Ce matin, en la Salle-de-Presse du Saint-Siège a été présenté le Message de Benoît XVI pour le carême 2008, intitulé "Le Christ pour nous s'est fait pauvre".
Le Cardinal Paul Josef Cordes, Président du Conseil pontifical Cor Unum, a commencé par souligner que ce message offre une réflexion sur l'aumône et les collectes.... ". (source: VIS)
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Si j'extrais du message papal juste un passage, parce qu'il m'arrange, je suis bien consciente que je me livre au pire des exercices journalistiques, puisque je déforme la pensée du Saint-Père: évidemment, son discours est un tout, et il faut le lire en entier, et l'accepter tel quel.

Mais je ne peux m'empêcher de relever cet avertissement, qui nous dit en effet:

"L’Evangile met en lumière un aspect caractéristique de l’aumône chrétienne.

Elle doit demeurer cachée...

Ayez-en conscience, chers frères et sœurs, en accomplissant chaque geste d’assistance au prochain, tout en évitant de le transformer en un moyen de se mettre en évidence.
Si, en faisant une bonne action, nous ne recherchons pas la gloire de Dieu et le vrai bien de nos frères, mais nous attendons plutôt en retour un avantage personnel ou simplement des louanges, nous nous situons dès lors en dehors de l’esprit évangélique.
Dans la société moderne de l’image, il importe de rester attentif, car cette tentation est récurrente. L’aumône évangélique n’est pas simple philanthropie, mais plutôt une expression concrète de la charité, vertu théologale qui exige la conversion intérieure à l’amour de Dieu et des frères, à l’imitation de Jésus Christ

Comment ne pas rendre grâce à Dieu pour les innombrables personnes qui, dans le silence, loin des projecteurs de la société médiatique, accomplissent dans cet esprit des actions généreuses de soutien aux personnes en difficulté ?".

On ne peut s'empêcher de lire dans cette remarque une critique implicite du charity business - c'est ainsi que ceux qui la pratiquent nomment leur "activité", dont on a du mal à penser qu'elle n'est que charité, c'est-à-dire amour - qui glorifie les donateurs, des donateurs pas si généreux que ça, en fait, car ils font en général la charité avec l'argent des autres.

Benoît XVI ose appeler les choses par leur nom (car le politiquement correct a rendu certains mots pratiquement obscènes), lorsqu'il parle de l'aumône, à des années-lumière du cirque des "resto du coeur", et du sac de riz du "french doctor"....

Ce qu'il dit me rappelle cette belle phrase de Louis XVI, à qui son ministre (s'agit-il de Necker? je ne retrouve plus la référence) reprochait de ne pas faire savoir que l'hôpital qui porte à Paris son nom (Necker) avait été en grande partie financé sur sa cassette personnelle: "La charité des Rois ne se donne pas en spectacle".

La charité de l'Eglise non plus, et c'est parfois regrettable. C'est sans doute à ceux qui la pratiquent que le Saint-Père fait allusion, lorsqu'il évoque les innombrables personnes qui, dans le silence, loin des projecteurs de la société médiatique, accomplissent dans cet esprit des actions généreuses de soutien aux personnes en difficulté
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Le texte complet du message est disponible sur le site du Vatican.
Il nous demande simplement de savoir être généreux, car "les Saintes Écritures nous enseignent qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir".

" Selon l’enseignement de l’Évangile, nous ne sommes pas propriétaires mais administrateurs des biens que nous possédons : ceux-ci ne doivent donc pas être considérés comme notre propriété exclusive, mais comme des moyens à travers lesquels le Seigneur appelle chacun d’entre nous à devenir un instrument de sa providence envers le prochain."