14 mai: une catéchèse "a braccio"

Aujourd'hui, le Saint-Père a prononcé sa catéchèse entièrement a braccio, c'est-à-dire sans lire ses notes.
Il avait bien des feuillets dans sa main, mais il ne les a jamais regardés, et l'on voyait nettement le verso de la dernière feuille avec quelques notes manuscrites - ce qui est exceptionnel, car d'habitude, on ne voit que des feuillets dactylographiés.

Pour un texte aussi long, dont la lecture dure 20 bonnes minutes, et, répétons-le, dans une langue qui n'est pas sa langue maternelle, c'est un fait assez extraordinaire, qui devrait être relevé par la presse. Mais elle préfère manifestement faire ses titres avec autre chose (par exemple qu'il a malencontreusement trébuché sur une marche lors de la messe de la Pentecôte, un évènement aussi dérisoire a fait la 1ère page du Corriere della Sera).
Misère de la grande presse.

J'ai traduit seulement le début -faute de temps. Je n'ai pas francisé les noms.
Il me semble qu'une fois encore, ce théologien qui "voulait vraiment faire un acte d'humilité", souhaitait "ne pas donner gloire à son nom, ne pas créer un monument pour lui-même avec ses oeuvres, mais réellement servir l'Évangile, créer une théologie ecclésiale, et non pas individuelle, basée sur lui-même", ... c'est lui.
Et je comprends très bien pourquoi un de ses anciens étudiants de Bonn avait dit que parfois, ses cours "ressemblaient à une prière".

On retrouve aussi le thème de la rencontre de la culture grecque avec la foi chrétienne, qui était au coeur de son discours de Ratisbonne.
Et cette conception du dialogue, valable dans tous les domaines, qui est que la "lumière de la vérité fait d'elle-même tomber les erreurs et briller ce qui est bon".



Texte reproduit sur le blog de Raffaella, qui fait décidément un travail remarquable: magisterobenedettoxvi.../



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Début de la catéchèse

Aujourd'hui je voudrais, dans le cours des catéchèses sur les Pères de l'Église, parler d'une figure très mystérieuse : un théologien du sixième siècle, dont le nom est méconnu, qui a écrit sous le pseudonyme de Dionigi Areopagita.
Avec ce pseudonyme il faisait allusion au passage de l'Écriture que nous venons d'écouter, c'est-à-dire à l'événement raconté par Saint-Luc dans le chapitre XVII des Actes des Apôtres, où il est référé que Paul prêcha à Athène sur l'Aréopage, pour une élite du grand monde intellectuel grec, mais à la fin la plupart des auditeurs se montrèrent peu intéressés, et s'éloignèrent en se moquant de lui; toutefois certains, peu selon Saint Luc, s'approchèrent de Paul, s'ouvrant à la foi.
L'évangéliste nous propose deux noms : Dionigi, membre de l'Aréopage, et une certaine femme, Damaris.
Si l'auteur de ces livres a choisi cinq siècles après le pseudonyme de Dionigi Areopagita, il veut dire que son intention était de mettre la sagesse grecque au service de l'Évangile, d'aider à la rencontre entre la culture et l'intelligence grecque et l'annonce du Christ ; il voulait faire ce qu'entendait faire ce Dionigi-là c'est-à-dire que la pensée grecque rencontrât l'annonce de Saint Paul ; en étant grec, se faire le disciple de Saint Paul et ainsi le disciple du Christ.

Pourquoi cacha-t'il son nom et choisit-il ce pseudonyme?
Une partie de la réponse a déjà été donnée: il voulait vraiment exprimer cette intention fondamentale de sa pensée. Mais il y a deux hypothèses autour de cet anonymat et de ce pseudonymat.
Une première hypothèse dit : il voulait se livrer à une falsification, par laquelle, en redatant ses oeuvres du premier siècle, au temps de Saint Paul, il voulait donner à sa production littéraire une autorité presque apostolique.
Mais, mieux que cette hypothèse - qui me semble peu crédible - il y a l'autre : c'est-à-dire qu'il voulait vraiment faire un acte d'humilité. Ne pas donner gloire à son nom, ne pas créer un monument pour lui-même avec ses oeuvres, mais réellement servir l'Évangile, créer une théologie ecclésiale, non pas individuelle, basée sur lui-même.
En réalité il réussit à construire une théologie que, certes, nous pouvons dater du sixième siècle, mais ne pas attribuer à une des figures de ce temps : c'est une théologie un peu "désindividualisée", c'est-à-dire une théologie qui exprime une pensée et un langage commun. C'était un temps de polémiques implacables après le Concile de Calcédonie ; lui, par contre, dans sa Septième Épître, dit : "Je ne voudrais pas faire de polémiques ; je parle simplement de la vérité, je cherche la vérité ".
Et la lumière de la vérité fait d'elle-même tomber les erreurs et briller ce qui est bon. Et avec ce principe il purifia la pensée grecque et il la mit en relation avec l'Évangile. Ce principe, qu'il affirme dans sa septième lettre, est aussi l'expression d'un véritable esprit de dialogue : chercher non pas les choses qui séparent, chercher la vérité dans la Vérité même ; après cela, elle resplendit, et fait tomber les erreurs.



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La suite, à lire très bientôt en français sur le site de Zenit, ou celui du Vatican



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