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Manifs musulmanes, samedi: l'avis de Messori

Il règle son sort au dialogue interreligieux et pense que les musulmans finiront par ressembler au pire de ce que nous sommes (7/1/2009)

A propos des manifestations musulmanes dans plusieurs grandes villes européennes, et des scènes particulièrement symboliques qui se sont déroulées à Milan et à Bologne, en marge de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, Vittorio Messori explique en quoi le dialogue avec l'islam n'a aucun sens: il ne s'agit pas de critiquer la volonté de ce même dialogue affichée par Benoît XVI, car le Pape a pris bien soin de préciser comment il l'envisageait - dialogue culturel, et non pas théologique, avec fermeté et en affirmant clairement son identité - mais bien plutôt d'avertir solennellement une certaine frange prétendument libérale de l'Eglise, tentée par l'aveuglement du "bonisme" (je pense que le cardinal-archevêque de Milan, Dionigi Tettamanzi, ex-papabile des medias, et actuellement très silencieux, est particulièrement visé...) que la politique du Vatican, au temps de la guerre froide, pourrait servir de leçon.

Et il renchérit sur les arguments déjà exposés par Michele Brambilla: les musulmans finiront par nous ressembler, par être aspirés dans notre vide spirituel. En somme, de même qu'on pense pouvoir résoudre le problème du racisme par un métissage généralisé, celui du choc des civilisation se dénouerait en une dissolution universelle dans le néant. L'assimilation, mais dans le pire sens du terme.

Qu'on me permette de rajouter quelques mots, après l'annonce (très discrète, et assez tardive) que dans la ville où j'habite, une manifestation a tenté samedi dernier de marcher sur (d'attaquer?) la synogogue.

Ce sont ceux du site La Faute à Rousseau, déjà très bien développés par Brambilla:
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C'est une question de simple bon sens : en aucun cas le gouvernement ne devrait laisser des conflits qui ne sont pas les nôtres, et qui ne nous concernent pas, être importés en France.
Nous n'avons pas à être pris en otage par les supporters respectifs des deux camps; nous n'avons pas a subir les conflits des autres sur notre territoire.

Trop simple pour être compris en haut lieu ?


« Un signe de mépris, ces prières sur les parvis des églises »
Interview de GIACOMO GALEAZZI, ma traduction


- Vittorio Messori, vous êtes l'écrivain catholique le plus lu : quel effet cela vous fait-il de voir les musulmans « assiéger » les cathédrales comme cela est arrivé samedi sur la place du Dôme à Milan ?
« Il me vient à l'esprit l'erreur de perspective dont fut victime l'Église du temps de Paul VI. L'Ostpolitik du Vatican envers les pays communistes se basait sur le présupposé que, même par-dessus la tête des communautés persécutées, il fallait arriver coûte que coûte à un accord avec les régimes communistes, considérés comme détenteurs de l'avenir. On ne s'était pas aperçus que l'écroulement était imminent et inévitable. Si, par la suite, il n'y a pas eu le réveil religieux attendu, c'est aussi à cause du scandale que l'Ostpolitik a déclenché parmi les fidèles de l'« Église du silence ».
Ainsi, aujourd'hui, ce qui offense les islamiques n'est pas notre religion, mais l'irréligiosité et le sécularisme. Souvent, certains hommes d'Église ne comprennent pas qu'en cachant les signes de la foi, ils ne gagnent pas l'estime des musulmans mais leur mépris. C'est une preuve de faiblesse, alors que leur concept de religion est viril, guerrier ».

- Et les prêtres qui abandonnent leur presbytère aux musulmans pour prier ?
« Ils s'attirent un sourire narquois. Papa Ratzinger a raison de vouloir en finir avec une certaine hypocrisie du dialogue, un mot devenu un mantra et un passe-partout dans l'Église des dernières décennies mais qui ne paraît jamais, je dis bien jamais, dans la Bible. Que ce soit dans l'Ancien Testament, ou dans le Nouveau Testament, le terme est étranger. Jésus impose aux siens de prêcher, d'annoncer, de mettre en garde, de convertir, de baptiser, mais pas de dialoguer. S'il n'y a pas une réaffirmation préalable et précise, loyale, de son identité, dialoguer est une perte de temps ou une escroquerie vers l'interlocuteur.
Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Benoît XVI qui, justement ces jours-ci, a rappelé avec fermeté que le dialogue religieux est un mythe, les croyances ne peuvent pas se renier elles-mêmes, acceptant le syncrétisme. Le seul dialogue peut-être possible, a réaffirmé papa Ratzinger, est plus que jamais le dialogue culturel. De toute façon, que cela soit clair: l'agressivité islamique comme nous la connaissons aujourd'hui est un fait récent, commencé avec la migration vers l'Europe et ce n'est pas un signe de force mais de faiblesse. L'Oumma, la communauté musulmane, dans la diaspora en Occident se sent menacée par nos poisons mais aussi par nos valeurs, dérivées du christianisme, même si elles sont sécularisées ».

- Que va t'il se passer ?
« L’avenir, Dieu seul le connaît… À vue humaine, il y aura des instants dramatiques, peut-être des chocs, plusieurs générations seront nécessaires, mais à la fin, nous n'aurons pas une islamisation de nos sociétés mais plutôt une réunion de tous sous le même toit de l'incrédulité, de l'hédonisme, de la sécularisation, du relativisme, du politiquement correct. En somme, dans le peu de bien et le beaucoup de mal, ils deviendront comme nous. Et nous verrons que la fille qui exibe son nombril, et la pizza au jambon et l'alcool que consomme le gamin, en somme les enfants des fidèles immigrés, auront eu un effet bien plus grand, et bien plus dévastant, que toutes les confrontations théologiques ».


© Copyright La Stampa, 5 janvier 2009

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