Le journaliste italien baptisé par Benoît XVI écrit au directeur du Corriere della Sera.
Voir ici: L'islam s'invite dans la Semaine Sainte et Baptême d'un opposant à l'islam radical
Voici le texte intégral, pour se faire une opinion.
C'est une lecture nécessaire.
Ma traduction, d'après le texte original en italien sur le Corriere della Sera (24/3/2008)

Cher Directeur,
ce que je suis en train de te rapporter ici concerne un choix de foi religieuse et de vie personnelle qui ne veut en aucune manière impliquer le Corriere della Sera dont je m'honore de faire partie depuis 2003 en tant que sous-directeur ad personam.
Je t'écris par conséquent comme protagoniste d'un événement, et citoyen privé.

Hier soir je me suis converti à la religion chrétienne catholique, renonçant à ma précédente foi islamique. C'est ainsi qu'a finalement vu le jour, par grâce divine, le fruit sain et mûri d'une longue gestation vécue dans la souffrance et dans la joie, entre la réflexion profonde et intime et l'extériorisation consciente et manifeste.

Je suis particulièrement reconnaissant à Sa Sainteté le Pape Benoît XVI qui m'a donné le sacrement de l'initiation chrétienne, le Baptême, la Confirmation et l'Eucharistie, dans la Basilique Saint-Pierre, au cours de la célébration solennelle de la Vigile Pascale.
Et j'ai pris le nom chrétien le plus simple et le plus explicite : "Christian".

Depuis hier donc je m'appelle "Magdi Christian Allam".

Pour moi, c'est le jour le plus beau de ma vie.
Acquérir le don de la foi chrétienne, dans la répétition de la Résurrection du Christ, par la main du Saint-Père est, pour un croyant, un privilège inégalable et un bien inestimable.
A presque 56 ans, dans ma petitesse, c'est un fait historique, exceptionnel et inoubliable, qui marque une évolution radicale et définitive par rapport au passé. Le miracle de la Résurrection du Christ s'est reflété sur mon âme en la libérant des ténébres d'une prédication où la haine et l'intolérance vis-à-vis du "différent", condamné sans critique préalable comme "ennemi", priment sur l'amour et le respect du "prochain", qui est toujours et quoi qu'il en soit une personne; c'est ainsi que mon esprit s'est affranchi de l'obscurantisme d'une idéologie qui légitime le mensonge et la dissimulation, la mort violente, qui induit à l'homicide et au suicide, à la soumission aveugle et la tyrannie, en me permettant d'adhérer à l'authentique religion de la Vérité, de la Vie et de la Liberté.
Dans ma première Pâque de chrétien, je n'ai pas seulement découvert Jésus, j'ai découvert pour la première fois le vrai et unique Dieu, qui est le Dieu de la Foi et Raison.

Le point d'accostage
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Ma conversion au catholicisme est le point d'accostage d'une méditation intérieure graduelle et profonde à laquelle je n'aurais pas pu me soustraire, étant donné que depuis cinq ans je suis contraint à une vie blindée, avec la protection à la maison et l'escorte des carabiniers à chacun de mes déplacements, à cause des menaces et des condamnations à mort infligées par des extrémistes et des terroristes islamiques, qu'ils soient résidents italiens ou étrangers. J'ai dû m'interroger sur l'attitude de ceux qui ont publiquement émis des fatwa, des verdicts juridiques islamiques, en me dénonçant, moi qui étais musulman, comme "ennemi de l'islam", "hypocrite parce qu'il est un chrétien copte qui feint d'être musulman pour faire du tort à l'islam", "menteur et diffamateur de l'islam", en légitimant de cette façon ma condamnation à mort.
Je me suis demandé comment il était possible que quelqu'un qui, comme moi, s'est battu avec conviction et vaillamment pour un "islam modéré", en assumant la responsabilité de s'exposer en personne dans la dénonciation de l'extrémisme et du terrorisme islamique, ait fini par être condamné à mort au nom de l'islam et sur la base d'une législation coranique.
J'ai ainsi dû prendre acte que, au-delà du contingent, qui enregistre le phénomène apparent de l'extrémisme et du terrorisme islamique au niveau mondial, la racine du mal est inhérente à un islam qui est physiologiquement violent et historiquement conflictuel.

Parallèlement la Providence m'a fait rencontrer des personnes catholiques pratiquantes de bonne volonté qui, en vertu de leur témoignage et de leur amitié, sont devenues peu à peu un point de référence sur le plan de la certitude de la vérité et de la solidité des valeurs. À commencer par tant d'amis de "Communion et Libération" (ndt: ici, une liste de noms) ... jusqu'à l'accolade de hauts prélats de grande humanité comme le cardinal Tarcisio Bertone,... et, surtout, monsignor Rino Fisichella qui m'a personnellement suivi dans le parcours spirituel d'acceptation de la foi chrétienne.

Mais indubitablement la rencontre la plus extraordinaire et significative dans le décision de me convertir a été celle avec le Pape Benoît XVI, que j'ai admiré et défendu comme musulman pour sa maestria à défendre le lien indissolubile entre foi et raison comme fondement de l'authentique religion et de la civilisation humaine, lien auquel j'adhère pleinement comme chrétien, pour m'inspirer de façon renouvelée la lumière dans l'accomplissement de la mission que Dieu m'a réservée.

Le choix et les menaces
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Cher Directeur, tu m'as demandé si je ne crains pas pour ma vie, dans la conscience que la conversion au christianisme me procurera certainement une énième, et bien plus grave, condamnation à mort pour apostasie. Tu as parfaitement raison. Je sais à quoi je m'expose, mais j'affronterai mon sort la tête haute, les épaules droiet et avec la solidité intérieure de celui qui a la certitude de sa foi. Et je le serai encore plus après le geste historique et courageux du Pape qui, dès le premier instant où il a eu connaissance de mon désir, a tout de suite accepté de me donner en personne les sacrements d'initiation au christianisme.
Sa Sainteté a lancé un message explicite et révolutionnaire à une Église qui jusqu'à présent a été trop prudente dans la conversion des musulmans, en se retenant de faire du prosélytisme dans les Pays à majorité islamique et se taisant sur la réalité des convertis dans les Pays chrétiens. Par peur. La peur de ne pouvoir défendre les convertis face à leur condamnation à mort pour apostasie et la peur des représailles vis-à-vis des chrétiens résidents dans les Pays islamiques.
Eh bien aujourd'hui, Benoît XVI, avec son témoignage, dit qu'il faut vaincre la peur et ne pas avoir peur d'affirmer la vérité de Jésus, y compris avec les musulmans.

Assez avec la violence
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Pour ma part je dis qu'il est maintenant temps de mettre fin à l'arbitraire et à la violence des musulmans qui ne respectent pas la liberté des choix religieux. En Italie il y a milliers de convertis à l'islam qui vivent sereinement leur nouvelle foi. Mais il y a aussi des milliers de musulmans convertis au christianisme qui sont forcés de cacher leur nouvelle foi par peur d'être assassinés par les extrémistes islamiques qui se cachent parmi nous. Pour un de ces "cas" qui évoquent la main discrète du Seigneur, mon premier article écrit dans le Corriere du 3 septembre 2003 s'intitulait "les nouvelles catacombe des islamiques convertis".
C'était une enquête sur quelques néo-chrétiens qui, en Italie, dénonçaient leur profonde solitude spirituelle et humaine, face à la fuite des institutions de l'État qui ne défendaient pas leur sûreté, et au silence de l'Église elle-même.
Eh bien, j'espère que, du geste historique du Pape et de mon témoignage ils tirent la conviction que l'instant est venu de sortir des ténébres des catacombes et d'affirmer publiquement leur volonté d'être pleinement eux-mêmes.
Si nous n'étions pas en mesure, ici, en Italie, dans le berceau du catholicisme, chez nous, de garantir à tous la pleine liberté religieuse, comme pourrions-nous être crédibles quand nous dénonçons la violation de cette liberté ailleurs dans le monde ?
Je prie Dieu pour que cette Pâque spéciale donne la résurrection de l'esprit à tous les fidèles dans le Christ qui ont été jusqu'à présent esclaves de la peur.