En route pour Sidney (3)

D'autres compte-rendus (13/7/2008)


Dans la presse italienne...
L'Osservatore Romano brosse un intéressant tableau de l'Australie en général, et de la présence des catholiques en particulier.
Un diagramme de l'AFP illustre ces informations:




L'Osservatore Romano

Benoît XVI en voyage vers l'Australie anticipe pour les journalistes quelques-uns des thèmes de la visite
Un réveil des consciences face au défi écologique
http://paparatzinger-blograffaella.blogspot.com/
Gianluca Biccini

C'est avec grand optimisme, et en regardant avec confiance vers le futur, que le Pape est parti pour l'Australie, pour la célébration des Journées mondiales de la jeunesse, présentées non seulement comme "un événement de masse" mais aussi comme "une grande fête de la foi" qui "ouvre de nouvelles frontières à l'union des cultures" .
Il l'a précisé aux journalistes qui l'accompagnent dans son neuvième voyage international, en répondant aux questions présentées lors de l'habituelle conférence presse qui marque désormais le début du transfert en avion vers le Pays visité.
La rencontre s'est produite environ une demie-heure après le décollage. Cinq questions ont été formulées par des représentants de la presse internationale: de la signification des JMJ, à la situation de l'Église en Australie, à la question environnementale, au scandale des abus sexuels, à la conférence de Lambeth, donc à la question anglicane.
Benoît XVI a répondu à chacune des questions, en anticipant dans un certain sens quels seront les thèmes qu'il abordera lors de son séjour en Australie.

Ainsi pour ce qui concerne le sens des JMJ, Benoît XVI a réaffirmé que le thème des JMJ (Vous aurez la force de l'Esprit Saint qui descendra sur vous et vous serez mes témoins, ("Actes, 1, 8") sera le fil conducteur de toutes ses interventions.
"Comme à Cologne - a dit le Pape, rappelant la précédente expérience des JMJ au début de son Pontificat - à Sydney aussi, ce sera une fête de la foi, une rencontre humaine dans le Christ qui ouvre les frontières et crée l'union parmi les cultures. Une fête qui crée joie parmi les jeunes unis par le désir de Dieu". (*)

Répondant ensuite à la question sur le problème de l'environnement, le Pape a anticipé que la thématique écologique sera "très présente dans ce voyage. Je parlerai de la création et de la défense du créé. Ne pouvant pas entrer dans des questions techniciennes je chercherai à sensibiliser au style de vie nécessaire à la solution des problèmes qui concernent les problématiques environnementales". "Il faut - a-t'il ajouté - réveiller les consciences".

Enfin, une allusion à deux sujets d'actualité : le scandale des abus sexuels, qui ont aussi impliqué un prêtre de Sydney, et le rapport avec la communauté anglicane, engagée dans la Conférence de Lambeth du 16 Juillet prochain.
A cause des liens historiques avec la couronne britannique, en Australie la communion anglicanne représente encore aujourd'hui l'interlocuteur pour l'Église catholique dans les rapports oecuméniques. Le Pape a parlé de tradition et de contemporanéité. "Nous ne pouvons pas entrer dans leurs discussions - a-t'il expliqué - nous désirons cependant qu'on puisse éviter un schisme".

Papa Ratzinger est attendu dans un Pays grand comme le double de l'Europe, mais habité par moins de vingt et un millions de personnes, parmi lesquelles plus du quart (5.700.000) sont catholique. Le portait-robot de la réalité australienne photagraphiée par l'annuaire statistique de l'Église au 31 décembre 2006, montre une communauté catholique vivante et dynamique qui reflète l'esprit d'un Pays multiculturel, cosmopolite et ouvert à l'accueil, dans lequel le quart des habitants est né hors des frontières nationales, dans deux cents Pays différents. En Australie 80% de la population se professe chrétienne, surtout anglicane, mais les catholiques représentent le groupe le plus nombreux: en effet 27.56% se reconnaissent en communion avec le Pontife Romain.

Ces sept millions et demi de kilométres carrés maigrement peuplés constituent une fédération de six états - Nouvelle-galles du Sud, Victoria, Queensland, Australie occidentale, Australie méridionale et Tasmania - plus les Territoires du Nord et la capitale fédérale Canberra. Le nom officiel est Commonwealth of Australie (1901) et c'est la sixième nation du monde par la taille. Entourée des océans Indien et Pacifique, c'est une monarchie parlementaire fédérale, avec à sa tête la reine d'Angleterre qui est représentée par un gouverneur général. L'actuel, le général Michael Jeffery, est à la fin de son mandat quinquennal et en août il sera remplacé par Madame Quentin Rice.

Les ancêtres des actuels aborigènes australiens arrivèrent de l'Asie sud-orientale 40.000 ans avant les européens, arrivés ici au dix-septième siècle. En 1770, arrive James Cook qui prend possession de ces terres au nom de la couronne britannique. Huit ans après, le 26 janvier (aujourd'hui jour de la fête nationale) la first fleet, la première flotte de onze bateaux avec 1500 personnes, dont la moitié de conscrits, débarquait dans la baie de Sydney en donnant vie à la première installation européenne. L'exploitation des ressources naturelles permit à la colonie de se développer dans les domaines agricoles et industriels, surtout dans le secteur manifacturier, au point qu'aujourd'hui l'Australie est un des Pays avec le plus haut niveau de vie au monde.

Accompagnent Benoît XVI dans ce voyage le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'État, avec le substitut du Secrétariat d'État, Mgr Fernando Filoni; le secrétaire particulier du Pape, Mgr Georg Gänswein, et Mgr Alfred Xuereb, du Secrétariat particulier; ... le maître des Célébrations Liturgiques, Mgr Guido Marini, avec Mgrs William V. Millea et Enrico Viganò cerimoniaires pontificaux. Font aussi partie de la suite le docteur Renato Buzzonetti, le médecin personnel du Pape, le Directeur de "L'Osservatore Romano", Giovanni Marie Vian, le Directeur de la Salle de Presse du Saint Siège, de Radio Vatican et du Centro Téléviseo Vaticano, le père Federico Lombard, le docteur Patrizio Polisca, l'organisateur des voyages apostoliques du Pontife, Alberto Gasbarri, avec son assistant Paolo Corvini.

L'Église australienne est une Église jeune : l'Évangile n'est arrivé qu'au début du XIXème siècle. Mais c'est aussi une Église qui bénéficie des fruits mûris après l'Assemblée Spéciale pour l'Oceania du Synode des Évêques de 1998, et ultérieurement enrichie par l'exhortation apostolique post-synodale de novembre 2001 "Ecclesia in Oceania".

©L'Osservatore Romano - 13 Juillet 2008
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"Io vado con sentimenti di grande gioia in Australia; ho bellissimi ricordi della GMG di Colonia. Non è stato semplicemente un avvenimento di massa: è stato soprattutto una grande festa della fede, un incontro umano della comunione in Cristo. Abbiamo visto come la fede apre le frontiere e abbia realmente una capacità di unione tra le diverse culture, e crea gioia. E spero la stessa cosa avvenga adesso in Australia, perciò sono felice di vedere molti giovani, e di vederli uniti nel desiderio di Dio e nel desiderio di un mondo realmente umano. Il messaggio essenziale è indicato nelle parole che sono lo slogano di questa GMG: parliamo dello Spirito Santo che ci fa testimoni di questo spirito. Quindi vorrei concentrare il mio messaggio proprio su


L'Unione Sarde

[un journal régional italien dont j'ai déjà apprécié la qualité]

http://unionesarda.ilsole24ore.com/mondo/?contentId=32534


Après le G8 les "politiques" recueillent le "grand défi" de l'écologie et du réchauffement climatique. Les abus sexuels "sont incompatibles pour un prêtre", et, pour l'Église, "il n'est pas suffisant de faire des excuses" . Espérance et prière pour que les anglicans évitent la "fracture" après le choix d'avoir une femme-évêque. Ce sont les thèmes abordés par le Pape dans l'avion qui l'emmène en Australie - pays merveilleux, du point de vue du paysage et de la nature, mais affligés de sécheresse. Et à propos des Journées mondiales de la jeunesse, Benoît XVI les tient encore pour une "formule valide", "pas seulement un grand rassemblement", et il espère qu'elle sera encore valide "pour le futur".
Il s'est dit "optimiste", y compris sur la situation de la foi en Europe et en Occident: il y a "crise", mais pas déclin.

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Pendant le vol vers l'Australie Benoît XVI a respecté la tradition de répondre à quelques questions des journalistes, en embrassant les thèmes d'actualité: le G8 est à peine conclu, le Pape ne veut pas se substituer aux politiciens et pense que le devoir de l'Église est plus plutôt d'aider à réfléchir sur le "grand défi" écologique, afin que les politiciens en tirent ensuite les conséquences opérationnelles, en cherchant des "solutions", tandis que tous, rappelle-t'il, nous avons la responsabilité d'un "style de vie" compatible avec l'environnement.

En attendant le Pape, et en se rappellant ce qu'il a fait au cours du voyage d'avril dernier aux Etats-Unis, quelques associations australiennes de victimes d'abus sexuels perpétrés par des prêtres s'attendent à ce qu'il fasse pareil en Australie, qu'il demande pardon. Le Pape explique qu'aux Etats-Unis il s'est senti en quelque sorte "obligé" par la situation à se comporter ainsi, et aujourd'hui il tient pour "essentiel de dire les mêmes choses qu'il a dites en Amérique: la prêtrise est incompatible avec les abus", on doit travailler beaucoup à la formation pour avoir des prêtres formés à la "sainteté", et il faut "faire tout ce qui est possible pour soigner les blessures des victimes, et les réconcilier".

L'Australie est un pays sécularisé, et la pensée de Papa Ratzinger est que la situation australienne n'est pas si dissemblable de celle de l'Europe et de l'Occident : "certainement, il y a crise, mais il y a aussi espérance. Dans cet instant historique nous avons besoin de Dieu comme de la terre et de de l'eau" . Donc une renaissance de la foi est possible et le Pape se déclare "optimiste".

Une question sur les anglicans, qui se sont réunis pour la conférence de Lambeth après les divisions suscitées par la rencontre de Jérusalem qui s'ouvre aux femmes-évêques : quel souhait adresse le Pape au primat de Canterbury ? "La prière", comme "contribution essentielle", répond papa Ratzinger : "nous ne devons pas intervenir directement dans leurs discussions, le désir est qu'ils puissent éviter des fractures et trouvent une solution" et un équilibre entre "les responsabilités de notre temps et la foi dans l'Evangile" afin d'être "fidèles de manière créative et mûre".
"Je prie personnellement - ajoute le Pontife - pour que la communion anglicane trouve sa route pour aujourd'hui, trouve la réponse à la situation actuelle" .


Anecdote

43 journalistes accompagnaient le Pape dans l'avion qui l'emmenait vers l'Australie.
Ils avaient payé très cher leur billet, à la compagnie Allitalia.
Et ils n'ont même pas pu transmettre la moindre information à leurs journaux ou agences respectives pour cause de panne technique!
Ils semblaient furieux, Andrea Tornielli a modifié après réflexion le titre rageur de son billet où il s'en prenait assez violemment à la compagnie italienne (Débâcle Alitalia).
Accattoli relate l'épisode en ces termes:

Dans ces avions de la dernière génération on dispose d'un téléphone pour chaque passager, mais nous avons passé une dizaine d'heures à lire - impuissants - sur l'écran « ligne inactive ». Seuls trois collègues d'agences internationales ont réussi à passer quelques coups de fil et à dicter quelques phrases, ensuite le black-out a été total.


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