Dieu a de l'humour

Eh oui! Le cardinal Ratzinger l'avait dit à Peter Seewald dans Le Sel de la Terre, et c'est ce qu'on ne peut s'empêcher de penser devant la conclusion de la dernière polémique autour du Pape.
Les laïques radicaux ont lamentablement échoué dans leur tentative de le baîllonner, et leur intolérance leur revient en pleine figure comme un boomerang. (voir ici: On m'écrit... à propos de La Sapienza )
Sans compter qu'ils ont assuré à celui qu'ils considèrent comme leur ennemi une tribune inimaginable...
Ils sont donc arrivés, par bêtise - ou méchanceté, mais les deux vont souvent ensemble - à l'effet exactement inverse de celui qu'ils souhaitaient.

Le Saint-Père, lui, ne triomphe pas, ce n'est pas dans sa nature, et il sait que l'embellie pourrait n'être que passagère, car les raisons de la crise sont profondes.
Mais, comme il l'a dit, comme on a pu le constater après les obsèques de Jean-Paul II,

"L'Eglise est jeune"!!

Et eux sont mauvais perdants: d'ailleurs, leur aigreur se manifeste à certains commentaires, lus dans la presse d'extrême gauche.
Libération, coutumier des débordements, maintient la fiction d'un ton mesuré, mais annonce la couleur dès le titre, en rajoutant des guillemets à "intolérance"; quant au décompte des heures d'antenne sur la télévision publique, en admettant qu'il ne soit pas hautement sujet à caution, il se trouve que les angelus dominicaux et les grandes célébrations liturgiques, notamment autour de Noël... enregistrent tout simplement des "pics" d'audience.


Des milliers de fidèles soutiennent Benoît XVI contre «l’intolérance» laïque
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Œil pour œil, mobilisation papale pour manifestation anticléricale. Cinq jours après avoir renoncé à participer à l’inauguration de l’année académique de l’université romaine La Sapienza sous la pression d’étudiants et de professeurs laïques, Benoît XVI s’est livré, hier, à une contre-attaque en règle lors de la prière de l’Angelus. A cette occasion, le cardinal Camillo Ruini, vicaire de Rome, avait demandé aux Italiens de venir en masse témoigner leur «affection» et leur soutien au souverain pontife. Ils étaient ainsi plusieurs dizaines de milliers (200 000 personnes selon le Vatican) à avoir fait le déplacement : des groupes traditionalistes, de simples fidèles attachés à la figure du pape, mais aussi les états majors des partis de droite et plusieurs représentants de la majorité de centre gauche, dont le vice-président du Conseil Francesco Rutelli. «En tant que professeur ayant rencontré beaucoup d’étudiants dans ma vie, je vous encourage tous, chers universitaires, à être toujours respectueux des opinions des autres», a lancé, combatif, Benoît XVI. «M alheureusement le climat qui s’était instauré[à l’université, ndlr] a rendu ma présence inopportune, j’ai dû surseoir malgré moi.»

Gages. Depuis plusieurs jours, l’incident de La Sapienza a pris d’énormes proportions dans un pays où la présence de l’Eglise catholique demeure prépondérante. La protestation contre la visite papale avait été déclenchée en novembre par le physicien Marcello Cini qui dénonçait «l’incroyable violation de la tradition d’autonomie des universités». Une soixantaine de ses collègues, puis des collectifs d’étudiants, l’avaient rejoint reprochant à l’ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, son jugement sur le procès ( «raisonnable et juste») contre Galilée. Si les jeunes anti-papistes célèbrent aujourd’hui leur «grandissime» victoire, le président (ex-communiste) de la République, Giorgio Napolitano, s’est, à l’inverse, déclaré «blessé» et «amer». Les principaux responsables de la majorité de centre gauche lui ont emboîté le pas.«L’annulation est inacceptable pour un démocrate»,a déclaré le maire de Rome, Walter Veltroni, qui est aussi le chef du parti démocrate, la nouvelle formation de centre gauche née de la volonté de dépasser les vieilles fractures entre catholiques et laïques. De manière générale, les anciens communistes ont, depuis 1989, cherché à se rapprocher de la hiérarchie ecclésiastique. L’ancien démocrate-chrétien Romano Prodi, au pouvoir depuis 2006, n’a cessé de donner des gages à l’Eglise, notamment en repoussant sine die l’adoption de son projet d’union civile pour les homosexuels. Alors que le très conservateur Benoît XVI redouble d’attaques, en particulier contre l’avortement, nombre de laïques italiens se sentent abandonnés par leurs représentants politiques.

Antenne. Une situation qui a ouvert la voie à des protestations de grande ampleur, comme celle de La Sapienza. Ou comme le leader radical, Marco Pannella, qui s’est posté samedi place Saint-Pierre pour rappeler que, depuis son élection en avril 2005, Benoît XVI et les responsables de l’Eglise catholique ont cumulé sur la principale chaîne publique italienne, pas moins de 26 heures 35 de temps d’antenne, contre seulement 18 heures 32 pour le chef du gouvernement.


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