Bush et Benoît XVI

... deux paladins en défense de la vie . Un article dans "Il Tempo". (13/6/2008)



La visite de George Bush au Vatican, et son extraordinaire réception par Benoît XVI devraient nous faire réfléchir.
Quelles sont les priorités?

J'y vois, pour le moment, outre l'exquise urbanité d'un authentique gentilhomme, le dernier chapitre - à ce jour - de la visite triomphale du Saint-Père aux Etats-Unis. C'est ce que le texte ci-dessous fait très bien percevoir.
Sachons gré à George W. d'avoir su le recevoir comme il devait le faire.

Il serait étonnant de trouver ce genre d'article dans la presse française...

Article original en italien sur Il Tempo: iltempo.ilsole24ore.com/...benedetto_george_..



Benedetto XVI e George W.
"Due paladini in difesa della vita"

Avec la visite à Benoît XVI, le président Bush porte sa présidence à son accomplissement ideal.
Il Tempo

Une présidence caractérisée par un appel fort aux valeurs fondatrices de l'Occident auxquelles l'Amérique doit son existence et son identité.
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Ces valeurs fondatrices ont à leur racine une vision de l'homme enseignée par l'histoire et la culture chrétienne de l'Europe.
L'Amérique - comme le dit un des pères fondateurs, Alexander Hamilton - est « une expérience de liberté ». En elle, il n'existe pas une religion d'État chargée de produire les valeurs dont par ailleurs la societé a besoin pour vivre. L'État ne privilégie aucune église, mais il ne tente de se poser lui-même comme la source des valeurs. Les valeurs naissent au fond de l'homme, de son rapport avec le divin.
L'État respecte toutes les églises et toutes les religions et reconnaît leur fonction sociale, cherche à les aider à accomplir leur mission et leur permet de l'aider à accomplir la sienne, tout en évitant toute compromission. Ce sont là les éléments de l'identité américaine qui ont porté les Etats Unis à reconnaître en Jean-Paul II, puis en Benoît XVI, des interlocuteurs fondamentaux, non seulement sur le thème de la paix du monde, mais aussi sur les questions qui concernent l'identité et le destin du peuple américain.

Ce rapport entre religion et politique est traditionnel aux Etats Unis et pourtant, il n'est pas évident. Avant l'Europe et plus intensément que l'Europe, les Etats Unis ont vécu l'expérience d'une sécularisation radicale, d'une societé opulente où les uniques valeurs reconnues sont la satisfaction immédiate des impulsions égoïstes des individus, des valeurs purement vitales.
Avant l'Europe, les Etats Unis ont cependant vécu aussi l'expérience des "ratés" de cette sécularisation, et la prise de conscience, à partir des années 80, a été marquée par un retour fort et conscient des valeurs fondatrices.
Dans ce parcours, le rôle de l'Église catholique des Etats Unis a été fondamental, il s'est imposé non plus comme un phénomène minoritaire mais comme un interprète de la conscience de toute la nation, dans le dialogue avec les autres églises chrétiennes et avec le judaïsme. En ce sens l' Amérique a imposé l'idée d'un pays dans lequel les chrétiens ne peuvent imposer à personne leurs convictions, mais ont pleinement le droit de participer au débat public et de chercher en lui, laïquement, le consensus sur sa vision et son expérience de l'homme.
Il y a un livre de Richard John Neuhaus, qui est en même temps le point de départ et le témoignage de cette attitude culturelle, « The naked public square » (la place nue) : l'espace public ne peut être dépourvu de sens, même si l'État ne peut ni produire ni imposer ces valeurs.
Il y a eu avec le pape une vive opposition sur le thème de la guerre. Jean Paul II a été fortement opposé à la guerre en Irak et son successeur n'a pas changé cette position.
Je crois, toutefois, qu'aujourd'hui, même Bush serait prêt à reconnaître combien de sagesse il y avait dans les avertissements du pape sur les dangers de la guerre et sur le fait qu'elle mène presque toujours à des maux plus grands que ceux auxquels elle voudrait remédier.



Bilan du voyage aux Etats-Unis (I)
Conversion au catholicisme pour George Bush?

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