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Une réponse chrétienne à la crise économique (2)

La crise ne se résout pas avec des rapiéçages: un article de Paolo Rodari (4/1/2009)


Article original en italien ici: http://paparatzinger2-blograffaella.blogspot.com/...
© Copyright Il Sole 24 Ore, 2 gennaio 2009
Traduction:

Paroles du Pape et de ses conseillers
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C'est désormais une idée fixe (chiodo fisso) chez le Pape. Pour résoudre la crise économique il faut un nouveau modèle de développement qu'on ne peut définir que comme « solidaire » : la crise - ce sont les paroles prononcées hier par le Pontife - doit être affrontée avec « solidarité et sobriété » et avec « une révision profonde du modèle de développement dominant ». Parce que les "rapiéçages" ne suffisent il est temps de lire la crise « en profondeur » et les changements doivent être radicaux. En somme, il faut recommencer derechef et, donc, « mettre les pauvres à la première place ». Ce qui signifie: le moment est venu d'accorder les potentialités du marché avec celles de la société civile et de donner finalement le coup d'envoi à cette « solidarité globale » que déjà Jean Paul II avait indiqué comme nécessaire.
Wojtyla l'avait fait à plusieurs reprises, et entre autre dans l'inoubliable Centesimus Annus, en 1991. Une encyclique sortie à l'occasion des cent ans de Rerum Novarum de Léon XIII et, comme cette dernière, entièrement dédiée aux thèmes sociaux.
Des thèmes auxquels bientôt - le texte est en lente et difficile gestation - Benoît XVI lui-même dédiera une de ses encycliques : parce que de 1991 à aujourd'hui, trop de choses ont changé sur le front des marchés, de l'économie et des modèles de développement.

Ettore Gotti Tedeschi
, président pour l'Italie de la Banco Santander Central Hispano et éditorialiste de l'Osservatore Romano, essaie avec Il Riformista de délimiter les frontières de ce nouveau modèle de développement solidaire.
Selon lui, en effet, comme le fit Paul III au concile de Trente en appelant comme conseillers - personnes, donc, considérées comme douées du nécessaire know how - les meilleurs franciscains et dominicains de l'époque - les grands de l'économie mondiale eux aussi devraient aujourd'hui écouter davantage les « analystes économiques du Pape » qui ont beaucoup à dire et à enseigner.
- Quoi, en priorité ?
« C'est simple - dit Gotti Tedeschi : en premier lieu, la maladie actuelle de l'économie, on ne peut la soigner que si on la diagnostique correctement.
Et la diagnostiquer de la bonne manière signifie cesser de la comparer à la crise de 1929 dans le but d'indiquer les mêmes solutions pour en sortir.
La crise des Etats Unis de 1929 - causée par les incertitudes des politiques déflationnistes, avec la réduction du pouvoir d'achat face à une énorme capacité productive rendue inutile, basée sur un PIB gonflé - se serait résolue bien mieux si on avait soutenu tout de suite la capacité productive et l'emploi. Voilà, c'est le même chemin qu'on devrait entreprendre aujourd'hui : notre surcapacité productive peut être absorbée par la demande potentielle des pays pauvres qui seraient ainsi aidés dans leur croissance, pouvant même concourir à l'assainissement commun ».
En somme, « aujourd'hui comme en 29 nous sommes devant des poussées de consommation endettée, visant à créer une croissance fictive du PIB. D'où la spéculation sur la croissance des bourses. D'où l'expansion du crédit à bas taux et la surcapacité productive ».
Mais aujourd'hui, « contrairement à 1929, la surcapacité productive est immense et, dans certains cas, elle a des coûts très bas. La bulle à absorber est donc beaucoup plus grande. La crise, donc, peut et même doit se résoudre en impliquant et en en faisant bénéficier les économies les plus pauvres ».
En somme, du dirigisme de Herbert Hoover et Franklin Roosevelt on devrait passer au modèle solidaire de Ratzinger : « De sorte que les pays pauvres - conclut Gotti Tedeschi - ne soient pas contaminés par la crise mais, au contraire, deviennent même partie prenante dans le remède pour la surmonter : la demande qui nous fait gravement défaut aujourd'hui à cause de la crise, eux pourraient la développer et de cette façon, nous et eux, en sortirions mieux ».

Le président des ACLI (Associazioni Cristiane dei Lavoratori Italiani), Andrea Olivero est du même avis.
Celui-ci explique que « le temps est venu que soit définitivement mise noir sur blanc la fin de l'actuel modèle de développement ». Et - selon lui - « il faut mettre en oeuvre un modèle différent, qui place en son centre l'homme ». Et encore : « C'est le bon moment pour que soit reconnue à la société civile sa place dans l'économie mondiale. La société est faite d'une pluralité de sujets qui contribuent au bien commun et qui, si on les laisse agir, peuvent faire dépasser à nos économies la crise actuelle.
Du reste la doctrine sociale de l'Église l'a enseignée depuis toujours : les deux mots clé sont solidarité et subsidiarité ».

C'est tout le monde des associations catholique qui, dans l'attente de l'encyclique sociale, écoute les paroles du Pape et cherche à réfléchir sur celles-ci.
Carlo Costalli, par exemple, président du MCL (Movimento Cristiano Lavoratori), en attendant de lancer... un forum permanent de catholiques réformistes engagés dans le social et qui, d'une certaine façon réponde au pouvoir excessif de la CGIL( Confederazione Generale Italiana del Lavoro - en France, ce serait la CGT, ndt), explique que selon lui les propos du Pape doivent amener en Italie une réflexion immédiate sur la politique sociale actuelle (welfare) : « Selon moi, des propos de Benoît XVI - explique t’il - doit naître une réflexion approfondie qui amène un nouveau modèle de welfare, où tous ces travailleurs qui ont des CDD et qui ne sont pas protégés auraient les mêmes garanties que les CDI. Sur le thème du travail, c'est là notre première urgence ».


Voir ici: En attendant l'encyclique sociale

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Une réponse chrétienne à la crise économique (3) Les nombres et la foi (3)