Le Pape qu'on aime

... et le Pape savant: deux très beaux textes, un de l'Homme Nouveau, datant du voyage en France, et un de Jeanne Smits, tout récent, dans "Présent" (26/12/2008)


Le Roi sait

Benoît XVI place la fin de l'année sous le signe de la joie
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JEANNE SMITS
PRÉSENT - Mercredi 24 décembre 2008

« Ah, si le Roi savait ça ! »

En des temps où le pouvoir politique était entre les mains d'un souverain que l'on percevait comme le chef de la famille des familles qu'était une patrie, les sujets le regardaient avec confiance (parfois trop !) comme celui qui pouvait rectifier les injustices dont ils étaient les victimes, prévenir les dangers dont ils voyaient poindre la menace. Si seulement il était au courant, si seulement on pouvait l'avertir !
Au terme de cette année, en ce XXIe siècle où les nouvelles voyagent aux extrémités de la terre en une fraction de seconde, le chef à qui fut confié un autre pouvoir, un pouvoir d'intendance pour le salut des âmes, un pouvoir spirituel, a multiplié les signes pour dire que le roi sait.

Benoît XVI sait ce qui cloche dans le monde ; il sait les faux prophètes qui prêchent des vertus chrétiennes devenues folles pour faire de leur apparente générosité une force infernale au service du néant ; il sait le bien que l'Eglise doit dire à la face du monde alors même que le monde voudrait tourner seul en se précipitant dans le malheur.


Quel repos que ce Pape qui connaît nos préoccupations, nos angoisses, notre révolte devant la « dictature du relativisme », au point qu'il l'a définie, mise en lumière de façon limpide, s'appuyant sur l'indispensable union entre la foi et la raison.
Il e
n avertit le monde entier, empruntant les chemins ouverts par Jean-Paul II, et qui le font accueillir jusqu'aux extrémités de la terre comme celui en qui tant de jeunes, paradoxalement, trouvent la seule lumière d'espérance capable de leur montrer la Voie. C'est un Pape savant, un Pape extraordinairement érudit à côté duquel nos chefs d'Etat démocratiques pâlissent dans leurs perpétuels jeux de pouvoir. Un Pape qui « sait »... Si pétri de cette culture chrétienne à restaurer qu'il lui est arrivé de citer du Chesterton légèrement, au détour d'une phrase, comme on le fait dans une famille où l'on se comprend..
Dans son discours traditionnel de fin d'année devant la Curie romaine, ce Pape a pris à bras le corps un des sujets dramatiques de notre temps, d'autant plus dramatique qu'il est devenu universel, dominant, obligatoire : celui de l'écologie. Cette ascèse sans Dieu qui de l'homme fait l'ennemi de la Nature et l'oblige à se sacrifier à cette nouvelle déesse, ce nouveau Moloch plutôt, parce qu'il est de trop. Cette fausse religion qui répand la crainte et la tristesse...
Benoît XVI a parlé de la Création et du devoir de respecter l'homme. II a aussi, nommément, dénoncé l'idéologie du « gender », l'idéologie du genre qui nie le réel, nie les différences entre l'homme et la femme pour imposer son nihilisme absolu.

II n'est pas fortuit que le Pape, à l'occasion [du discours à la Curie], ait parlé avant tout de la Joie. On ne nous sert plus que le pessimisme des marchés, les risque du chômage, l'effondrement de nos richesses matérielles qui ne sont que châteaux de cartes tant qu'elles chassent, traquent, excluent le surnaturel. Mais notre ceeur est à la Joie parce qu'un Sauveur nous est né, et que l'Esprit nous la donne...
Au cours de ses derniers discours et audiences, Benoît XVI a donné d'autres raisons de dire qu'il « sait ». Recevant il y a quelques jours une vraie brochette d'ambassadeurs venus présenter leurs lettres de créance, et avant de les saluer un à un, il a tenu à leur adresser quelques mots tous ensemble
« La diversité de vos provenances me permet de rendre grâce à Dieu pour son amour créateur et pour la multiplicité de ses dons qui ne cessent d'étonner l'humain. (...) Parfois la diversité fait peur, c'est pourquoi il n'est pas étonnant de constater que, souvent, l'homme lui préfère la monotonie de l'uniformité. Des systèmes politique-économiques provenant ou se revendiquant de matrices païennes ou religieuses ont affligé l'humanité trop longtemps et ont cherché à l'uniformiser avec démagogie et violence. Ils ont réduit et, hélas, réduisent encore l'homme à un esclavage indigne au service d'une idéologie unique ou d'une économie humaine et pseudo-scientifique. Nous savons tous qu'il n'existe pas un modèle politique unique qui serait un idéal à réaliser absolument. (...) Chaque peuple a son génie et aussi ses « démons » propres. Chaque peuple avance à travers un enfantement parfois douloureux qui lui est propre, vers un avenir qu'il désire lumineux. Mon souhait serait donc que chaque peuple cultive son génie (...) »
Devant l'ambassadeur de Suède, il évoqua l'immigration, félicitant particulièrement son pays d'accueillir des milliers de catholiques persécutés d'Irak. Benoît XVI parla aussi de la discrimination : « Le droit d'être défendu face à la discrimination est parfois invoqué dans des circonstances qui remettent en question le droit des groupes religieux d'exprimer et de mettre en pratique leurs convictions fortes, par exemple en ce qui concerne l'importance fondamentale pour la société de l'institution du mariage, comprise comme une union indissoluble entre un homme et une femme, ouverte à la transmission de la vie. »
Nos combats sont désormais à ces niveaux : il s'agit de défendre l'existence même de l'homme. A ce sujet, seule l'Eglise catholique tient aujourd'hui un langage de cohérente vérité ; et elle le fait entendre.





Un avant et un après "Benoît en France"

La feuille de route du Saint-Père aux catholiques de France


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