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La préface du pape au livre de Marcello Pera (II)

Le commentaire et les infos de Paolo Rodari (5/12/2008)


Article original en italien sur le blog de Paolo Rodari:
http://www.paolorodari.com/

Ma traduction

- L'article de L'Osservatore Romano avec le commentaire du Cardinal Ruini est ici: La préface du pape au livre de Marcello Pera
- La préface du pape est ici: Benoît XVI préface un livre
- Paolo Rodari l'a déjà commenté ici: Dialogue inter-culturel, dialogue inter-religieux
- Et aussi John Allen: Benoît et le dialogue interreligieux

Il semble bien que Benoît XVI, par la voix du Cardinal Ruini, dont on a tout lieu de supposer qu'il lui est proche, persiste et signe.
Sa préface n'était nullement une concession en forme d'argument publicitaire pout un ami.
Ce sont SES idées, et il les répète très clairement...

Joseph, Marcello et Camillo relisent Pera
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Il n'y avait ni Benoît XVI ni Giorgio Napolitano. Mais il y avait les deux hommes qui leur sont le plus proches, don Georg Gaenswein et Gaetano Gifuni. Donc, tout ce qui compte dans le milieu « theocon » : ... [suit une liste de personnalités politiques et ecclésiastiques en grande partie des italiens, parmi lesquels je relève les noms de Mary-Ann Glandon et Giulio Andreotti].
Leur présence témoigne à quel point la présentation romaine, hier, de la dernière oeuvre de Marcello Pera « Pourquoi nous devons nous dire chrétiens », intéresse de près surtout les deux institutions, Église et État.
Car le problème est très simple et le cardinal Camillo Ruini l'a expliqué en présentant le livre avec Massimo D'Alema (http://fr.wikipedia.org/wiki/Massimo_D'Alema , sa présence surprend un peu...) et l'auteur : le débat entre État et Église se déplace entre deux pôles, « celui de ceux qui voudraient exclure le christianisme de notre culture publique, ou au moins redimensionner sa présence, et celui de ceux qui cherchent au contraire à maintenir et remotiver cette présence, en la considérant aujourd'hui particulièrement nécessaire et bénéfique. ».
La thèse de Pera (qui hier s'est déclaré satisfait d'avoir gagné au moins trois lecteurs : outre le Pape, d'Alema et Ruini) est linéaire : hors du christianisme, le libéralisme se renie lui même. Hors du christianisme, il n'y a pas l'Europe, l'Occident n'a plus d'identité. Et, donc, le dialogue avec le monde laïque, tout comme avec le monde des autres cultures et des autres fois, ne peut pas oublier cette prémisse : nous ne pouvons pas ne pas nous dire chrétiens.
Une thèse approuvée pleinement par Benoît XVI qui a écrit une préface au livre sous forme de lettre. Une « lettre insolite », a dit hier Ruini. Parce que le Pape propose pour quatre des cinq prises de position sur le thème des perspectives quelques réflexions inédites.
Ainsi, si la position concernant le rapport Europe/christianisme est en ligne avec ce que l'Église a plusieurs fois soutenu (les fondements de l'Europe sont chrétiens), des échos de nouveauté se relèvent là où le Pontife explique le libéralisme qui s'enracine dans l'image chrétienne de Dieu, le multiculturalisme comme concept contradictoire, la nécessité qu'au dialogue interreligieux succède un dialogue interculturel et, enfin, le rapport qui lie le libéralisme à la doctrine chrétienne du bien. Des positions, en fait, qui appartiennent plus au cardinal Ratzinger qu'à Benoît XVI (mais ceci est un autre discours).

Ruini a confirmé en tout la position du Pape selon lequel le dialogue interreligieux est aujourd'hui impossible : il faut dialoguer non pas sur le noyau dogmatique mais sur les conséquences culturelles des religions, « c'est-à-dire des droits attribués ou niés à l'homme, les coutumes sociales permises ou prohibées, les formes de relations interpersonnelles admises ou censurées, les instituts politiques recommandés ou défendus ». En somme, oui au dialogue sur les conséquences de sa propre foi. Non au dialogue pas sur les différences théologiques. Un dialogue que le Pape a voulu que l'Église mette en oeuvre depuis le jours où il a appelé au ministère vatican qui s'occupe du dialogue avec les autres religions le cardinal Jean-Louis Tauran à la place de Mgr Michael Fitzgerald.
D'Alema a déroulé son discours, centré autour d'un terme aujourd'hui peut-être trop abusé : laïcité. Qui signifie, oui, reconnaître que « l'empreinte chrétienne est forte » mais aussi qu' « elle n'est pas exclusive dans le patrimoine culturel européen ». En somme, pour dialoguer il faut distinguer foi et culture et garantir « la laïcité de l'État et de la politique ».

Ruini voit les choses différemment : « Les chrétiens doivent réagir à la marginalisation en oeuvre dans la culture publique européenne » même parce que « le christianisme ... est la source à laquelle s'alimente « l'auto-compréhension normative de la modernité ». Et « ne pas reconnaître cette donnée décisive, et vouloir fonder l'unité européenne seulement sur un « patriotisme constitutionnel abstrait », laisse l'Europe sans identité précise et sans principe réellement unifiant, en plus de diviser l'Occident en éloignant l'Europe de l'Amérique ».
Des propos confirmés par Pera : « Le christianisme - a t’il dit - a été l'acte baptismal de l'Europe » parce que « nous sommes les fils de la culture et de la tradition chrétienne ».

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