Soutien au Pape: deux articles du Monde...

Le premier article, en réalité une dépêche de l'AFP, est relativement neutre et se contente de relater les faits.
Un jour après, le "correspondant" à Rome rectifie le tir, si l'on peut dire.
Ce sont à peu près les mêmes faits, mais enveloppés dans du fiel.
On admirera la malveillance avec laquelle, mine de rien, l'auteur de l'article minimise l'affluence, en adoptant délibérément la "fourchette" la plus basse, et surtout en évoquant un gros déficit (purement imaginaire, probablement) par rapport aux attentes.
Après une insinuation sans fondement, avec un air de ne pas y toucher (seule une minorité d'éditorialistes...), ce cas d'espèce de la presse militante qui veut passer pour objective reprend une attaque, à propos du temps réservé à la papauté dans les medias italiens, déjà parue dans ... Libération! (voir ici: Dieu a de l'humour )


Premier article

Au Vatican, plus de 100 000 personnes défendent la "liberté de parole" du pape Benoît XVI
LEMONDE.FR avec AFP | 20.01.08 | 16h26
A l'occasion de la prière de l'Angelus, dimanche 20 janvier, entre 100 000 et 200 000 personnes se sont rendues à la place St-Pierre au Vatican pour écouter le pape Benoît XVI et lui apporter leur soutien, après que sa visite à l'université La Sapienza de Rome a été annulée sur fond d'une contestation née parmi les enseignants.

"Merci à tous de votre présence, a lancé le souverain pontife depuis la fenêtre de son bureau, allons de l'avant dans un esprit de fraternité et d'amour pour la liberté et la vérité et un engagement commun pour bâtir une société fraternelle et tolérante".
Revenant sur l'annulation de sa visite à La Sapienza, la plus grande université italienne, le pape a expliqué que "le climat qui s'était créé avait rendu inopportune ma présence".

"Comme professeur, je vous encourage tous, chers universitaires, à être toujours respectueux des opinions des autres et à rechercher, avec un esprit libre et responsable, la vérité et le bien", a ajouté le pape à l'adresse du groupe de 67 enseignants du département de physique à l'origine de l'annulation de sa visite.
Ces derniers avaient jugé "incongrue", au nom de la laïcité, de l'inviter à l'inauguration de l'année académique. Par la suite, des groupes d'étudiants avaient pris le relais, organisant une "semaine anticléricale" dans les locaux de l'université.

Cette affaire a fait polémique tout au long de la semaine en Italie. La quasi-totalité de la classe politique a apporté son soutien au pape et condamné "l'intolérance" des contestataires. Le vice-premier ministre, Francesco Rutelli, et l'ancien ministre de la justice, Clemente Mastella, se sont même rendus au Vatican pour entendre Benoît XVI. Seule voix dissonante, le ministre des universités, Fabio Mussi, qui a estimé que "le défilé des politiques à l'Angelus sent l'instrumentalisation".


Et, le lendemain...

100 000 personnes défendent "le droit de parole" du pape à Rome
LE MONDE | 21.01.08 | 15h17
ROME CORRESPONDANT

Une manifestation pour "défendre le droit de parole" du pape, organisée par l'Eglise italienne, dimanche 20 janvier, à Rome, a rassemblé 100 000 personnes sur la place Saint-Pierre alors que les organisateurs en espéraient 300 000. L'objectif était de montrer à Benoît XVI "le soutien des Italiens" après l'annulation de sa visite à l'université romaine de La Sapienza, jugée "incongrue" par 67 enseignants (sur 5 000) et une frange de ses 150 000 étudiants. La décision du Vatican de "surseoir à l'événement" a déclenché une violente polémique sur la laïcité.

"Le climat qui s'était créé avait rendu inopportune ma présence", a rappelé Benoît XVI au cours de l'Angélus, demandant aux universitaires "d'être toujours respectueux des opinions des autres et de rechercher, avec un esprit libre et responsable, la vérité et le bien". La quasi-totalité du monde politique avait dénoncé "l'intolérance" dont avait été victime le chef de l'Eglise catholique.

Seule une minorité d'éditorialistes a évoqué un "calcul politique" de la part du Vatican.

Le quotidien La Stampa faisait remarquer, dimanche, que "Benoît XVI a bénéficié, depuis son élection, d'un temps d'antenne supérieur à celui du premier ministre et du chef de l'Etat", et que "l'Eglise catholique occupe 99,8 % de l'information religieuse en Italie".

Jean-Jacques Bozonnet


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