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Le 2008 de Joseph Ratzinger

Par le vaticaniste de la principale agence italienne, une synthèse lumineuse (5/1/2009)


Salvatore Izzo fait là un beau travail de journaliste, sans parti pris idéologique, même si l'on devine la grande sympathie.
(source)
Toute l'année défile devant nos yeux comme un diaporama rempli d'émotion.
La plupart des sujets ont été abordés dans ces pages.
Les polémiques inutiles ou fabriquées sont ramenées à leur juste place, et les points placés sur les i.
La lumière vient uniquement de lui... le Saint-Père, et les ombres uniquement de son staff. Ce n'est pas une vision idéalisée du Pape. Elle correspond aux faits. Ce que le journaliste appelle des erreurs de communication est réel (un terme que je n'aime pas trop lorsqu'il s'applique au Saint-Père, ce qui n'est heureusement pas le cas ici).

Qu'il me soit permis de rajouter un mot ou deux.

D'abord, depuis qu'il est Pape, à chaque retour de ses brèves vacances, à chaque début d'année, et même avant chaque voyage à l'étranger, devant l'immensité de la tâche qui l'attend, je me dis avec inquiètude: comment va-t'il faire?
Je me le dis d'autant plus que le tintamarre médiatique essaie de nous convaincre que c'est mission impossible, que des centaines de milliers de mécontents - des gays, des lesbiennes, des prêtres défroqués, des femmes évêques, des féministes militantes, des "pro-choix", des juifs et des musulmans déçus, j'en passe - l'attendent pour lui lancer des tomates, ou d'autres projectiles moins inoffensifs...
Et à chaque fois, il "fait".
Le miracle (pour le coup, ce sont les medias qui devraient utiliser ce terme, vu ce qu'ils annoncent) se produit.
Rappelez-vous la Turquie, en 2006 (où on craignait pour sa vie), Cologne et Sidney, Paris (chroniques à répétition d'un bide annoncé), les Etats-Unis (les prêtres pédophiles).
Tout ce que nous pouvons lui dire au terme de cette quatrième année de pontificat, c'est "merci". Je ne crois pas que beaucoup y aient pensé.

Un autre point à souligner: Salvatore Izzo est un professionnel reconnu, et il n'est pas tendre pour ses "confrères", que la recherche du scoop à tout prix conduit souvent à oublier les règles élémentaires de la déontologie. Une leçon que certains feraient bien de méditer.

Raffaella reproduit le billet, et fait un excellent commentaire personnel:


Le 2008 de Joseph Ratzinger

Plus de lumières que d'ombres dans une intense année de pontificat

Le bilan des 12 derniers mois dressé par le vaticaniste de l'agence de presse italienne AGI, Salvatore Izzo :
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« La difficulté, qui a émergé de façon évidente dans les dernières semaines, de présenter et de faire comprendre ce que sont les positions de l'Église, fait apparaître en clair-obscur le bilan de 2008 qu'au contraire Benoît XVI aurait tout les droits de revendiquer comme une année de succès extraordinaires.
Avec le pèlerinage de mai dernier aux Etats Unis et ses dénonciations courageuses, il a réussi à rendre à l'Église le crédit perdu avec le scandale des prêtres pédophiles ; à Sydney les Journées Mondiales de la Jeunesse ont représenté le plus vaste meeting jamais tenu en Océanie et ont ouvert de nouveaux lointains territoires - lointains pas seulement géographiquement - à l'annonce de l'Évangile ; des foules inattendues l'ont acclamé aussi en France, en septembre, accueillant avec confiance son invitation à la laïcité positive. Et même dans les trois pèlerinages italiens (en Ligurie, dans les Pouilles et en Sardaigne) ayant culminé avec l'appel lancé à Cagliari de donner vie à une nouvelle classe politique, Papa Ratzinger a mobilisé des grandes foules et rendu un rôle de premier plan à un catholicisme qui avec la sortie de scène de deux grands personnages comme Carlo Maria Martini et Camillo Ruini semblait avoir perdu sa combativité. Enfin, avec le Synode d'octobre, il a réussi l'opération la plus osée : mettre la Bible au centre de la vie chrétienne en réaffirmant qu'elle doit être lue dans le lit de la Tradition catholique, une synthèse entre nouveau et ancien qui a recueilli le consentement unanime des évêques, qui n'avait pas été aussi net l'année dernière sur le thème de la liturgie, lors de la libéralisation de l'usage du missel en latin.

Benoît XVI, ensuite, peut aussi être satisfait du pas en avant accompli sur le plan diplomatique grâce à l'initiative du concert offert au Vatican par la fille de Deng, qui a relancé le dialogue avec Pékin après les difficultés qui, moins d'un an auparavant, avait mis en évidence l'ambiance glaciale qui avait accueilli la lettre aux catholiques chinois.

Auprès de ces indéniables succès, les incompréhensions n'ont toutefois pas manqué, et quelquefois de véritables contestations, attirées sur le Saint Siège par une série tout aussi longue d'équivoques sinon d'erreurs de communication.
L'épisode le plus sensationnel a été la gaffe de l'observateur permanent à l'Onu, Celestino Migliore qui a résumé en une réponse sommaire pour une agence catholique française la position complexe du Saint Siège sur le thème de la discrimination des gays, qui a ainsi été interprétée comme une condamnation sans appel d'une condition pour laquelle l'Église - et en premier lieu le Pape - fidèle à l'enseignement évangélique sur l'adultère, manifeste au contraire de la compréhension.
A ce propos, on peut certainement affirmer, comme cela a été fait à juste titre, que quelques medias « ont forcé » les paroles de Mgr Migliore mais il reste le fait que la position du Saint Siège a été confiée aux quelques lignes évidemment peu claires de l'agence. L'épisode a eu du reste des dimensions qui rappellent la « crise » amorcée par la citation de Ratisbonne, et si elle confirme la nécessité d'une médiation journalistique plus attentive et plus correcte elle remet également en avant le thème d'une gestion plus avisée de la communication.

E
n ce sens, une occasion manquée a été l'instruction de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sur la procréation assistée, qui pour la première fois reconnaissait comme moralement licites, pourvu qu'elles respectent l'éthique, des tentatives de donner des enfants à des couples qui souffrent de ne pas pouvoir en avoir, et qui a été de fait présentée comme une série de « non » sans appel.

Et certes, les commentaires impromptus des chefs de dicastère qui « crient » sur les lois laïciste en Espagne ou sur le cas Eluana, par exemple, ne sont pas bénéfiques pour l'image du Pape - surtout quand les juges sont encore en train de délibérer - utilisant dans les deux les cas un langage fort, au point d'apparaître provocateur, rendant prévisible que les simplifications des medias restitueront à l'opinion publique une querelle qui a peu à voir avec l'Église réelle. Prudence pas seulement dans le langage, qui serait à recommander aussi dans la politique des annonces qui ne sont pas suivies de faits : ainsi la troisième Encyclique, celle sur les thèmes sociaux, annoncée officieusement au moins cinq fois, semble bloquée dans quelque méandre alors qu'il est entièrement normal d'éviter que les documents pontificaux se superposent, et qu'on attende au moins un an entre une Encyclique et l'autre.
Même les données relatives aux présences des fidèles aux audiences et aux angélus du Pape en 2008 ont été diffusées de manière incomplète, c'est-à-dire sans fournir la possibilité de comparer avec celles des années précédentes, qui aurait mis en évidence qu'elles se référaient à un nombre inférieur de rencontres: deux audiences générales et bien quatre angélus de moins, avec le résultat de montrer une baisse qui n'est certes pas si considérable. (voir aussi: Baisse d'affluence pour le Pape, vraiment? )

Mais surtout, l'anticipation faite par patriarche latin de Jérusalem Fouad Twal concernant le voyage que Benoît XVI devrait accomplir en Terre Sainte en mai s'est révélée un véritable boomerang. Au lieu de l'annonce attendue, en effet, le Pape a été contraint à une ferme condamnation du raid israélien et des provocations du Hamas ». (ndt: j'y reviendrai...)

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