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Soeur Emmanuelle

(21/10/2008)

Sœur Emmanuelle : mort d'une icône médiatique...

C'est le titre d'un article du Monde d'aujourd'hui.
Et il dit tout.
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Je n'avais pas d'opinion particulière sur Soeur Emmanuelle pour la bonne raison que, ne regardant pas les émissions de divertissement à la télévision, je ne l'avais jamais vue autrement que figée sur des photos. Des gens qui l'ont rencontrée ont témoigné qu'elle "dégageait" quelque chose, et je n'ai pas de raison de mettre en doute leur sincérité.
La seule chose qui me chiffonnait, c'est que, fréquentant de façon régulière le rayon "religions" de plusieurs librairies, ses livres, ses pensées et autres réflexions du type "pas un jour sans une ligne", y occupaient une place bien supérieure aux ouvrages de Joseph Ratzinger. Ce qui peut laisser perplexe.

Il y avait donc déjà, et il y a encore beaucoup à dire sur la "créature" médiatique - ce qui n'a en principe, aucune relation avec la vraie personnalité de la religieuse.
Le moment est mal choisi, peut-être, et si j'en parle, c'est parce qu'hier, dans l'insupportable logorrhée que nous ont infligée en boucle les radios et les télévisions, j'ai entendu à plusieurs reprise "ce qui était génial (sic) chez elle, c'est qu'elle avait le courage (resic) de s'opposer à la hiérarchie catholique... et à Benoît XVI" (entendu en particulier en substance dans la bouche de Jean-Marie Cavada).
Ce qu'on veut retenir d'elle, c'est son attitude sur les problèmes moraux de société, voir plus bas. En fait, ce qu'on aimait, c'est ses déclarations "pas très catholiques"! Elle était "libre", et quand on a dit cela, pour certains, on a tout dit!!

Elle n'y est sans doute pour rien.

Il est intéressant de souligner que la notoriété de soeur Emmanuelle était apparement purement hexagonale.
C'est le blog d'Isabelle de Gaulmyn qui nous en dit le plus à ce sujet.
On y apprend en effet que "Emmanuelle, ici (ndr: à Rome), on ne connaît pas, ou peu. Le P.Federico Lombardi, directeur de la salle de Presse, pressé par les journalistes français, accepte de donner une réaction, mais, précise-t-il, « à titre personnel »: il avait entendu parler de la « chiffonnière du Caire », cependant de manière assez peu précise. D’ailleurs, les journalistes non français, qu’ils soient italiens, américains ou espagnols, ne feront pas de papiers".

Par respect pour elle, qui a certainement fait le bien autour d'elle, et a le droit de "reposer en paix" selon la formule, je me contenterai donc de reproduire deux articles trouvés dans la presse aujourd'hui, qui en disent long sur l'exploitation que le monde médiatique entend faire de sa créature... jusque dans la mort!!
J'ai souvent pensé qu'"ils" salissent tout ce qu'"ils" touchent. Cet épisode le confirme.

Cela commence par un article assez étonnant de France-Soir, où on met en parallèle la religieuse du Caire et... Pie XII, et où on convoque PPDA et l'homme de le rue (le fameux anonyme) pour littéralement apposer leur signature "au bas du décret donnant le coup d'envoi au processus de béatification".


France-Soir: sera-t-elle béatifiée ?

Morte dans sa 100e année, sœur Emmanuelle sera-t-elle béatifiée ? Nombreux sont ceux qui, dès hier, s’y déclaraient favorables.

Quand elle est décédée en 1997, nul ne doutait que mère Teresa serait béatifiée. Ce fut fait le 19 octobre 2003, après le délai de cinq ans obligatoire « afin que l’émotion n’entre pas en ligne de compte », comme le prévoient les textes du Vatican. Dimanche dernier, près de 15.000 personnes ont assisté, à Lisieux (Calvados), à la béatification des parents de Sainte-Thérèse, Louis et Zélie Martin. Et une procédure de béatification est en cours pour le pape Pie XII, qui n’attend plus que le feu vert de l’actuel souverain pontife Benoît XVI (malgré la polémique que cela déclenche chez les opposants, qui accusent Pie XII d’avoir gardé le silence sur le sort des juifs lors de la Seconde Guerre mondiale).

PPDA favorable
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Pour sœur Emmanuelle, le Vatican et l’Eglise de France restent pour l’instant prudents et discrets, mais on peut penser que le processus devrait être mis en route. C’était l’opinion de plusieurs personnalités qui se sont exprimées hier – notamment, sur RTL, Patrick Poivre d’Arvor, qui l’a bien connue – et de nombreux Français, interrogés par les radios et télévisions ou s’exprimant sur les forums Internet. « Merveilleuse femme qui a tant œuvré pour les déshérités et la paix. Son franc-parler va beaucoup nous manquer. Elle a rejoint la cohorte des saints », écrit notamment Victoria, de Lyon, sur le site de LCI. « Une grande sainte ! Cela mérite réflexion du côté papal, car Jean-Paul II a été saint quasiment tout de suite, sœur Emmanuelle devrait avoir ce statut assez vite car elle le mérite », estime pour sa part Fred, d’Annecy-le-Vieux. « La béatification ! Elle était une sainte pour moi et ma famille ! », dit de son côté une internaute sur le site orange.fr, tandis qu’un autre affirme qu’il « préférerait que soit béatifiée sœur Emmanuelle plutôt que Pie XII ».

La béatification est un acte par lequel le pape place une personne au rang des « bienheureux » ou « serviteur du Seigneur », pour la proposer en exemple au peuple chrétien. Une telle décision n’est prise qu’au terme d’une procédure rigoureuse, en deux étapes : la reconnaissance, par une enquête approfondie et une contre-enquête, de la réputation de sainteté de la personne en question, « au cours de sa vie, au moment de sa mort, en vivant de manière héroïque l’ensemble des vertus chrétiennes et après son décès » ; la constatation, par une autre enquête canonique, avec dossier médical et témoignages, qu’un miracle a eu lieu grâce aux prières adressées, après sa mort, à la personne en question.

Quand les deux étapes sont achevées, le dossier est transmis aux cardinaux et évêques réunis en séance plénière, et ceux-ci décident ou non de le transmettre au pape, à qui revient l’ultime décision. La béatification n’est qu’une étape vers une éventuelle distinction encore plus importante, la canonisation, acte par lequel le pape place la personne sur la liste officielle des saints.

Un honneur dont, de son vivant, sœur Emmanuelle ne se souciait guère, elle qui déclara un jour dans une interview au Pèlerin : « La religion ne m’intéresse pas en tant que telle. Elle est un moyen, pas un but. La religion, c’est quelque chose qu’on a dans la tête, d’abord. Mais, moi, ce n’est pas la tête qui m’intéresse le plus, c’est le cœur. »

Le Parisien: le silence du Vatican

Source
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LE 15 AOUT 2004, soeur Emmanuelle rencontre Jean-Paul II, lors de son dernier voyage à Lourdes. Après la messe de l’Assomption, elle demande au vieux pape polonais de rédiger une encyclique sur « le fait qu’une Eglise servante et pauvre serait le plus authentique et le meilleur message à transmettre au monde ».
Epuisé, Jean-Paul II « m’a écoutée puis m’a adressé un sourire, faisant un signe amical de la main.
Je ne saurai jamais si c’est seulement sa santé déficiente qui l’a empêché d’écrire cette encyclique », écrit soeur Emmanuelle dans un livre paru en 2006.

Favorable « à 100 % » à l’ordination d’hommes mariés, la religieuse préférée des Français est aux antipodes de la doctrine de l’Eglise sur bien des questions de société. Dans ses entretiens avec Jacques Duquesne, elle justifie l’usage de la pilule « dans des cas précis ». Une position qu’elle assume ouvertement : dans les années 1980, elle va jusqu’à écrire à Jean-Paul II pour lui raconter la situation dans le bidonville du Caire où elle vit, « entourée de gamines mariées à 11 ou 12 ans qui, ensuite, faisaient un bébé tous les dix mois et en perdaient la moitié ». Le pape ne lui répondra pas. Il est peu probable que son successeur le fasse.
Un silence assourdissant qui, en soi, est déjà une réponse.

Je laisse le mot de la fin à un billet critique mais plutôt modéré trouvé sur un blog qui ne défend probablement pas les mêmes idées que les miennes:

Soeur Emmanuelle et la télé

Au début, on se sent gêné, par ce flot de mots dégoulinants. Et puis en zappant de la Une à la Deux, on finit par rire. Michel Drucker, en monsieur Borniol, en commis de Pompes Funèbres, sur le plateau de France 2. Et Bernard Kouchner. Tous ces hommages sonnent faux. Et pour finir un direct de TF1 fascinant. En direct devant la cathédrale de Paris, pour nous dire.. qu’il y aura une messe à la cathédrale de Paris. On a déplacé une équipe et un camion de transmission pour nous dire ça.
Heureusement soeur Emmanuelle ne verra jamais ce bêtisier circonstancié.

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Un Vatican II pour l'islam Mascarade, ou "la vieille dame indigne"