Qu'a-t'il dit exactement sur le thème de l'environnement? (25/7/2008)

A l'écart de toute polémique, je me suis posé la question.
Car parmi les medias, ceux qui ont choisi de ne pas parler uniquement du scandale des abus sexuels, ont mis l'accent sur le "Pape vert", un slogan facile, bien commode, nous l'avons déjà dit, pour récupérer le Saint-Siège dans ce combat-phare du mondialisme. Il semble que l'enjeu soit de taille.
Qu'en est-il, donc exactement?
Sur les 12 discours et homélies, après qu'il ait répondu à une première question posée par une journaliste française de l'AFP, j'ai trouvé en tout et pour tout deux références (voir le site du Vatican).

Voici, donc. Ces textes sont détachés de leur contexte, bien plus large, évidemment, ils permettent juste d'évaluer la place occupée par l'environnement et la planète dans le message du saint-Père.
Il s'en soucie sans aucun doute, mais c'est loin d'être au coeur de son message.
Est-ce bien ce que laissent supposer certains articles lus ces jours-ci?

Réponse aux journalistes dans l’avion, 11 juillet

Mme Martine Nouaille, de "l’Agence France Presse": Un des thèmes du récent sommet du G8 au Japon été la lutte contre le changement climatique. L’Australie est un pays très sensible à ce thème, à cause d’une sécheresse sévère, et d’évènements climatiques dramatiques dans cette région du monde. Pensez vous que les décisions prises dans ce contexte sont à la hauteur du défi? En parlerez-vous durant votre visite?

Le Saint-Père: Comme je l’ai déjà dit dans ma première réponse (*), ce problème sera certainement présent dans ces JMJ, puisque nous parlons de l’Esprit Saint, et par conséquent de la Création et de notre responsabilité envers la Création. Je ne prétends pas entrer dans les aspects techniques que les politiciens et les experts doivent résoudre, mais plutôt fournir une impulsion essentielle pour rendre les responsabilités visibles, afin de relever ce grand défi : redécouvrir le visage du Créateur dans la Création, redécouvrir dans la présence du Créateur nos responsabilités envers sa Création, qu’il nous a confiée, former la capacité éthique pour un style de vie que nous devons adopter si nous voulons nous attaquer aux problèmes de cette situation et si nous voulons vraiment trouver des solutions positive. Par conséquent, je voudrais éveiller les consciences, et faire en sorte que les gens voient le large contexte de ce problème, auquel des réponses adéquates, ce qui ne dépend pas de nous, doivent être apportées par les politiques et les experts.

(*) Le message essentiel est suggéré par les mots qui constituent le slogan de ces JMJ: nous parlons de l'Esprit Saint, qui fait de nous les témoins du Christ. Je voudrais donc placer au centre de mon message précisément cette réalité de l'Esprit Saint qui apparaît dans différentes dimensions: c'est l'Esprit qui fut à l'oeuvre dans la Création. La dimension de la Création est très présente parce qu'il est l'Esprit Créateur.
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Note: Pour le moment, le site du Vatican ne propose pas le texte en français, il s'agit donc de ma traduction officieuse à partir de la version en anglais.

CÉRÉMONIE D'ACCUEIL
Government House - Sydney
Jeudi 17 juillet 2008

Étant donné les milliers et milliers de jeunes qui, en ces jours, découvrent l’Australie, il est juste de nous interroger sur le genre de monde que nous allons remettre entre les mains des générations à venir. Votre hymne national proclame que cette terre « est comblée des biens de la nature, d’une beauté riche et exceptionnelle ». Les merveilles de la création de Dieu nous rappellent la nécessité de protéger l’environnement et d’user des biens de la terre en les administrant de manière responsable. Je note à cet égard que l’Australie s’efforce avec sérieux de prendre ses propres responsabilités quant à la protection de la nature.

Discours lors de la veillée du 17 juillet (JMJ: discours à Barangaroo )

(..) Pour moi, ce vol a été d'une certaine façon une cause d'appréhension. Et pourtant, la vue de notre planète, d'en haut, fut vraiment magnifique. Le scintillement de la méditerranée, la magnificence du désert nord-africain, la luxuriante forêt d'Asie, l'immensité de l'Océan pacifique, l'horizon où le soleil surgit, puis se couche, la majestueuse splendeur de la beauté naturelle de l'Australie, dont j'ai pu jouir lors des jours précédents: tout cela suscite un sentiment profond de crainte respectueuse. C'est comme si quelqu'un prenait rapidement une série de photos de l'histoire de la Création racontée dans la Genèse: la lumière et les ténèbres, le soleil et la lune, les eaux, la terre, et les créatures vivantes. Tout cela est "bon" aux yeux de Dieu (cf Genèse, 1, 1-2, 4). Immergés dans une telle beauté, comment ne pas faire écho aux paroles du psalmiste, dans la louange du créateur: "Comme il est grand Ton nom, sur toute la terre (Ps, 8,2)?

Mais il y a aussi quelque chose de plus difficile à apercevoir, du haut du ciel: les hommes et les femmes, créés rien de moins qu'à l'image et à la ressemblance de Dieu. Au cœur de la merveille de la création, il y a vous et moi, la famille humaine, "couronnée de gloire et d'honneur" (Ps, 8,6). Quelle merveille! Avec le psalmiste, nous murmurons: "qu'est-ce que l‘homme, pour que tu t'en préoccupes?" (Ps, 8,5). Introduits dans le silence, dans un esprit de gratitude, dans la puissance de la sainteté, nous réfléchissons.
Que découvrons-nous? Certes avec réticence, nous en venons à admettre qu'il y a aussi des blessures qui marquent la surface de la terre: l'érosion, la déforestation, le gaspillage des ressources minérales et marines pour alimenter un consumérisme insatiable. Certains d'entre vous viennent d'îles-états, dont l'existence même est menacée par l'augmentation du niveau de l'eau; d'autres de pays qui souffrent des effets d'une sécheresse dévastatrice. La merveilleuse création de Dieu se transforme parfois en une réalité presque hostile pour ses gardiens, comme quelque chose de presque dangereux. Comment ce qui est "bon" peut-il apparaître si menaçant?