Catéchèse sur Saint-Maxime

Seul le "oui" nous rend libres (25/6/2008)



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"Splendide catéchèse du Pape (presque complètement a braccio) sur saint-Maxime le confesseur"

Je traduis ici le compte rendu de l'Audience d'aujourd'hui, par l'agence SIR, reproduit sur le blog de Raffaella:



"Tolérance, liberté et dialogue" sont des "valeurs importantes" qui sont "défendues à juste titre", mais une "tolérance qui ne fait pas la distinction entre le bien et le mal devient chaotique et auto-destructrice, une liberté qui ne respecte pas la liberté des autres et notre mesure commune de l'humanité devient anarchie et détruit l'autorité, un dialogue qui ne sait plus sur quoi dialoguer devient un bavardage à vide".

C'est l'avertissement fort qu'a lancé aujourd'hui le Pape, durant l'audience générale - devant environ 14 mille fidèles - entièrement consacrée à la personnalité de Saint-Maxime le Confesseur, " témoin courageux de sa foi dans le Christ vrai Dieu et vrai homme et Sauveur du monde", né en Palestine autour de 580 et mort en exile le 13 août 662.
"Tolérance, liberté et dialogue - a poursuivi le Saint-Père - sont des valeurs grandes et fondamentales, mais elles peuvent ne rester que cela, s'il vient à manquer le point de référence qui les unit".
Ce "point de référence", comme en témoigne Saint-Maxime, est "la synthèse entre Dieu et le cosmos, dans la figure du Christ, dans laquelle nous apprenons la vérité sur nous-mêmes, et comment situer les autres valeurs, afin d'avoir leur juste signification".
Le Pontife a conclu la catéchèse d'aujourd'hui en citant une pensée de Saint-Maxime: "Nous adorons un seul fils, avec le Père et le Saint-Esprit, comme au début des temps, encore aujourd'hui, et pour tous les temps, et pour les temps après les temps" (les siècles des siècles).

© Copyright Sir



J'ajoute de mémoire quelque chose qui m'a frappée dans le discours du Pape: il nous explique, à travers le personnage de Saint-Maxime, qu'Adam, c'est-à-dire nous, pensait que le "non" est le maximum de la liberté. Autrement dit, la révolte, discuter, ne pas être d'accord - c'est au moins ce que je comprends. Au contraire, Jésus nous apprend, à travers le drame humain de Getsemani, que la liberté, c'est de dire "oui", oui à la volonté de Dieu. Ce n'est pas en nous refermant sur nous-mêmes que nous devenons libres, c'est l'ouverture aux autres à travers le oui à Dieu qui nous rend libres.
On retrouve souvent ce thème du grand "oui" dans son enseignement - pour l'engagement dans le mariage, ou dans le sacerdoce, et aussi pour son propre "oui", qui est une réponse au "suis-moi" qui était le thème de l'homélie des obsèques de Jean-Paul II et à l'appel duquel il continue de répondre..
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En commentaire sur le blog de raffaella, Luisa fait justement remarquer:

"Quand j'écoute des catéchèses comme celle d'aujourd'hui, où Benoît XVI dit des choses essentielles qui pourraient aider chacun de nous, et point de départ d'une réflexion pour tous les croyants et non croyants ... je me dis qu'en réalité, ces paroles atteindront bien peu de monde, comme c'est en général le cas pour le magistère du pape, qui n'est même pas repris par ceux dont ce devrait être le rôle, les prêtres, les curés, les évêques... "

C'est, hélas, trop vrai.
On pourrait ajouter à cette liste les différents medias catholiques (journaux, audiovisuel, forums et blogs) de tous les bords, qui préfèrent débattre sur les sujets qui fâchent - les rapports entre l'Eglise et l'Etat et la laïcité, le mariage des prêtres, la communion des divorcés, l'oecuménisme et le dialogue avec les religions non chrétiennes, etc. Des thèmes parfaitement légitimes et respectables, certes. Mais du magistère du Saint-Père - qui n'est vu lui-même que comme le sommet d'une hiérarchie qu'il faut à tout prix contester- à travers ces catéchèses du mercredi, il n'est jamais question.



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