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L'au-delà

Vittorio Messori raconte l'au-delà, en des termes propres à bouleverser les croyants, et à ébranler les sceptiques, dans son livre "Pourquoi je crois". (3/10/2008)


Si la sincérité qui transparaît dans ses propos n'était pas aussi totale, je dirais que c'est un pédagogue exceptionnel.
Mais je ne crois pas que c'est ce qu'il recherche.
A relier à la méditation d'Angelus du Saint-Père, le jour des morts: La vie éternelle

Ma traduction, d'après le texte en italien reproduit sur le blog de Raffaella.

Voir aussi ici: Pourquoi je crois

Messori relate dans le livre la révélation fulgurante qu'il a reçue il y a presque un demi-siècle, de la foi chrétienne. Une foi qui l'habite au point qu'il avoue que si on le sommait d'abjurer cette foi en lui mettant un pistolet sur la tempe, il dirait à son agresseur de tirer!
Andrea Tornielli, qui l'interroge, lui demande ce qui se passerait alors.

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Tornielli: Bien. Tu ne te rétractes pas, non parce que tu ne veux pas, mais parce que tu ne peux pas. L'autre tire. Que se passe-t'il, alors?

Messori:
C'est si évident…
La brèche dans le mur - beaucoup plus mince que ce que beaucoup croient - s'ouvre et je pénètre - en suivant les traces des milliards de frères et de soeurs en humanité qui m'ont précédé et des milliards qui me suivront, jusqu'à la fin des temps - je pénètre dans le monde et dans la vie vrais, dont ceux que nous connaissons ici ne sont qu'un prologue et une préparation.

T: Une perspective impensable, pour beaucoup, aujourd'hui. ...

M: Impensable ? Je n'ai jamais compris pourquoi il devrait en être ainsi. Comme se le demande Pascal dans une de ses notes: « Qu'est-ce qui est le plus difficile ? Le naître ou le renaître ? ».
Songe qu'un passage semblable, humainement encore plus improbable, nous l'avons déjà fait « en venant à la lumière » - expression significative - de l'obscurité d'un ventre féminin, de l'intérieur d'une poche amniotique, du lien avec un cordon ombilical. Si déjà à la naissance nous avons fait une « pâque » (« passage », note-le, en hébreu), qu'y a-t'il d'étrange à croire que nous le ferons aussi à l'heure de la mort? Si le foetus encore dans le ventre de sa mère pouvait nous comprendre, pourrait-il croire à notre description de ce qu'il y a dehors? Et pourtant, il y a vraiment tout ce que nous voyons tous les deux, en regardant autour de nous. Qu'est-ce que est, rationnellement, plus improbable : la vie ou la continuation de la vie ? Pourquoi ne pas s'étonner de l'accouchement et en même temps, douter de la possibilité d'aller vers une autre naissance, vers une lumière qui ne connaîtra pas de crépuscule?
Pense que nous sommes en nombreuse compagnie : si l'archéologie est, en grande partie, l'étude des tombes, c'est parce que chaque culture, de chaque lieu et de chaque époque, a cru en la survie des défunts. Avant même les maisons des vivants, on a toujours pensé aux demeures des morts : pourquoi le faire, s'il ne s'agissait plus désormais que de chair destinée à la putréfaction?
Il y a une « démocratie » sur laquelle l'histoire elle-même nous invite à réfléchir: si l'immense majorité de l'humanité (et même, probablement la totalité) a toujours cru que la mort physique n'était pas la fin de tout, ne peut-on en déduire un instinct dérivant d'une réalité ? Tous sont d'accord sur le fait qu'il y a des convictions inextirpables et universelles (le fait, par exemple, que le vol, l'homicide, le mensonge, la trahison, toujours et partout, sont considérés comme condamnables), convictions, donc, qui renvoient à des « vérités naturelles », déposées en chacun et non pas créées par des coutumes et des traditions. C'est le cas aussi de la conviction universelle d'une survie à au-delà de la mort, même si elle se conçoit selon des modalités différentes.
Ce que nous voyons est seulement la vie terrestre, puis sa fin, alors que nous n'apercevons pas - avec les yeux de la chair - ceux « qui s'en sont allés devant ».
Mais même cela, qu'est que cela signifie ? Avant le microscope, comment imaginer que partout il y a un mouvement et un grouillement incroyables, même s'il est invisible à l'oeil nu ? Et avant le télescope, qui imaginait les millions, peut-être les milliards de galaxies qui tournent dans l'espace infini ? Ce qui fait tourner le monde moderne, qui littéralement le maintient en vie, est l'énergie électrique que personne n'a jamais vue et que durant de très longs de siècles personne n'a jamais imaginée. Dans cet instant même, où que nous nous déplacions, nous sommes littéralement traversés de millions de mots, d'images, de signaux provenants de stations de radio et de télévision, de téléphones mobiles, de télécommandes.
Tout un monde qui est le nôtre, mais que cependant, sans récepteurs appropriés, personne n'a vu ni ne verra jamais.

Et n'étaient-ils pas considérés comme visionnaires ou même carrément fous, ceux qui disaient qu'au-delà des Colonnes d'Hercule, au bout de la « Grande Mer Atlantique » il n'y avait pas la chute de l'eau vers une terre plate dans le cosmos, mais des terres immenses, habités de gens à nous entièrement inconnus?

T: Et comment est ce monde au-delà de la Porte ?

M: L'Église a toujours affirmé sans hésitation que ce monde « est », mais n'a jamais prétendu nous expliquer « comment il est ». Ce qu'il importe de savoir, c'est qu'il vaut peine de faire tout ce que nous pouvons pour arriver à l'état de joie - infinie, éternelle - qui là, si nous le voulons, nous est offerte. Et que, dans le même temps, nous devons être conscients que cela vaut la peine de faire tout ce que nous pouvons pour éviter un état possible de souffrance elle aussi infinie et éternelle. Paradis, enfer et même purgatoire - laisse parler certains nouveaux théologiens, nouveaux au point de découvrir après un demi-millénaire les thèses de la Réforme - en somme les trois « états » de l'Au-delà existent, nous en savons les raisons et les fonctions dans le plan que le Christ nous a révélé, mais ne sommes pas en mesure de les décrire.
Dante est admirable comme poète majeur et comme grand croyant, pas comme topographe du Ciel et de l'Enfer.
Ce qui compte, c'est que nous continuons à désirer la joie infinie que nous promet l'Évangile et à craindre la souffrance éternelle, en nous comportant en conséquence. Le reste est secondaire. La Grande Espérance ne restera pas déçue : c'est cela qui compte.

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Pourquoi je crois Des "psy" dans les séminaires