Il ne fallait pas voter Obama

C'est du moins ce que pense Paolo Rodari. Maintenant, c'est trop tard.
Qu'est-ce que le Freedom of Choice Act? (8/11/2008)



Ce billet a été écrit le 5 novembre, peu d’heures avant que le nom du nouveau président des Etats-Unis ne soit officiellement connu.
Il émane d’un lecteur du blog de Paolo Rodari.
Je n’ai pas jugé utile de traduire les propos tenus sur Mc Cain, puisqu’ils viennent désormais trop tard.

Article original en italien sur le site Palazzo Apostolico: "COME CATTOLICI O COME LIBERALI NON SI PUO VOTARE OBAMA "

Ma traduction



Dans peu d'heures on saura le nom du prochain Président des Etats Unis, et très probablement ce sera Barak Hussein Obama.
La préoccupation pour l'élection d'Obama doit faire réfléchir tout le monde, mais particulièrement les catholiques et les libéraux.
Aux Etats Unis aucun imbécile ne devient Président, et aucun imbécile n’est confirmé après 4 ans de mandat : ceci pour dire d'abord qu'Obama est tout sauf un imbécile. Son problème est qu'il n'est pas la personne juste dans cet instant et qu’il soutient des valeurs - à la base des solutions qu’il propose - incompatibles avec une vision réaliste et éthique tendue vers la résolution des problèmes.
D’abord, Obama est un protectionniste sauvage, il s’oppose de façon puérile à la construction de nouvelles centrales nucléaires, et en pleine crise financière il se dit prêt à établir de lourdes mesures protectionnistes contre un pays comme la Chine qui deviendra dans les années à venir le principal vecteur du PIB mondial

Comment peut-on voter pour un candidat avec une telle vision ?
Obama entend réaliser une politique socialiste sur le modèle adopté par l’Europe déprimée au point que même le prix Nobel d'économie 2004, Edward Prescott, se serait indigné et aurait refusé d’offrir ses consultations au candidat démocrate.
Du reste, le programme d'Obama rendrait les Etats Unis semblables à cette Europe déprimée.
Sur la guerre, Obama entend sortir d'Irak, interrompant un plan de reconstruction entamé il y a 6 ans, qui s’il s’accélérait, pourrait être définitivement conclu.
….

Passons aux thèmes éthiques.
L'image certainement bien construite d'Obama, jeune, sympathique, même agréable au premier abord, va de pair avec l'ambiguïté et la passion pour le compromis, dès lors qu’il axe une campagne électorale sur un plafond d’ouverture, et d’apologie de certains thèmes éthiquement sensibles, qui ne peuvent pas échapper à un catholique.

En regardant attentivement quelque face-à-face télévisés, j'ai remarqué combien Obama avait répondu promptement et de façon exhaustive dans les premières trente secondes, après quoi il glissait dans le trouble sentier des compromis au moment d'une explication rationnelle ou pratique.
1. Il évince de ses discours ce qui est pro avortement, parce qu'il soutient ouvertement le droit d'une femme à mettre fin à la vie de l’enfant à naître..
2. Il évince aussi clairement ce qui est favorable aux mariages homosexuels.
3. Il se déclare résolument favorable à l'euthanasie.

Trois thèmes sensibles sur lesquels un catholique ne peut pas ne pas prêter attention.
…..

À ceux qui m'objecteront que les catholiques américains sont suffisamment adultes pour ne pas conditionner leur vote par rapport à des positions imprégnées de considérations éthique, telles que l’avortement et l’euthanasie, alléguant peut-être la guerre et l’économie comme des thèmes plus considérables pour mûrir leur vote, je réponds volontiers que je souhaite que les catholiques américains soient en effet « adultes » au point de savoir que, tout en conservant la laïcité de l'État, la dimension religieuse doit faire partie intégrante de l’action politique et ne doit pas être seulement un fait privé.
Le président de la nation la plus puissante de la terre doit mettre au centre de ses choix de gouvernement l'homme, dans tous les aspects de son développement, matériel comme spirituel.

Je retiendrais par conséquent qu'un catholique et un libéral, qu’il soit ou non réuni dans la même personne, ne peut pas voter pour Obama.


Paolo Rodari a sans nul doute fait siens ces propos, puisqu'il les cite intégralement (ce qu'il ne fait pas d'habitude), et va même jusqu'à en rajouter... après l'élection!
Il n’y a guère de journalistes en France qui en ont écrit autant – proclamant avec force leur rejet.

Article original en italien sur Palazzo Apostolico: Non avrei votato Obama. Lui, il cambiamento? Per favore!

Ma traduction


Je n'aurais pas voté Obama. Lui le changement? Par pitié!
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Certes, il y avait un besoin de changement. Mais, selon moi, le changement aurait été McCain. Pas Obama.
Quelle sorte de changement est celui qui promet que dans les 100 premiers jours de son mandat, il signerait le Freedom of Choice Act, la loi sur l'avortement ?
Elle permettra à toutes les femmes d'avorter à tout moment de la grossesse, dans n'importe quel État et à tout âge, même à moins de 18 ans. En outre, la loi sur l'avortement à naissance partielle, qui considère comme un délit d’accoucher un enfant vivant et de le tuer à la naissance et la possibilité aux médecins d’en appeler à l'« objection de conscience » pour refuser de pratiquer des avortements, seraient supprimées. Est-ce là le changement dont tous sentaient la nécessité ?


A lire les commentaires à ce billet, on voit qu'il suscite chez certains une stupeur incrédule, voire un scepticisme absolu.
Mais certains lecteurs bien informés donnent des liens irréfutables pour confirmer qu'il ne s'agit pas d'un fantasme, encore moins d'un complot. Ici, et ici, par exemple.

Sur cette loi effrayante, et sur les déclarations d’Obama à ce sujet, dont on n’a pas parlé en France, et pour cause, Daniel Hamiche apportait cette semaine des précisions qu’il faut absolument lire pour y croire :




Extrait

Lire l'article sur le blog americatho:
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Le 27 octobre 2007, celui qui était alors le sénateur Barack Obama s’engageait formellement devant Planned Parenthood – l’équivalent du Planning Familial français, en encore pire si cela se peut – : « La première chose que je ferai, si je suis élu Président, ce sera de signer le Freedom of Choice Act [FOCA]. Ça, c’est la première chose que je ferai ».

Dans une lettre du 19 septembre dernier, adressée aux membres des deux chambres, le cardinal Justin Rigali, archevêque de Philadelphie, et président du département pro-vie de la Conférence épiscopale américaine, dénonçait l’abomination qui vient :
« …Ce qu’exprime la rédaction de FOCA est double.
Premièrement, elle créerait un “droit fondamental” à l’avortement pendant toute la durée des neuf mois de grossesse, y compris le droit d’avorter un foetus parfaitement viable jusqu’aux toutes dernières semaines de la grossesse pour des raisons “de santé” non précisées. Aucun corps gouvernemental, à quelque niveau qu’il se situe, ne pourra “s’opposer ou contrecarrer” ce nouveau droit fédéral créé. Secondement, elle interdirait à tout échelon du gouvernement de procéder à une “discrimination” quant à l’exercice de ce droit “dans la réglementation et la distribution des aides, des établissements, des services ou de l’information”. Pour la première fois, l’avortement de complaisance deviendrait un droit national obligeant le gouvernement à le permettre et à le promouvoir dans tous les programmes publics visant les femmes enceintes ».
....
La grande épreuve arrive pour l’Église catholique…


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