Les catéchèses
I. Sa vie
II. Dernières années
III. Foi et raison
IV. Oeuvres
V. Les trois conversions
Compléments
Le Christianisme, l'unique foi outragée?

Un article paru dans dans il Giornale, en juin 2007, à la suite de quelques provocations calculées, sous forme d'une interview menée par Andrea Tornielli:
Messori a sa théorie sur ce qu'il convient de faire pour y répondre.
Et d'abord, ignorer les procateurs, qui n'attendent que cela. Car selon lui, "Une bonne partie de l'intelligenzia laïque regrette l'Index des livres interdits et ferait tout pour y être inscrits."

Texte original ici: http://www.et-et.it/articoli2007



Il Giornale, 23 juin 2007
Le Christianisme est-il l'unique foi qui soit outragée ?

Andrea Tornielli

À la Biennale de Venise, a été présenté un spectacle ("Messiah Game") où la dernière Cène se transforme en orgie et où Jésus crucifié est représenté comme un masochiste.
À Bologne une initiative culturelle intitulée "la Madone pleure du sperme" était programmée, tandis que la nouvelle de l'exposition "Recombinant women" qui, toujours à Bologne, présente les dix commandements revisités dans une clé homosexuelle date d'hier.
Le christianisme semble rester l'unique foi qui peut être tournée en dérision et outragée. Est-il juste réagir et comment faire ?
Il Giornale pose la question à Vittorio Messori, écrivain et auteur de best-sellers, qui, il y a trente et un ans a donné naissance à une nouvelle apologétique catholique.

- Messori, que se passe-t'il?
- Il y a une évidente tendance à vouloir tirer un trait sur les derniers siècles d'histoire chrétienne, à fermer une" parenthèse" ayant duré deux mille ans. Au fond, qu'est-ce que l'environnementalisme ou la théorisation de la libération sexuelle si ce n'est un retour au paganisme?.

- Le christianisme est aujourd'hui la dernière religion qui puisse être outragée...
- J'en ferais un motif d'honneur pour les chrétiens, qui ne réagissent pas comme certains musulmans et ne lancent pas de fatwa contre les infidèles en demandant leur mort physique. Et ils ne réagissent pas non plus comme certains milieux juifs, qui vous isolent en cherchant à provoquer votre mort morale. Je voudrais ajouter que plus que les chrétiens, ce sont les catholiques qui sont attaqués: cela signifie que l'Église est une cible considérée comme importante.

- En Italie, ces derniers mois est né le CADL, "Catholic Anti Defamation League", aujourd'hui en première ligne contre ces spectacles blasphématoires. N'était-ce pas votre vieille idée ?
- Oui, et j'ai vu que cela est reconnu sur leur site. Pour moi, cela a été une surprise. Certes, j'aurais préféré un nom italien, moins de soumission à un certain américanisme qui fait appeler la fête de la famille "Family day". Il suffisait de l'appeler Ligue anticalomnie...

- Appréciez-vous donc cette bataille?
- Dans la société du paraître, une stratégie appropriée est nécessaire. Il n'y a rien de mieux, pour ceux qui font ces provocations, que d'être attaqués. Celui qui met en scène une dernière Cène blasphématoire, le dernier venu qui invente une Madone pleurant du sperme, espèrent réellement une réaction indignée. Avons-nous oublié la publicité qui a été faite au film de Mel Gibson par la guerre préventive initiée contre lui par les milieux juifs américains?

- Je m'excuse, mais alors, il ne faut pas réagir?
- J'ai toujours cru qu'il était nécessaire de donner naissance à une Ligue anticalomnie catholique pour rabattre tant de mensonges sur le catholicisme qui sont quotidiennement propagés par les media.

- Donnez-nous un exemple.
- Si un représentant important du monde juif dit qu'avant de faire la rafle des israélites dans le ghetto de Rome, le 16 octobre 1943, l'ambassadeur allemand est allé informer Pie XII en obtenant son assentiment tacite, ceci est un mensonge. Et il est vite démenti, en rappellant à l'intéressé que Papa Pacelli était dans l'ignorance de la rafle et que dès qu'il en fut averti, il convoqua l'ambassadeur pour protester en demandant de l'interrompre immédiatement. Ceux qui affirment ces mensonges devraient s'inscrire à un cours d'histoire par correspondance. Voilà ce qui effraye : le démenti froid, ponctuel, précis et immédiat. Il y a, par contre, une manière de s'indigner qui finit par faire le jeu de celui qui provoque en lui donnant de l'importance. Je crois qu'une bonne partie de l'intelligenzia laïque regrette l'Index des livres interdits et ferait tout pour y être inscrits.

- Alors quel est, à votre avis, la réaction adéquate?
- Rester sur le plan des faits, réaffirmer notre tolérance, être conscients que si on nous attaque, c'est au fond parce qu'on nous considère comme importants, éviter toute indignation moraliste, victimiste et des invectives du genre "il n'y a plus de religion!"; être magnanime. Surtout se rappeller de que le christianisme survit depuis vingt siècles à toutes les tourmentes: Dieu n'a pas besoin que nous le défendions, il sait se défendre tout seul et nous sommes des esclaves inutiles. La solidité de la foi se voit aussi dans la sérénité avec laquelle on encaisse les coups.

- Je vous trouve plutôt soumis...
- Jésus a dit que bienheureux seront ceux qui sont persécutés en son nom. Nous devons nous habituer à la fin de la chrétienté telle que nous l'avons connue pendant des siècles, nous devons considérer ce qui arrive comme voulu par la Providence, et redevenir le levain dans la pâte, le sel qui donne la saveur.
Je considère aussi comme un dessein de la Providence l'arrivée de tellement de musulmans parmi nous, parce que même certains athées découvrent la grande différence qui existe entre le Coran et l'Évangile.



L'Eglise attaquée
Un intellectuel post-moderne

Version imprimable