Les catéchèses
I. Sa vie
II. Dernières années
III. Foi et raison
IV. Oeuvres
V. Les trois conversions
Compléments
L'Histoire et la mémoire

Tous ceux qui s'intéressent à l'histoire et/ou suivent une actualité où le prétendu "devoir de mémoire" dont on nous rabat les oreilles s'est susbtitué frauduleusement à la mémoire tout court, doivent lire ce discours prononcé par le Saint-Père le 7 mars devant le Comité pontifical des sciences historiques.
Il y dénonce vigoureusement l'avènement d'une société oublieuse de son passé et dépourvue des critères acquis par l'expérience, d'une société qui n'est plus en mesure d'assurer la convivialité et la coopération nécessaire à bâtir l'avenir. Ce type de société est extrêmement vulnérable vis-à-vis de la manipulation idéologique.

Et il déplore que dans beaucoup de programmes d'étude, l'enseignement de l'histoire commence seulement à partir des évènements de la Révolution Française.

Le texte en entier est disponible en italien sur le site du Vatican.
Ma traduction



EGLISE ET SCIENCES HISTORIQUES

Comme vous le savez, ce fut Léon XIII qui, face à une historiographie orientée par l'esprit de son temps et hostile à l'Église, prononca la phrase célèbre : "N'ayons pas peur de la publicité des documents" et rendit accessible à la recherche les archives du Saint Siège.
En même temps, il créa cette commission de Cardinaux pour la promotion des études historiques, que vous, chers professeurs, pouvez considérer comme l'ancêtre du Comité Pontifical des Sciences Historiques, dont vous êtes membres.
Léon XIII était convaincu du fait que l'étude et la description de l'histoire authentique de l'Église ne pouvaient que se révéler favorables à elle.

Depuis lors, le contexte culturel a connu un profond changement. Il ne s'agit plus seulement d'affronter une historiographie hostile au christianisme et à l'Église. Aujourd'hui c'est l'historiographie elle-même qui traverse une crise plus sérieuse, en devant lutter pour son existence dans une societé modelée par le positivisme et le matérialisme. Ces deux idéologies ont mené à un enthousiasme sans frein pour le progrès qui, animé par des découvertes spectaculaires et des succès techniques, malgré les désastreuses expériences du siècle dernier, détermine la conception de la vie de vastes secteurs de la societé.

Le passé apparaît, ainsi, seulement comme une toile de fond obscure, sur laquelle le présent et le futur resplendissenr avec des promesses trompeuses.

À cela continue d'être liée l'utopie d'un paradis sur la terre, en dépit du fait qu'une telle utopie se soit montré fallacieuse.
Typique de cette mentalité est le désintérêt pour l'histoire, qui se traduit par la marginalisation des sciences historiques.
Là où ces forces idéologiques sont actives, la recherche historique et l'enseignement de l'histoire à l'université et dans les écoles, à chaque niveau, sont négligés. Cela produit une société qui, oublieuse de son propre passé et donc dépourvue de critères acquis à travers l'expérience, n'est plus en mesure de projeter une cohabitation harmonieuse et un engagement commun pour la réalisation d'objectifs futurs.
Une telle societé se présente particulièrement vulnérable à la manipulation idéologique.
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Le danger croît toujours davantage à cause de l'importance donnée à l'histoire contemporaine, surtout lorsque les recherches dans ce secteur sont conditionnées par une méthodologie inspirée au positivisme et à la sociologie.
Ainsi sont ignorés d'importants domaines de la réalité historique, et même des époques entières. Par exemple, dans beaucoup de programmes d'étude, l'enseignement de l'histoire commence seulement à partir des évènements de la Révolution Française.
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Une société ignorante de son propre passé et donc privée de mémoire historique est le produit inévitable de tels développements. On ne peut ignorer la gravité d'une semblable conséquence : de même que la perte de la mémoire provoque chez l'individu la perte de l'identité, de manière analogue ce phénomène se vérifie pour la societé dans sa complexité.

Il est évident qu'un tel oubli historique comporte un danger pour l'intégrité de la nature humaine dans toutes ses dimensions. L'Église, appelée par Dieu Créateur à remplir le devoir de défendre l'homme et son humanité, a à coeur une culture historique authentique, un progrès effectif des sciences historiques. La recherche historique à haut niveau est en effet un intérêt spécifique de l'Église. Même lorsqu'elle ne concerne pas l'histoire ecclésiastique proprement dite, l'analyse historique concourt de toute façon à la description de cet espace vital dans lequel l'Église a accompli, et continue à accomplir sa mission à travers les siècles. Indubitablement la vie et l'action ecclésiales ont toujours été déterminées, facilitées ou rendues plus difficiles par les différents contextes historiques.
L'Église n'est pas de ce monde mais vit en lui et pour lui. ...



A ce sujet...

Voir l'article sur l'ouverture des archives de l'Inquisition.



PRIERE A NOTRE DAME DE SHESHAN
Culture de l'image, sécularisation, hédonisme

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