Blasphème à Vienne, et le faux-pas du cardinal
Un tableau à caractère pornographique représentant la Cène exposé au musée diocésain. Andrea Tornielli monte au créneau... (12/4/2008)
Sources:
blog.ilgiornale.it/tornielli/.../direttore-bohler-non-ci-sto/
blog.ilgiornale.it/tornielli/.../lultima-cena-di-vienna-il-cardinale-ci-scrive/
blog.ilgiornale.it/tornielli/.../lultima-cena-trasformata-in-orgia
Religion, chair et pouvoir
La dernière cène devient une orgie, et est exposée au musée diocésain.
Dans son blog, le 8 avril, Andrea Tornielli rapporte ce qu'il qualifie d'incroyable: une exposition rétrospective de l'oeuvre d'un des plus célèbres artistes autrichiens, Alfred Hrdlicka s'est déroulé dans le cadre du musée archiépiscopal de Vienne.
L'exposition est intitulée "Religion, chair et pouvoir", ce qui en soit est déjà choquant, dans un tel cadre.
Une des oeuvres présentées s'intitule "La dernière cène, de Leonardo, revue par Pier Paolo Pasolini".
"La scène est très explicite, rapporte Tornielli. Au lieu du repas consommé par Jésus avec les apôtres, on assiste à une orgie homosexuelle".
Au bout de huit jours, après une tempête de critiques, le cardinal Schoenborn l'a fait enlever. Et le directeur du musée prétend ne pas comprendre des réactions aussi indignées.
Tornielli remarque:
"Je conçois que le cardinal n'était pas au courant, mais quid de ses collaborateurs? Pensaient-ils vraiment que le fait de représenter les apôtres occupés à des rapports gay, et exposer cette "oeuvre" dans un musée lié au diocèse ne déconcerterait pas les fidèles? La réalité, pourtant, est sous les yeux de tous: l'unique foi qui peut être outragée et tournée en dérision est la foi chrétienne. "
L'information a suscité sur le blog de Tornielli un torrent de commentaires.
Le lendemain, Tornielli rapporte qu'il vient juste de recevoir une lettre du porte-parole de l'archevêché, avec une déclaration du Cardinal en personne; en voici une traduction:
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"Le musée diocésain de Vienne a dédié -sous la responsabilité de son directeur Bernard Bohler, une exposition à l'artiste autrichien Alfred Hrdlicka... Il s'agit d'un des plus importants artistes autrichiens vivants. Comme peu d'autres, il s'est dédié à la thématique de l'homme souffrant et maltraité, invitant à la 'compassion' avec la 'Passion'. Cette compassion, il l'exprime de manière émouvante dans son oeuvre. Les oeuvres les plus connues dans ce contexte sont "La danse macabre" , et le grand mémorial de l'holocauste sur la place Albertina de Vienne.
C'est pourquoi j'avais donné mon consentement à une exposition dans le musée diocésain, sans connaître dans le détail les oeuvres exposées. Hrdlicka s'est occupé toute sa vie très intensément de thématiques bibliques, surtout de la Passion du Christ. Il se dit athée et communiste. Cependant, il nourrit un intérêt brûlant pour la bible et (ce sont ses propres mots) pour la foi....
Il va de soi que je n'aurais jamais consenti à l'exposition d'oeuvres de nature blasphématoire ou pornographique. Il me déplaît beaucoup qu'une image de ce type ait été -à mon insu- exposée dans ce musée. L'oeuvre qui a blessé des personnes dans leur foi a été enlevée sur ma décision, le 20 mars. Cependant, je retiens comme un fait positif que des artistes qui ne croient pas, ou qui cherchent encore la réponse de la foi, s'occupent de thématiques bibliques"
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Tout en témoignant son estime pour le cardinal, et en avouant, non sans humour, son ignorance en matière d'art, Andrea Tornielli, après avoir répété qu'il trouvait "l'oeuvre répugnante", s'étonne plus ou moins explicitement de la tiédeur de sa réaction, et de l'incroyable laxisme des responsables du musée diocésain!
"Personne ne se scandalise pour un nu (ndrl: et de citer les fresques de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine...) mais ici, il s'agit de tout autre chose: il s'agit d'une orgie homosexuelle avec comme protagonistes les apôtres".
Dernier épisode, à ce jour: Bohler, le responsable du musée diocésain, lui a répondu par internet interposé, accusant ceux qui s'étaient opposés à l'exposition de "fondamentalisme chrétien", et d'être incapables de comprendre le message de l'artiste et d'apprécier sa grandeur; C'est l'accusation classique, le soupçon qui tue!
Andrea Tornielli lui répond avec un certain courage, et ne craint pas de souligner le faux pas du cardinal:
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"J'ai déjà a plusieurs reprises fait profession d'ignorance artistique, mais devant certaines expressions, je m'en félicite... Je n'accepte pas d'étre étiqueté comme fondamentaliste seulement pour avoir allumé les projecteurs sur un cas que je trouve scandaleux.
Si le cardinal archevêque n'a rien à dire, je suis vraiment désolé pour lui. Entre autres, de ses propos, il me semble comprendre que le même estimé prélat a agi sur l'onde de la polémique, et que, si personne n'avait bougé, il aurait peut-être laissé courrir. Mais à quel point en sommes-nous arrivés au nom de l'art et de la liberté d'expresion? Un musée diocésain qui, pour faire parler de lui, expose ce type 'd'oeuvres ferait mieux de fermer.
Commentaire
Mon amie Luisa a mis dans les commentaires du blog de Tornielli ce lien vers "l'oeuvre" de "l'artiste"
http://www.ariadne.at/...
Et surtout, celui-là: http://www.hilger.at/...
Ce sont les ""oeuvres"" (je mets intentionnellement des doubles guillemets) de celui que Mgr Schonborn qualifie lui aussi d'un des plus importants artistes autrichiens vivants!!!
Je préfère ne pas écrire à quoi mais elles me font penser.
Mais je refuse et repousse avec vigueur le terrorisme intellectuel qui consiste à dire qu'il y a dans la laideur objective et la nullité absolue une beauté et un génie que des esprits petits ou incultes ne peuvent pas comprendre.
Voir aussi le site du musée: http://www.dommuseum.at/ausstellungen.html
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Comme par hasard, c'est le site du magazine gay Têtu qui, en France, se fait l'écho de cette ignominie:
http://www.tetu.com/rubrique/infos/....
Je n'avais pas vraiment envie de parler de cette sinistre provocation cathophobe, et surtout de reproduire la video.
Mais d'une part, toujours se taire, c'est voir le monde à travers des lunettes roses, et laisser tout faire, jusqu'à l'irréversible.
C'est donner l'impression qu'on PEUT tout admettre, au nom de la liberté d'expression, et qu'en particulier, les catholiques DOIVENT tout admettre.
Faux!! et malhonnête, bien sûr.
D'autre part, si on ne voit pas les images, on peut penser qu'il s'agit d'exagération.
Je retiens l'attitude décevante du cardinal Schonborn (dont il faut rappeler qu'au moment de l'élection de Benoît XVI, il était considéré comme papabile): certes, il était absent au moment de l'exposition, puisqu'il participait à Rome au Congrès Eucharistique (l'accord avait quand même dû être donné bien avant).
Mais sa lettre est un plaidoyer sans ambiguïté en faveur de l'artiste blasphémateur, que je trouve pour ma part inacceptable.
Il ne critique d'ailleurs pas l'oeuvre en tant que telle, mais seulement le fait qu'elle ait pu blesser des gens dans leur foi! Certes, cette dimension existe, mais elle est secondaire!
Il faut comparer sa réaction incroyablement lénifiante avec celle de Mgr Meisner "le très conservateur archevêque de Cologne (ainsi que le qualifient les medias) , qui avait provoqué, en septembre 2007, une très forte émotion outre-Rhin en qualifiant d’art «dégénéré» toute œuvre «découplée du culte et de la vénération de Dieu»!
Une video a été mise en ligne sur un site catholique allemand: Elle donne une idée de l'ampleur du blasphème...
Blasphème à Vienne (video)
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