Lu dans la presse française...

Premier article

A propos de l'Espagne de Zapatero, un article renversant, pour moi, dans le Figaro du 21 mars.
Particulièrement choquant à la veille de Pâques.

Heureusement, certains commentaires sauvent l'honneur des lecteurs:


Des Espagnols renient leur engagement catholique
Diane Cambon pour Le Figaro
21/03/2008
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Choqués par l'ingérence de plus en plus grande d'une partie du clergé dans la vie politique, des fidèles officialisent leur «apostasie».
La petite ville de Rivas, au sud de Madrid, est devenue le rendez-vous des « apostats ».
Alors que la semaine sainte bat son plein avec des centaines de processions religieuses célébrées dans tout le pays, ici dans cette banlieue rouge, le bureau des droits et libertés publiques, hébergé dans le bâtiment de la mairie, ne désemplit pas. Depuis son ouverture début mars, plus de 1?000 personnes ont déjà déposé leur dossier pour se démarquer officiellement de la religion catholique. Deux avocats engagés par la municipalité communiste se chargent de remettre à l'archevêque de la région la demande du chrétien renégat et d'en fournir une copie à la paroisse où le catholique a été baptisé.

Cette démarche, somme toute formelle, a aussitôt remporté un franc succès au grand dam de la conférence épiscopale espagnole. De tout le pays, la mairie de Rivas reçoit des demandes d'apostasie. À en croire l'avocat Miguel Sanguino, les sollicitations les plus nombreuses viennent des régions où les archevêchés sont les plus conservateurs, comme à Valence, en Andalousie ou en Castille-Leon. « Dans ces provinces, les évêques font la sourde oreille. Ils font traîner les demandes, voire font exprès de les perdre », assure-t-il.

Fronde disproportionnée
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Dans le bureau de la mairie, Margarita, 35 ans, qui vit à Alicante, raconte qu'elle est venue spécialement pour déposer sa « démission de la religion catholique ». « C'est la deuxième fois que j'essaie de quitter le catholicisme. J'espère que cela va être la bonne, cette fois ». Comme beaucoup de catholiques, Margarita n'a rien dit à sa famille : « Ma mère me tuerait si elle apprenait que je reniais mon baptême ! »

La plupart de ces catholiques déçus expliquent que leur démarche a été provoquée par l'attitude radicale récente de l'épiscopat espagnol. « Je ne renie pas ma foi, mais mon appartenance à cette Église espagnole », assure Margarita. Et d'ajouter : « Je suis lasse de leur ingérence dans la vie sociale, de leurs points de vue rétrogrades sur les phénomènes de société, et surtout de leurs prises de position politique. » Beaucoup de catholiques espagnols reprochent à la hiérarchie ecclésiastique de s'être trop impliquée dans la vie politique du pays au cours de la législature précédente.

Ils ont jugé disproportionnée la fronde des évêques contre le gouvernement Zapatero.
Les manifestations de la conférence épiscopale organisées conjointement avec les conservateurs du Parti populaire contre l'instruction civique à l'école publique ou contre le mariage homosexuel ont été perçues comme un retour au « national - catholicisme » de l'époque franquiste. L'extrémisme des propos tenus par Federico Jimez Losantos, l'animateur vedette de la radio catholique Cope n'a rien arrangé.


Commentaires (heureusement)

Je serais curieux de savoir si ces "catholiques déçus" avaient encore un lien avec leur foi, autre que le baptême reçu dans leur petite enfance. J'observe également que cette initiative revient à une municipalité communiste. En termes de "libération", on a vu plus efficace que le communisme... Essayez d'imaginer ce qu'aurait pu être une telle campagne de renoncement au communisme, il y a vingt ans en Union soviétique !
Pourquoi, en ce jour de Pâques, ne pas parler aussi ou plutôt de tous les Chrétiens qui fêtent la résurrection de Jésus, loin de l'agitation politique ?
Cette ingérence s'appelle tout simplement liberté d'expression. Certains voudraient nier ce droit à l'Eglise, alors que toute personne ou association de personnes a la liberté de penser et d'exprimer ses pensées, y compris par le droit de manifester. Comme en France, ceux qui se croient les meilleurs défenseurs de la liberté d'expression ne sont favorables cette liberté qu'à la seule condition que ce soient leurs idées qui soient exprimées.
Cent Espagnols ne sont pas "les Espagnols". Le socialisme passera, l'Église non.
Ceux qui aboient sont les seuls que l'on entend, mais c'est oublier que les silencieux sont l'immense majorité.Il est facile de s'en prendre a une "religion" qui n'a que le silence a offrir comme defense , etant donné qu'elle a été deja jugé.
... combat bizarre de la journaliste dont la présentation est pour le moins,à mon avis,dénuée de toute sympathie pour le clergé espagnol.

Second article

Pro Liturgia reproduit dans un billet intitulé en toute transparence "Un mauvais article du Figaro" des extraits d'un papier d'Hervé Yannou au titre lui aussi très évocateur "Crosse, trône, liturgie: le retour du solennel au Vatican".
Je n'ai malheureusement pas trouvé l'article sur le site du journal, mais ce qu'en dit le responsable de Pro Liturgia suffit largement pour s'en faire une idée... malheureusement:


Sous le titre "Crosse, trône, liturgie: le retour du solennel au Vatican", Hervé Yannou signe, dans Le Figaro des 22-23 mars, un article prouvant qu'il ne maîtrise pas vraiment son sujet.
On lit d'abord que "Benoît XVI (...) a saisi l'occasion des fêtes de Pâques pour réintroduire dans les cérémonies pontificales des éléments de la liturgie tridentine (...)".
Assurément, le journaliste, qui ne connaît ni la liturgie tridentine ni la liturgie actuelle, confond tout: tout particulièrement la "liturgie" et le "cadre" dans lequel se déroule une célébration. Est-ce parce qu'une messe actuelle est chantée dans une église baroque qu'elle devient ipso facto "tridentine"? Non, bien sûr. Ceux qui connaissent la liturgie auront pu constater que Benoît XVI n'a nullement introduit du "tridentin" dans les célébrations pascales; au demeurant, le mélange des rites est interdit par l'Eglise.
Plus loin, Hervé Yannou écrit que Benoît XVI "a fait disposer sur l'autel papal de lourds candélabres et un crucifix d'or devant lequel il célèbre la messe, cachant ainsi son visage à la majorité des fidèles".
Ce que le journaliste semble totalement ignorer ici, c'est que les fidèles catholiques viennent à la messe pour rencontrer le Christ et non pour voir la tête du célébrant...
Chacun aura d'ailleurs pu constater quand Benoît XVI célèbre l'Eucharistie, sa personne s'efface totalement: le pape s'absorbe dans l'action qu'il réalise.
Une façon d'être qui devrait servir de modèle à bien des célébrants qui, depuis qu'ils sont "face au peuple", mettent trop souvent leur ego au-dessus de la liturgie et de la présence réelle du Seigneur sur l'autel.
Enfin, Hervé Yannou remarque que le pape "renoue avec des gestes et des parements du cérémonial tombés en désuétude."
Cette phrase résume à elle seule tout l'esprit "franchouillard": est-ce parce que nos célébrations "à la française" sont géréralement laide et minables - comme le faisait remarquer un jour le Cardinal Danneels -, qu'il faut en conclure que le cérémonial est "partout" (sic) tombé en désuétude?
Quand donc le Français moyen cessera-t-il de croire que son pays est le centre de l'univers et un modèle à suivre? C'est superbement ignorer les liturgies orientales, les cathédrales anglaises, les églises du monde germanique... que de prétendre que le cérémonial est "partout" tombé en désuétude!


Pour conclure...

Dommage que Le Figaro, un journal qui se dit conservateur -et dont une partie du lectorat traditionnel, celui qui ne se contente pas des pages saumon, l'est certainement- prenne aussi peu la défense de notre religion, dans un pays qui reste majoritairement catholique.
Notons d'ailleurs que l'"hommage" du Figaro envers la fête qui marque le sommet de l'année liturgique est le dialogue entre le cardinal Barbarin et un rabbin, à propos d'un livre qu'ils ont co-écrit.
Pourquoi pas, mais n'y-a-t'il que cela pour intéresser les lecteurs?

C'est de mauvaise augure à la veille du voyage apostolique en France.
Que peut-on attendre de la couverture médiatique, avec des journalistes du Figaro qui auraient aussi bien leur place à Libé!!


Une réponse à Hervé Yannou, se trouve, il me semble, ici: Mgr Guido Marini: mon travail auprès du Pape


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