Gênes: le "facteur Benoît"

A la veille de la visite à Gênes, encore une interviewe du cardinal Bagnasco, dans l'Avvenire (16/5/2008)



Reproduit sur le Blog de Raffaella.
Ma traduction partielle



Du Pape, un nouvel élan

FRANCESCO OGNIBENE
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-Il y a des gens qui attendent le Pape de façon polémique, prêts à la contestation. Qu'avez-vous envie de leur dire ?

"Qu'il faut respecter les opinions des autres, mais réellement, avec les faits et pas seulement avec les mots, en cultivant la culture de l'écoute réciproque. Savoir éviter la contestation polémique des mots et des gestes est un signe de civilisation et de maturité. Papa Benedetto parle clairement mais il n'impose rien à personne, il a un style d'extrême douceur, de grande foi et d'exceptionnelle capacité rationnelle. Il s'adresse à tous, avec les sujets de la foi et de la raison, sans exclure personne. Cela vaut la peine l'écouter ".

- Chaque visite papale a son empreinte particulière, qui se profile après coup mais qu'on commence à entrevoir déjà avant. À Gênes voit-on émerger un aspect particulier, ou un style?

"D'abord, l'appel fort à la vie spirituelle : la parole et l'exemple du Pape renvoient toujours à une profonde interiorité, qui veut dire rapport d'amour et de joie avec le Christ.
Il y a ensuite le rappel serein et doux de l'identité catholique, non comme motif de division mais comme don à offrir à tous. Il s'ensuivra à coup sûr un nouvel élan missionaire ".

...
- Il n'est pas difficile d'imaginer qu'un des instants les plus intenses sera la visite à Gaslini (ndt: l'hôpital) : quel est le sens de cette présence parmi les enfants ?

"Avec son geste, le Pape reconnaît explicitement la valeur absolue de la vie la plus fragile : à Gaslini, les enfants naissent et sont soignés, c'est un lieu qui est un hymne à la vie. L'hôpital des enfants est une oeuvre voulue et financée au siècle dernier par le sénateur Gerolamo Gaslini, qui en mémoire de sa fille Giannina, morte à douze ans, voulut un centre de soin dirigé par l'archevêque de Gênes comme garant de l'inspiration chrétienne qu'il avait voulu donner à la structure. Gaslini prouve la fécondité de l'Évangile dans l'ordre du bien et de la souffrance, une réalité qui donne toujours des fruits renouvelés: en effet nous venons de poser la première pierre d'un grand complexe financé par un autre bienfaiteur généreux. Une nouvelle entreprise qui naît de "l'humus" chrétien gênois ".

- Au fond de votre coeur, Eminence, quels fruits espérez-vous de cette visite ?

"Un souffle de confiance et d'espérance, tant au niveau ecclésial que civil, condition d'un cheminement et d'un projet commun plus convaincu et plus efficace, dans tous les milieux, sans divisions, parce que tel est le désir de tous. Confiance et espérance sont intimement liées, et le Pape a un charisme particulier à apporter là où il se rend".

- Et puis, il y a aussi le 'facteur-Benoît '...

"Je suis certain que, comme cela est arrivé en Amérique, à Gênes aussi la personnalité du Pape saura 'dénouer' beaucoup de choses. Le Pape vit du Seigneur, et exprime dans tout ce qu'il fait et dit une profonde douceur jointe à la rigueur intellectuelle, qui conquièrent quiconque l'approche sans préjugés".

© Copyright Avvenire, 16 mai 2008



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