Le Saint-Siège et les OGM

On a beaucoup glosé sur le "pape vert", plus largement sur l'attitude du Saint-Siège face aux problèmes d'environnement.
Mais il a rarement été questions des OGM, et certains, pour qui l'avis du pape est une lumière, pourraient s'interroger.

Or, l'attitude du Saint-Siège sur toutes ces questions, est un TOUT, et témoigne d'une grande cohérence.
Qu'on pourrait résumer, encore une fois, dans cette très belle formule:

L'Homme n'est pas un produit, mais un projet.

Son attitude sur cette question est rigoureusement conforme à la défense d'une "écologie humaine", comme pour les questions d'environnemment (dont le débat sur les OGM fait évidemment partie) et de changements climatiques.
Là encore, il n'y a évidemment pas de "pape vert", mais le rappel du projet de Dieu pour l'homme, et la dénonciation de ceux "qui ne montrent pas de scrupules lorsqu'on discute avortement, fécondation assistée, intervention sur les embryons, utilisation de cellules-souches embryonnaires, alors qu'ils s'opposent vaillamment à toutes les biotechnologies qui concernent le monde végétal".

C'est ce qui apparaît dans cet article paru sur le site Zenit-Italie.
Ma traduction


Oui aux Ogm, mais avec une responsabilité, et un jugement éthique
Mgr Crepaldi réaffirme que "l'homme n'est pas un produit mais un projet"

Antonio Gaspari ROME, vendredi, 25 janvier 2008
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En intervenant ce vendredi à Rome, lors de la présentation du rapport sur l'utilisation du maïs OGM, Mgr Gianpaolo Crepaldi a illustré le point de vue du Saint-Siège, défendant l'utilisation responsable, juste et solidaire des biotechnologies végétales.

[..] Le Secrétaire du Conseil Pontifical Justice et la Paix a remarqué qu'il y a "une asymétrie dans le débat culturel qui protège le maïs et ne protège pas l'homme"

Le prélat a fait référence aux positions assumées par certains protagonistes du débat culturel qui ne montrent pas de scrupules lorsqu'on discute avortement, fécondation assistée, intervention sur les embryons, utilisation de cellules-souches embryonnaires, alors qu'ils s'opposent vaillamment à toutes les biotechnologies qui concernent le monde végétal.
"L'Église catholique - a expliqué Mgr Crepaldi - participe au débat non parce qu'elle est partie prenante dans les différentes idéologies, mais parce qu'elle s'intéresse à l'humanité".
À cette intention, le Secrétaire du Dicastère du Vatican a précisé que "le Saint-Siège (aime) veut le bien de l'homme, qui n'est pas un produit mais un projet" et que "la societé à tous les niveaux se sauvera si elle est capable de repousser chaque tentative de réduction de l'humain".
Mgr Crepaldi a expliqué que l'Église est engagée dans le discernement de l'éthique, qui n'est pas moins complexe que le scientifique.
Dans ce contexte, il a rappellé que le Saint-Siège a élaboré et produit au moins deux études détaillées et approfondies sur les OGM : la première, élaborée par l'Académie Pontificale pour la Vie, intitulée "Biotechnologies animales et végétales: nouvelles frontières et nouvelles responsabilités" (Librairie Editrice Vaticane 1999) ; et la seconde, intitulée "Etude-Document de l'Académie Pontificale des Sciences sur l'emploi des plantes génétiquement modifiées pour combattre la faim dans le monde", publiée en langue italienne (Pontificia Accademia delle Scienze, extra series n.23, Città del Vaticano settembre 2004).

En outre, Mgr Crepaldi a rappelé le Séminaire international organisé par le Conseil Pontifical Justice et Paix en novembre 2003, et le chapitre inclus dans le Compendio de la doctrine Sociale de l'Eglise (nn. 472-480).
Mgr Crepaldi s'est référé à la Genèse et a souligné que lorsque Dieu créa toutes choses, il a dit que c'était une "bonne chose", mais lorsque il créa l'homme et la femme, il a dit que c'était "une très bonne chose".

"Dieu - a précisé le prélat - assigna à l'homme le devoir de cultiver et de garder".

"La sagesse de l'humanité - a poursuivi Mgr Crepaldi - consiste à exercer le discernement éthique dans l'utilisation des biotechnologies. La science doit aller de l'avant, l'homme doit cultiver et garder, avec prudence et sens de responsabilité ".

"Cultiver signifie intervenir, décider, faire, ne pas laisser les plantes croître au hasard", a expliqué le Secrétaire de Justice et Paix. "Cultiver signifie augmenter la puissance et sélectionner les plantes pour donner les meilleurs fruits, cultiver signifie commander, éliminer les herbes qui menacent les cultures".

Dans ce contexte - a souligné Mgr Crepaldi - "la loi chrétienne donne un jugement positif sur le caractère licite des interventions de l'homme sur la nature, cependant il accompagne cette intervention licite d'un fort et clair sens de responsabilité, dans la réalisation d'un jugement éthique".
"Au Saint-Siège - a-t'il conclu - on s'intéresse beaucoup aux implications, pas seulement pour les pays riches mais surtout pour les pays pauvres, parce que nous devons garder présents toutes les problématiques liées aux valeurs de la justice et de la solidarité".


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