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21 janvier: Louis XVI

(21/1/2009)

C'est aujourd'hui le 216e anniversaire de la mort de Louis XVI.
C'est le jour de l'année où lui rendre hommage ne paraît pas totalement incongru.
Il y a une bonne dizaine d'année, j'ai consacré mon premier site au roi bon, humaniste et érudit que la révolution a assassiné, sans avoir jamais rendu justice à sa mémoire.

La plupart des portraits de lui qui illustrent les livres qui lui sont consacrés, même ceux a priori favorables comme l'ouvrage de J-C Petitfils, sont choisis de façon à donner l'image d'un homme faible et mou, aux traits empâtés et indécis.
Paul et Pierrette Girault de Coursac, un couple d'historiens passionnés qui lui ont consacré leur vie ont prouvé de façon irréfutable que la plupart de ces portraits étaient postérieurs à sa mort, ou de très mauvaise qualité.
Parmi les portraits qui donnent une image à contre-courant, même s'il est lui aussi postérieur, il y a ce tableau de Nicolas Monsiau, conservé à Versailles, et qui montre le grand géographe qu'était Louis XVI (évidemment, si on veut le discréditer, mieux vaut dire qu'il occupait ses loisirs à faire des serrures!), en train de préparer l'expédition Lapérouse, dont l'organisation était son oeuvre personnelle.

(Souce de l'image: http://www.epochtimes.de/... )


C'est le moment, aussi, de relire, ou de redécouvrir son magnifique testament:
En voici quelques passages, c'est un langage d'une élévation spirituelle que nous ne sommes pas habitués à entendre.

Il me semble qu'il a totalement sa place dans ces pages.

Je laisse mon âme à Dieu mon créateur, je le prie de la recevoir en sa miséricorde, de ne pas la juger d’après ses mérites, mais par ceux de Notre Seigneur Jésus Christ, qui s’est offert en sacrifice à Dieu son Père, pour nous autres hommes quelqu’indignes que nous en fussions et moi le premier.

Je meurs dans l’union de notre sainte Mère l’Eglise Catholique Apostolique et Romaine qui tient ses pouvoirs par une succession non interrompue de St Pierre auquel Jésus Christ les avait confiés. Je crois fermement et je confesse tout ce qui est contenu dans le Symbole et les commandements de Dieu et de l’Eglise, les Sacrements et les Mystères tels que l’Eglise Catholique les enseigne et les a toujours enseignés.

...
Je recommande à mon fils s’il avait le malheur de devenir Roi, de songer qu’il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens, qu’il doit oublier toute haine et tout ressentiment et nommément tout ce qui a rapport aux malheurs et aux chagrins que j’éprouve, qu’il ne peut faire le bonheur des Peuples qu’en régnant suivant les Lois, mais en même temps qu’un Roi ne peut les faire respecter, et faire le bien qui est dans son cœur, qu’autant qu’il a l’autorité nécessaire, et qu’autrement étant lié dans ses opérations et n’inspirant point de respect, il est plus nuisible qu’utile.
...


Je pardonne de tout mon cœur, à ceux qui se sont fait mes ennemis sans que je leur en ai donné aucun sujet et je prie Dieu de leur pardonner, de même que ceux qui par un faux zèle, ou par un zèle malentendu, m’ont fait beaucoup de mal.
Je finis en déclarant devant Dieu et prêt à paraître devant lui que je ne me reproche aucun des crimes qui sont avancées contre moi.

Fait en double à la tour du Temple le vingt cinq décembre mil sept cent quatre vingt douze.
Louis

Aujourd'hui

Le site La faute à Rousseau publie l'Oraison funèbre pour Louis XVI, Prononcée le 21 janvier 2008 en la basilique du Sacré Cœur de Marseille par le père Xavier Manzano.

C'est un très beau texte.
Extraits:
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Lorsque le couperet tombe, ce 21 janvier 1793, ce n’est pas un homme qui aurait commis quelque erreur que l’on veut châtier, c’est un pur symbole que l’on veut abattre et liquider à jamais. On a voulu anéantir un principe au nom d’un autre principe. Pourtant, vous connaissez mieux que moi, chers amis, les détails des derniers instants du Roi, son souci de sa famille, sa préoccupation pour son peuple, son désir de pardonner, bref, tout ce qui fait la grandeur d’une personne humaine concrète à laquelle on veut arracher la vie.
Vous avez peut-être pu aussi considérer une fois dans votre vie un couperet de guillotine : expérience qui fait froid dans le dos. Oui, frères et sœurs, au-delà de toutes les célébrations et relectures historiques, il nous faut d’abord nous confronter à la froide matérialité du meurtre d’un être humain, à la lame d’acier qui tranche un cou et nous demander si un quelconque principe pourra jamais le justifier.
...

Louis XVI a cru jusqu’au bout en ce Dieu qui l’a créé. Et c’est peut-être pour cela qu’il aime son épouse de tout son cœur de mari, ses enfants de tout son cœur de père. C’est peut-être pour cela qu’il offre son pardon à ses bourreaux qu’il considère avant tout comme des personnes, dignes d’amour et capables de repentir. Sa mort offerte, oui, peut alors nous apparaître comme une puissante leçon. Son espérance en Dieu et dans les hommes, jusque dans les affres de la mort, peut raisonner, à la lueur obscure de l’histoire, comme un « Plus jamais ça ! ».

Le Roi est mort ! Mais, plus encore, un homme est mort. Mais il a voulu mourir en aimant, comme le Seigneur en qui il avait mis sa confiance. Et c’est peut-être en cela qu’il n’a jamais été autant Roi, pas au sens où les hommes l’entendent mais au sens où le Christ le dit. En mourrant, il pardonne et c’est ce cri qui rachète le sang versé, ce cri qui constitue le ferment de toute unité humaine parce qu’il rejoint le cri, divin celui-là, poussé par un autre condamné au moment suprême : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! » C’est pour cet homme, cet homme et ses bourreaux, tous êtres humains créés par Dieu, que nous prions.



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Karl Golser chez le Pape Messori, Benoît et les lefebvristes