Lisez Sandro Magister!



A propos des voeux au corps diplomatique, il a écrit un article remarquable, où il les met en perspective avec l'homélie de la messe de l'Epiphanie (voir L'ordre juste de Benoît XVI ) : on ne peut pas comprendre les premiers, si on n'a pas lu la seconde.

La plupart des medias ont l'habitude d'extraire des discours du Pape quelques lignes à caractère uniquement profane, censées les résumer, tout en donnant sa vision du monde, et surtout, en collant au plus près à l'air du temps.
Il est évident que l'on passe ainsi à côté de l'essentiel (moi la première, trop souvent, et je le regrette!), car en amont de tout cela, il y a évidemment une grande lumière, pour laquelle le Saint-Père essaie d'être un miroir transparent.
En brouillant cette lumière, on risque de ne retenir qu'un simple discours politique, beau, certes, mais pas plus légitime qu'un autre, et surtout, très éloigné de ses intentions.

Sandro Magister est un des rares journalistes (le seul?) à la fois à l'avoir compris, et à tenter de le rendre perceptible.

Il faut absolument lire ici l'exceptionnel article intitulé: Une étoile immuable pour la diplomatie de l'Eglise: celle des Mages, dans l'élégante traduction française de Charles de Pechpeyrou.
Ce dernier a également traduit l'homélie de l'Epiphanie, à ce jour disponible uniquement en italien, anglais et espagnol, sur le site du Vatican.
Lire ici: epihanie.pdf [23 KB]



Extrait de l'article

Le lundi après l’Epiphanie, dans la Sala Regia du Palais Apostolique du Vatican, Benoît XVI a adressé au corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège son traditionnel discours de vœux pour le nouvel an.
Les observateurs trouvent dans les discours comme celui-là une synthèse de la géopolitique internationale de l’Eglise. Et, en effet, le texte que le pape a lu aux diplomates était le résultat du travail consciencieux des services du Vatican qui s’occupent des rapports avec les états et avec les organismes internationaux.
A la fin du discours, cependant, on retrouvait, bien reconnaissable, la touche personnelle de Benoît XVI. En ces mots:
"La diplomatie est, d'une certaine façon, l'art de l'espérance. Elle vit de l'espérance et cherche à en discerner même les signes les plus ténus. La diplomatie doit donner de l'espérance. La célébration de Noël vient chaque année nous rappeler que, quand Dieu s'est fait petit enfant, l'Espérance est venue habiter dans le monde, dans le cœur de la famille humaine".

De l’art de la diplomatie à ce "petit enfant" qu’est Jésus, il y a un saut vertigineux. Pourtant, c’est justement là – selon Benoît XVI – que se situe la mission originelle de l’Eglise, sa vision du monde, sa théologie de l’histoire.
Devant le corps diplomatique, le pape n’a fait étinceler cette vision grandiose que l’espace d’un instant.

Vingt-quatre heures auparavant, en revanche, pendant l’homélie de la messe de l’Epiphanie qu’il célébrait en la basilique Saint-Pierre, Benoît XVI a développé cette vision dans sa totalité. Il l’a fait avec une force synthétique et une imagination fertile peut-être sans égales dans sa précédente prédication.
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(Re)lire aussi

Sur un thème analogue, Sandro Magister avait déjà écrit deux articles, intitulés respectivement Les homélies secrètes du successeur de Pierre, et Les angelus cachés de Benoît XVI.



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