentaires de la presse bien-pensante autour de la candidature de Barack Obama aux présidentielles américaines.
Ayant sous les yeux le numéro de "Libération" daté du 6 janvier, je vois sur la couverture un beau portrait géant du candidat à l'investiture démocrate, avec le commentaire (pour le moins prématuré, puisqu'il se trouve démenti dès le surlendemain):
"... le sénateur, qui incarne jeunesse et rupture, confirme ses chances de devenir le premier Noir président des Etats-Unis"

En page intérieur, l'éditorial s'intitule "Métis", et un article de deux pages est précédé d'une accroche ambigüe: "Obama, candidat très présentable".

L'ensemble de la presse orale et audio visuelle ne parle de lui que comme du "candidat noir", et je viens d'entendre sur LCI Ségolène Royal évoquer avec une insistance déplacée le métissage.

Ces propos sont humiliants pour l'intéressé, y compris et surtout si on les voit comme une forme de discrimination positive.
Imaginons-les dans la bouche de quelqu'un d'autre...

Il me suffit d'ailleurs, comme professeur, de m'imaginer commentant le succès d'un de mes élèves à un concours réputé en faisant référence à son origine ethnique. C'est évidemment impensable.
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Autre réflexion que m'inspirent ces primaires: la presse au moins française réalise son fantasme: le débat, à une grande échéance électorale , est uniquement gauche/gauche.
Comme si les Républicains n'existaient pas.
Comme si, en France, le second tour de la présidentielle avait opposé Ségolène Royal à Laurent Fabius



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