Les catéchèses
I. Sa vie
II. Dernières années
III. Foi et raison
IV. Oeuvres
V. Les trois conversions
Compléments
L'amitié avec Jésus

Discours aux jeunes, place Matteotti à Gênes, le 18 mai 2008 - Traduction (19/5/2008)
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Texte original sur le site du Vatican.
Je constate avec une certaine surprise (et cela se vérifie sur le direct) que le discours effectivement prononcé ne correspond pas exactement à l'extrait qui est reproduit sur le blog d'Andrea Tornielli (Etre jeune ).
Les deux textes sont d'ailleurs très beaux, et la différence s'explique sans doute par les improvisations du Saint-Père: s'exprimant a braccio, il n'a visiblement pas lu le texte préparé, comme cela arrive souvent; cela n'en a rendu que plus vivante et spontanée sa relation avec son jeune auditoire.

Ma traduction



Très chers jeunes,

malheureusement la pluie me persécute ces jours-ci, mais prenons-la comme une marque de bénédiction, de fécondité pour la terre, et même comme symbole de l'Esprit Saint qui vient et rénove la terre, et aussi la terre aride de nos âmes.
Vous êtes la jeunesse de Gênes!
Heureux de vous voir ici!
Je vous embrasse avec le coeur du Christ!
Je remercie les deux représentants qui se sont faits vos "porte-parole". Et je vous remercie, vous tous, pour tout le travail de préparation, pas seulement extérieur, mais surtout spirituel: ainsi, avec l'adoration eucharistique, les veillées de prière, réellement vous êtes allés à la rencontre de l'Esprit Saint et, dans l'Esprit, entrés dans la fête de la très Sainte Trinité, que nous célébrons aujourd'hui. Merci pour ce chemin que vous avez fait! Et je vous remercie pour cet enthousiasme qui doit toujours caractériser votre âme, pas seulement dans les années juvéniles, pleines d'attentes et de rêves, mais toujours, même lorsque les années de jeunesse seront passées et que vous serez appelés à vivre d'autres saisons. Mais dans le coeur, nous devons tous rester jeunes!

Il est beau d'être jeunes et aujourd'hui tous veulent être jeunes, rester jeunes, et se déguiser en jeunes, même si le temps de la jeunesse est passé, visiblement passé. Et me demandé-je - je réfléchis - pourquoi est-il beau d'être jeunes? Pourquoi rêvons-nous de l'éternelle jeunesse?
Il me semble qu'il y a deux éléments déterminants.
La jeunesse a encore tout le futur devant elle, tout est futur, temps d'espoir. Le futur est plein de promesses. Pour être sincère, nous devons dire que pour beaucoup le futur est aussi obscur, plein de menaces. On ne sait pas: trouverai-je un travail? trouverai-je une maison? trouverai-je l'amour? quel sera mon vrai futur?
Et devant ces menaces, le futur peut aussi apparaître comme un grand vide. Donc aujourd'hui, beaucoup veulent arrêter le temps, par peur d'un futur dans le vide. Ils veulent vite consommer toutes les beautés de la vie. Et ainsi, l'huile dans la lampe est consommé, lorsque commence la vie.
Donc, il est important de choisir les vraies promesses, qui ouvrent au futur, même s'il faut des renoncements. Celui qui a choisi Dieu a encore dans la vieillesse un futur sans fin et sans menaces devant lui.
Donc, bien choisir - ne pas détruire le futur.
Et le premier choix fondamental doit être Dieu, qui s'est révélé dans son Fils Jésus Christ. Et dans la lumière de ce choix, qui nous offre en même temps une compagnie fiable pour la route, on trouve les critères pour les autres choix nécessaires.

Être jeune implique être bon et généreux. Et de nouveau la bonté en personne est Jésus Christ. Ce Jésus que vous connaissez ou que votre coeur cherche. Il est l'Ami qui ne trahit jamais, fidèle jusqu'au don de la vie sur la croix. Rendez-vous à son amour ! Comme vous le portez écrits sur les T-Shirts préparés pour cette rencontre : "dénouez-vous" devant Jésus, parce que Lui seul peut dénouer vos anxietés et vos craintes et combler vos attentes. Il a donné sa vie pour nous, pour chacun de nous. Pourrait-il jamais trahir votre confiance ? Pourrait-il vous conduire sur des sentiers faux? Les siens sont ceux de la vie, ceux qui mènent aux pâturages de l'âme, même si ils montent vers le haut et sont hardis. C'est la vie spirituelle que je vous invite à cultiver, chers amis.
Jésus a dit : "Je suis la vigne, vous les sarments. Qui reste en moi et moi en lui, donne beaucoup de fruits, parce que sans moi, vous ne pouvez rien faire "(Jean 15, 5) Jésus ne fait pas de jeux de mots, il est clair et direct. Chacun le comprend et prend position. La vie de l'âme est rencontre avec Lui, visage concret de Dieu ; elle est prière silencieuse et perséverante, elle est vie sacramentale, Évangile méditée, accompagnement spirituel, appartenance cordiale à l'Église, et à vos communautés ecclésiales.

Mais comment peut-on aimer, entrer en amitié avec quelqu'un qu'on ne connaît pas ? La connaissance pousse à l'amour et l'amour stimule la connaissance. Il en est ainsi aussi avec le Christ. Pour trouver l'amour avec le Christ, pour le trouver réellement comme compagnon de notre vie, nous devons avant tout le connaître. Comme ces deux disciples qui le suivent après les mots du Baptiste et demandent timidement : "Rabbì, où habites-tu?", ils veulent le connaître de près. C'est le même Jésus qui, en parlant avec les disciples, distingue: "Que disent les gens que je suis", se référant à ceux qui le connaissent de loin, pour ainsi dire, "de seconde main", et "Qui dites-vous que je suis?", en se référant à ceux qui le connaissent "de première main", en ayant vécu avec Lui, en étant entrés réellement dans sa vie très personnelle jusqu'à être des témoins de sa prière, de son dialogue avec le Père.

De même pour nous il est important de ne pas être réduits simplement à la superficialité de ceux -nombreux - qui ont entendu quelque chose de Lui - qu'il était une grande personnalité etc. - mais entrer dans une relation personnelle pour le connaître réellement.
Et ceci exige la connaissance de l'Écriture, des Évangiles surtout, où le Seigneur parle avec nous. Ils ne sont pas toujours faciles, ces mots, mais en entrant en eux, en entrant dans le dialogue, en frappant à la porte des mots, en disant au Seigneur "Ouvre-moi", nous trouvons réellement des paroles de vie éternelle, des mots vivants pour aujourd'hui, actuels comme ils l'étaient en cet instantet comme ils le seront dans le futur. Cet entretien avec le Seigneur dans l'Écriture doit aussi toujours être non pas seulement un entretien individuel, mais communautaire, dans la grande communion de l'Église, où le Christ est toujours présent, dans la communion de la liturgie, de la rencontre très personnelle de la Sainte Eucharistie et du Sacrement de la Réconciliation, où le Seigneur me dit "Je te pardonne".

Un autre chemin très important est d'aider les pauvres , ceux qui sont dans le besoin, d'avoir temps pour l'autre. Il y a tant de dimensions pour entrer dans la connaissance de Jésus. Naturellement aussi les vies des Saints. Vous avez tant de Saints ici en Ligurie, à Gênes, qui vous aident à trouver le vrai visage de Jésus. Ce n'est qu'ainsi, en connaissant personnellement Jésus, que nous pouvons aussi communiquer notre amitié aux autres. Nous pouvons dépasser l'indifférence. Parce que même si elle semble invincible - en effet, parfois l'indifférence semble n'avoir pas besoin d'un Dieu - en réalité, tous savent que quelque chose manque dans leur vie. Ce n'est qu'en ayant découvert Jésus, qu'on se rend compte : "Il était ce que j'attendais". Et nous, plus nous sommes réellement amis de Jésus, plus nous pouvons ouvrir notre coeur aux autres,afin qu'eux aussi deviennent vraiment jeunes, c'est-à-dire en ayant devant eux un grand avenir.

Au terme de notre rencontre, j'aurai la joie de confier l'Évangile à quelques-uns parmi vous comme signe d'un mandat missionaire. Allez, très chers jeunes, dans vos milieux de vie, dans vos paroisses, dans les quartiers les plus difficiles, sur les routes ! Annoncez le Christ Seigneur, espérance du monde. Plus l'homme s'éloigne de Dieu, sa Source, plus il s'égare lui-même, la cohabitation humaine devient difficile, et la société se délite.
Unis entre vous, aidez vous mutuellement à vivre et à croître dans la foi et dans la vie chrétienne, pour pouvoir être des témoins hardis du Seigneur. Unis, mais pas fermés. Soyez humbles, mais pas peureux. Soyez simples, mais pas naïfs. Soyez penseurs (pensifs?), mais pas compliqués. Entrez en dialogue avec tous, mais soyez vous-mêmes. Restez en communion avec vos Pasteurs : ils sont ministres de l'Évangile, de la divine Eucharistie, du pardon de Dieu. Ils sont pour vous des pères et des amis, des compagnons de votre route. Vous avez besoin d'eux, et ils - nous tous - nous avons besoin de vous.

Chacun de vous, chers jeunes, s'il reste uni au Christ et à l'Église peut accomplir de grandes choses. C'est le souhait que je vous laisse comme une consigne.
Je donne un au revoir à Sydney à ceux d'entre vous qui sont inscrits pour participer à la Rencontre mondiale de Juillet, et je l'étends à tous, parce que chacun pourra suivre l'évènement d'ici aussi. Je sais que durant ces jours les diocèses organiseront expressément des instants communautaires, afin qu'il y ait vraiment une nouvelle Pentecôte sur les jeunes du monde entier. Je vous confie à la Vierge Marie, modèle de disponibilité et d'humble courage dans l'accueil de la mission du Seigneur. Apprenez d'Elle à faire de votre vie un "oui" à Dieu ! Ainsi Jésus viendra habiter en vous, et vous Le porterez avec joie à tous.

Avec ma Bénédiction !



Discours aux jeunes et aux habitants de Brindisi
Le trésor de la culture chrétienne née de la foi

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