Benoît XVI dessine son pontificat

Un article du Figaro (21/4/2008)
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"Benoît XVI dessine son pontificat"
Sous ce titre, on attend un article de fond, une analyse fouillée.
Eh bien, non!
L'auteur, qui est "correspondant du Figaro au Vatican" se contente de ressasser des lieux-communs - et encore, pas les plus récents!
Inutile d'être sur place pour nous asséner le couplet rebattu sur le pape âgé, le pape de transition, le pape plongé dans ses livres..., pour nous infliger, comme s'il s'agissait d'un scoop, des banalités du genre "Ce Pape que l'on dit moins populaire que son prédécesseur"... et le sempiternel "Joseph Ratzinger ne jouit pas du charisme de Jean-Paul II"!
Merci aussi d'informer ceux à qui cette particularité aurait échappé, que "Benoît XVI n'a pas convoqué de concile".
C'est vrai, quoi, il ne fait rien, ce Pape! Il devrait prendre conseil auprès de M. Yannou.

A ne pas lire, donc, si l'on ne veut pas s'arracher les cheveux. Ou alors à côté dun bon whisky sec.


Benoît XVI dessine son pontificat progressivement
http://www.lefigaro.fr/debats
17/04/2008 |
L'analyse d'Hervé Yannou, correspondant du Figaro au Vatican.
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Vingt et un coups de canon ont été tirés hier par un détachement de marines américains pour saluer l'arrivée à la Maison-Blanche de Benoît XVI, le jour de ses 81 ans et à l'avant-veille du troisième anniversaire de son accession au magistère suprême de l'Église catholique. Le 19 avril 2005, ce furent les cloches de Saint-Pierre qui saluèrent la première apparition du Pape à la loggia centrale de la basilique.

À l'époque, l'élection du cardinal allemand Joseph Ratzinger ne fut pas une surprise. Après les vingt-six ans de règne de Jean-Paul II, les cardinaux avaient naturellement trouvé dans leur doyen un successeur légitime à Karol Wojtyla. En tant que préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Ratzinger, 78 ans, avait inspiré bon nombre de décisions du pontificat qui venait de s'achever. Le collège électoral semblait faire preuve de frilosité en choisissant un homme âgé, européen et souvent qualifié de «conservateur», voire «réactionnaire». Le choix d'un pape originaire du tiers-monde, qui fut envisagé, aurait fait basculer la papauté dans une nouvelle ère.

Il y a trois ans, les observateurs s'entendaient donc : les cardinaux avaient fait le choix d'un pontificat de «transition».

Benoît XVI n'a pas, comme Jean XXIII (1958-1963), convoqué un concile. Ses premiers mois de gouvernement ont laissé croire qu'il serait ce pape d'une transition tranquille. Il annonça sa volonté d'exploiter la richesse des textes de son prédécesseur, qu'il avait en partie rédigés. Il laissa en fonction les «ministres» du pape défunt, ne procédant à des nominations qu'au compte-gouttes.

Joseph Ratzinger ne jouit pas du charisme de Jean-Paul II. Il n'a pas la volonté d'hypnotiser les foules. ...
C'est un théologien au caractère introverti, un professeur qui aime les joutes intellectuelles. Depuis son élection, il s'est livré à son exercice favori : l'écriture. En trois, Benoît XVI a écrit deux encycliques, l'une sur la charité (Deus caritas est), l'autre sur l'espérance (Spe Salvi). La parution d'une troisième, sur la mondialisation, est sur le point d'être publiée. Ce Pape que l'on dit moins populaire que son prédécesseur a également écrit un livre Jésus de Nazareth, best-seller dans tous les pays où il est paru.
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En interne, la réconciliation avec les intégristes est un autre de ses soucis. D'où sa décision de reconnaître comme «rite extraordinaire» l'ancien missel de la messe, en vigueur avant le concile Vatican II. Même si cette direction prise en matière liturgique fait grincer dans les rangs «progressistes» de l'Église.

Dans un monde en crise, dont il a une vision pessimiste, Benoît XVI se soucie peu du politiquement correct.
La presse ou les diplomates se sont alarmés ou gaussés de ses «bourdes» à répétition. Du discours de Ratisbonne au baptême d'un musulman pamphlétaire, de l'évangélisation «pacifique» de l'Amérique latine à la correction de la «prière pour la conversion des juifs» du missel tridentin, dont il a réintroduit l'usage, Benoît XVI est parfois présenté comme un gaffeur, sinon un pyromane. Ses gestes correspondent bien à ses volontés : l'Église catholique ne doit pas se «dissoudre» dans une culture mondialisée, mais s'y différencier et réaffirmer son credo pour instaurer avec lui «un dialogue authentique», même au prix d'une certaine incompréhension.
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