Berlusconi chez le Pape

Photos, et reportage vivant (traduction du site Petrus) . 6/6/2008


J'essaie d'imaginer que ce qui s'est passé aujourd'hui en Italie est possible en France.
Pas évident...
D'abord, il est de bon ton chez nous, partout (y compris à droite) de critiquer le "Premier " italien.
Je ne partage pas ce réflexe pavlovien, au contraire.
Silvio Berlusconi n'est certes pas un enfant de choeur, mais avec toutes ses éventuelles faiblesses humaines, il me semble être un honnête homme, au sens que le XVIIIème siècle donnait à l'expression. Avec cette grande et rafraîchissante qualité, rare chez les hommes politiques, de ne pas trop utiliser la langue de bois, donc de déraper, comme le disent nos medias...
Peut-être qu'avec toutes ses insuffisances, il va contribuer -au moins - à ralentir la chute, de l'autre côté des Alpes. Par exemple revenir sur la fameuse loi 194, libéralisant l'avortement (sous condition). Ce qui n'est déjà pas si mal.

Et puis en regardant la retransmission par la RAI de la visite chez le Pape, j'ai constaté que la télévision italienne se comportait avec lui de façon plutôt décente... et même la presse écrite, puisqu'un éditorialiste du Corriere della Sera a commenté la visite pour nous, sans se croire obligé de verser dans la dérision. Admettant, entre autre, que le score réalisé par son parti aux récentes élections législatives lui conférait une légimité démocratique, une envergure même morale que personne ne pouvait lui contester et qu'il fera certainement son possible pour honorer.
Une leçon à méditer par nos propres commentateurs.

Notons par ailleurs qu'il est arrivé à son "rendez-vous" avec le Saint-Père avec un bon quart d'heure d'avance, et qu'il s'est comporté avec une correction (lui et sa délégation) que j'aurais aimé voir en... d'autres circonstances.
Bref, on l'aura compris, j'ai bien aimé Berlusconi, ce matin. Et qu'on ne parle pas d'opportunisme électoral, il n'y avait rien de tel aujourd'hui. Pour la simple raison que Berlusconi n'est plus en campagne, et qu'il n'en a plus besoin

L'article ci-dessous, qu'on pourrait intituler "Berlusconi au Vatican comme si vous y étiez" (tout à fait conforme au "direct" de la RAI), a été traduit par moi depuis le site Petrus: http://www.papanews.it/...


Vous devez mettre à jour votre version de Flash Player.

Cliquez ici pour mettre à jour votre version de Flash Player.


Récit du site Petrus

Le président du conseil Berlusconi reçu par Benoît XVI
http://www.papanews.it/news.asp?IdNews=7996
-----------
Environ 40 minutes d'entretien privé à trois: le Pape, le Président du Conseil Berlusconi, et le secrétaire d'Etat, Gianni Letta.
Un climat visiblement très cordial, entre sourires, plaisanteries, et deux baise-main du "Premier" à Benoît XVI, un au moment de la rencontre initiale, et un au moment du congé.
Un cadeau très précieux du Cavaliere au Pontife, une croix pectorale incrustée de diamants et de topazes, représentant des épisodes de l'histoire de l'Eglise. Le Saint-Père a de son côté offert un stylo commémorant les 500 ans de la basilique vaticane.
L'audience du Pape à Berlusconi, la seconde du Pontificat, s'est déroulée de 11h07 à 11h40. La délégation a eu ensuite 40 minutes d'entretiens avec le cardinal Tarcisio Bertone.
Du financement par l'Etat des écoles catholiques au soutien à la famille, avec des dégrèvements fiscaux pour ceux qui ont des enfants, de l'immigration aux thèmes éthiques. En toile de fond, mais pas trop, quelques sujets internationaux comme la crise du Moyen-Orient et l'urgence alimentaire débattue lors du récent sommet de la FAO.
La rencontre entre Benoît XVI et Berlusconi a duré 10 minutes de plus que prévu, preuve de la richesse des arguments mis sur la table de discussion.
Berlusconi, en complet bleu sombre, est arrivé en avance au Palais Apostolique, et il a dû faire antichambre pendant une dizaine de minutes. Temps passé entre bavardages et plaisanteries, avec le Préfet de la Maison Pontificale, Mgr Harvey. On a pu noter, d'après les images télévisées, que c'était surtout le "Premier" qui entretenait les autres, et ce n'et qu'à la fin qu'il est paru un peu inquiet. Mais à 11h7, les portes de la bibliothèque se sont ouvertes, et le Pape est venu à sa rencontre dans la "Salle du petit trône".
"Monsieur le Président, bonjour", s'est exclamé Benoît XVI, tandis qu'avec de grands sourires, le "Premier" lui a serré la main, puis a baisé l'anneau du pécheur, symbole de la succession de l'Apôtre Pierre.
"Je salue un vieil ami, pardon, un jeune mais vieil ami", s'est exclamé Benoît XVI, sourire aux lèvres, en voyant Gianni Letta (qui est aussi gentilhomme de Sa Sainteté), lequel a répondu en s'inclinant "avec un sourire à 32 dents".

Au début de l'audience, quand les portes étaient encore ouvertes pour les photographes et les journalistes, le Pape et Berlusconi ont évoqué Dona Rosa, la maman du Premier, récemment disparue: "Elle était très pieuse, elle récitait le rosaire tous les jours, et avait encore une foi extraordinaire et une activité intense pour ses 98 ans. Elle rendait toujours rendre visite aux petites soeurs, et apporter des dons pour les pauvres, même quand elle ne se sentait pas bien".

Puis, la bibliothèque privée du Pape s'est refermée, pour se rouvrir un peu moins de 40 minutes plus tard, avec les salutations à la délégation officielle, et l'échange de cadeaux...Prenant congé de Benoît XVI après lui avoir à nouveau baisé l'anneau, Berlusconi a été reçu par le Cardinal Bertone, et a quitté le Vatican à 12h35.

La collaboration bilatérale, la situation italienne et les thèmes indiqués par le Pape à l'assemblée générale de la CEI, du financement par l'Etat des écoles catholiques à l'aide aux familles, ont été au centre des entretiens entre Benoît XVI et Berlusconi accompagné de Gianni Letta.
Un communiqué du Saint-Siège en fait état, ajoutant qu'il avait aussi été question des accords en vigueur entre le Saint-Siège et l'Italie.
Ces entretiens ont permis d'aborder la situation italienne et la contribution que l'Eglise offre à la vie du pays, sur laquelle Benoît XVI s'est récemment exprimé devant l'Assemblée des évêques d'Italie. Certaines questions relatives à l'application des accords entre l'Italie et le Saint-Siège ont également été envisagées, mais aussi des thèmes de l'actualité internationale, comme la situation au proche et au Moyen-Orient ou les perspectives de développement social, moral et spirituel du continent européen. Les deux parties ont-elles ainsi renouvelé leur volonté de poursuivre leur collaboration constructive dans le contexte international".
Un communiqué émanant de la Présidence du Conseil confirme de son côté que durant la rencontre avec le Pape, ont été abordés les principaux thèmes de l'actualité internationale, la situation au Liban et au Moyen-Orient, les rapports avec la Russie et la Chine, enregistrant d'amples convergences de vue. Une attention particulière a été dédiée au thème de l'urgence alimentaire.
L'examen des thèmes internationaux a confirmé la syntonie remarquable entre les orientations de l'Italie et les objectifs moraux et religieux de l'Eglise catholique dans le monde. Egalement sur les questions bilatérales entre l'Italie et le Saint-Siège, la note constate avec satisfaction une forte communauté de vues.
Le communiqué conclut: Le Président Berlusconi a confirmé au Saint-Père la priorité attribuée par le Gouvernement italien dans son action sur le plan intérieur et international, aux valeurs de liberté, de tolérance, au caractère sacré de la personne humaine et de la famille.
Avant de se rendre "Oltretevere" (ndt : au delà du Tibre, c'est ainsi que l'on nomme le Vatican, en Italie), Berlusconi s'était exprimé à la télévision, affirmant: "Je remercie le Pape d'avoir témoigné son appréciation pour le nouveau climat (ndt: Benoît XVI avait en effet exprimé sa "joie") qui s'est installé en Italie avec notre arrivée au pouvoir. ... Nous sommes du côté de l'Eglise: nous croyons dans les valeurs de la tradition chrétienne, dans la valeur de la vie, à laquelle on ne peut renoncer, dans le rôle et dans la valeur de la famille, dans la défense des droits humains et de la solidarité, de la justice, de la tolérance. Nous respectons les plus faibles: malades, enfants, personnes âgées, exclus. Nous sommes sur la même longueur d’ondes que l'Eglise".
Berlusconi avait aussi souligné: nous retenons qu'avec l'Eglise, tout dialogue est possible. L'Eglise et ses organisations sont libres d'exprimer leurs pensées sur tous les sujets, l'Etat laïc a le droit se suivre sa propre ligne dans l'action du gouvernement. Mon gouvernement ne peut donc que complaire au Pontife et à l'Eglise.


(C) benoit-et-moi.fr 2008 - Tous droits réservés

Imprimer cette page