Articles Images La voix du Pape Voyages Livres Index Votre avis 2008 Autres sites
Accueil Articles

Articles


Blog La lettre du pape Navigation dans le site Laisser un message, lire les messages En attendant l'encyclique sociale Mathématiques et foi Judaïsme & Moyen-Orient Le Vatican et Obama Les "lefebvristes" Blog "Senza peli sulla lingua" Nouveaux liens Dernières entrées

La note du 4 février

publiée par le Secrétariat d'Etat. Texte, réactions et commentaire. (6/2/2009)

La note  
Commentaire et les justifications du Père Lombardi  
Sur le blog anglophone Rorate Caeli  
Un article de Paolo Rodari  


J'avais vu la note dès sa publication sur le blog de Raffaella, et j'en avais extrait le petit paragraphe de conclusion, que j'avais ressenti comme un très émouvant appel du saint-Père à prier pour lui.

<<< Haut de page 


Voici le texte complet, tel qu'il figure dans le bulletin VIS de la Salle de presse du Saint-Siège:

La note

NOTE DE LA SECRETAIRERIE D'ETAT

"A la suite des réactions qui ont suivi le récent décret de la Congrégation pour les évêques levant l'excommunication des quatre évêques de la Fraternité St.Pie X et les déclarations négationnistes ou réductionnistes de Mgr. Williamson à propos de la Shoah, il est apparu nécessaire de préciser certains points:

1.La levée de l'excommunication. Comme cela a déjà été expliqué, le décret du 21 janvier constitue un geste de bonne volonté du Saint-Père répondant aux sollicitations présentées plusieurs fois par le Supérieur général de la Fraternité. Le Pape a ainsi voulu éliminer l'obstacle qui empêchait l'ouverture du dialogue. On attend désormais qu'une disponibilité semblable soit exprimée par les quatre évêques, en adhésion totale à la discipline de l'Eglise.
La grave sanction de l'excommunication Latae Sententiae encourue par ces prêtres le 30 juin 1988, confirmée formellement le 1 juillet suivant, découlait de leur ordination épiscopale illégitime de la part de Mgr. Lefebvre. Si la levée de la sanction les libère d'une sanction canonique, cela ne change rien à la situation juridique de la Fraternité St.Pie X qui ne jouit d'aucune reconnaissance canonique au sein de l'Eglise catholique. Quoique libérés de l'excommunication, ces quatre évêques n'exercent pas de fonctions canoniques dans l'Eglise et leur ministère est illicite.

2.Tradition, doctrine et concile. La condition indispensable à une reconnaissance de la Fraternité est l'adhésion au concile Vatican II, ainsi qu'au magistère de Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul I, Jean-Paul II et Benoît XVI. Comme le précise le décret du 21 janvier, le Saint-Siège ne manquera pas, selon les modalités retenues opportunes, d'approfondir avec les intéressés les questions demeurant ouvertes, de manière à trouver une solution complète et satisfaisante des raisons d'une fracture aussi douloureuse.

3.Déclarations à propos de la Shoah. Parfaitement inacceptables, les positions de Mgr. Williamson à ce sujet sont fermement rejetées par le Saint-Père, comme il l'a lui-même souligné le 28 janvier dernier. En l'occasion, le Pape a évoqué nos frères destinataires de la Première Alliance, déclarant que le souvenir de ce monstrueux génocide devait pousser l'humanité à réfléchir sur l'incroyable puissance du mal lorsqu'il a conquis le coeur de l'homme. La mémoire de la Shoah, avait ajouté le Pape, doit être pour tous un avertissement contre l'oubli, le négationnisme ou le réductionnisme, car la violence contre un seul homme signifie la violence contre tous les hommes. (ndr: c'était l'allusion de l'audience du 28 janvier: aucun homme n'est une île).
Dans la perspective d'une admission à des fonctions épiscopales dans l'Eglise, Mgr. Williamson devra également revenir publiquement et sans équivoque sur des propos que le Saint-Père ignorait au moment de la levée de son excommunication.

Le Pape demande que tous les fidèles s'unissent à ses prières afin que le Seigneur éclaire le cheminement de l'Eglise. Puisse l'implication des pasteurs et des laïcs se renforcer dans le soutien à la délicate mais imprescriptible mission du Successeur de Pierre, gardien de l'unité au sein de l'Eglise".

<<< Haut de page 

Commentaire


Le point 3 fait évidement beaucoup couler d'encre, et j'essaie de ne pas jeter de l'huile sur le feu, pour ne pas nuire au saint-Père.
Il semble cependant que certains veuillent l'utiliser pour mette au jour les dissensions - réelles, ou supposées - au sein de la Curie. Et, peut-être, pour régler des comptes.
Du côté traditionaliste, d'autres trouvent étrange qu'on subordonne la réintégration dans l'Eglise à quelque chose qui n'est jusqu'à nouvel ordre, pas un dogme.

Le Père Lombardi a accordé une interview à Isabelle de Gaulmyn, pour la Croix.
Lire ici: http://www.la-croix.com/...

Il reconnaît: "Nous n’avions pas en main la maîtrise de cette communication."
Un peu plus rien, il écrit:
"Pour l’Église, le problème de la communication n’est pas simple. Faut-il dire tout et tout de suite ? Parfois, il vaut mieux ne pas parler".
...
"Certains documents sont destinés aux spécialistes du droit canonique, d’autres aux théologiens, d’autres à l’ensemble des catholiques et d’autres à tous les hommes. Mais aujourd’hui, quelle que soit la nature du document, il se retrouve directement sur la place publique. Cela devient difficile à gérer".
...........
"Je crois qu’une culture de la communication reste encore à créer au sein de la Curie".
Et il conclut:
"Si les explications de la note de la Secrétairerie d’État du 4 février avaient été données dès la publication du décret, nous nous serions épargné plusieurs journées de passion".
-----------------------
Eh bien, je persiste à trouver inapproprié, voire inadmissible, l'emploi répété de ce terme de communication dans ce contexte.
De toutes façons, quelle qu'ait été ladite communication, elle n'aurait rien changé au processus de sabotage voulu, prévu longtemps à l'avance; c'est être bien naïf que de croire que le simple fait de présenter un texte en premier à des journalistes majoritairement hostiles aurait pu rendre "les carottes moins amères"..
Et je suis assez mal à l'aise quand le Père Lombardi, cherchant manifestement un bouc émissaire, se défausse sur le cardinal Hoyos, en déclarant:
"Les positions des autres évêques n’ont pas été suffisamment prises en compte. Ce qui est sûr, c’est que le pape l’ignorait. S’il y en a un qui devait le savoir, c’est le cardinal Castrillon Hoyos".

C'est ce que dit en substance le blog http://rorate-caeli.blogspot.com/ :

<<< Haut de page 

Rorate Caeli

Ma traduction de l'anglais:
Il est désagréable de dire cela, mais le Père Lombardi n'est pas sincère. Si le Pape ne savait pas, de nombreuses personnes peuvent être blâmées, mais si Lombardi ne savait pas, même si son bureau a été chargé de la préparation de la note présentant le décret, il doit alors se blâmer lui-même. Il est l'homme-clé du Pape dans toutes les questions connexes aux medias. Lui-même ou n'importe qui dans l'équipe qui a participé à la plus calamiteuse opération de communication dans l'Eglise (le Bureau de Presse du Saint-Siège / Radio Vatican, le tout sous son contrôle personnel et le plus gros fardeau financier du Vatican) aurait pu simplement chercher dans Google n'importe lequel parmi les textes problématiques écrits par Mgr R. Williamson, dont quelques-uns sur son propre blog ... Ou, il aurait pu simplement chercher dans les dossiers du nouveau partenaire d'affaires, Youtube.

La plupart de ceux qui sont impliqués connaissaient quelques-unes de ces étranges opinions, et Lombardi aurait dû aussi - ce n'est pas comme si quelqu'un avait caché quelque chose. Et tout était disponible depuis des années à toute personne disposant d'une connexion Internet - la seule nouvelle information a été l'entrevue, étrangement diffusée le jour même où le décret a été signé. Peu s'attendaient à ce que les médias gonflent cette histoire pendant si longtemps, mais Lombardi ne devrait pas chercher un bouc émissaire, pour sa propre incompétence dans la tâche complexe de l'utilisation des moteurs de recherche ...
...

<<< Haut de page 

Un article de Paolo Rodari

Le cas Lefebvre.
Une note du secrétariat d'État du Vatican demande à Williamson de se rétracter
5 février 2009
Il Riformista
Ma traduction
-------------------
Après la demande sans précédents du chancelier allemand Angela Merkel au Pape d'éclaircissements supplémentaires sur le cas Richard Williamson, après les mots très durs (également sans précédent) de l'ex président de la conférence épiscopale Karl Lehmann contre le Pape et ceux qui ont décidé la révocation de l'excommunication des quatre évêques lefebvristes et, surtout, après l'attaque à la gestion de la curie romaine (et, donc, paradoxalement à lui-même!) du cardinal Walter Kasper sur Radio Vatican (en d'autres temps une interview semblable ne serait pas sortie et, à posteriori, on aurait fait comme si de rien était), voilà que le secrétariat d'État du Vatican, sur décision du cardinal Tarcisio Bertone, ayant entendu l'avis du Pape, a décidé hier de publier une longue note dans laquelle il précise quelques points importants. Et il les précise surtout au bénéfice de l'Église, de ses appareils, de ceux qui (y compris les évêques et des cardinaux) durant ces jours n'ont pas défendu le Pontife mais l'ont attaqué : en fin de compte, des attaques de cette importance contre le Pape, on n'en avait jamais vu récemment.
La note dit trois choses.
D'abord elle rappelle ce que la révocation de l'excommunication signifie : c'est un geste avec lequel le Pape répond « bénignement » à une demande des lefebvristes (ce n'était donc pas une décision tombée sur le dos des lefebvristes sans leur consentement). C'est un geste d'ouverture, prélude d'un chemin qui reste encore à accomplir (la pleine communion avec Rome n'existe pas encore : aujourd'hui les lefebvristes sont dans la même position dans laquelle se trouvaient les orthodoxes il y a 50 ans). Le décret élimine une excommunication prononcée en 1988 pour des ordinations épiscopales illégitimes (il n'y avait pas de motifs doctrinaux). Aujourd'hui la Fraternité Saint Pie X n'a aucune reconnaissance canonique de l'Église catholique (les évêques, même s'ils sont validement ordonnés, ne peuvent pas exercer licitement leur ministère).

Second point : pour que les lefebvristes arrivent à la pleine communion avec Rome, ils doivent accepter tout Vatican II et tous les magistères des Pontifes suivants le Concile : sur ce point, il ne sera pas transigé.

Troisième point : comme le Pape l'avait déjà dit le 28 janvier, les déclarations sur la Shoah de Williamson sont absolument inacceptables et sont fermement refusées par Benoît XVI. Et, quant à Williamson, pour qu'il soit admis à des fonctions épiscopales dans l'Église, il devra de manière sans équivoque, et publiquement prendre ses distances par rapport à ses positions concernant la Shoah, positions non connues du Pape au moment de la levée de la excommunication.

Cette dernière annotation n'est pas secondaire. Elle dit qu'avec Williamson les comptes sont encore ouverts. Et, en outre, elle dit que ceux qui ont aidé le Pape dans le chemin qui a porté au décret de révocation de l'excommunication ont une responsabilité : en particulier le cardinal Dario Castrillon Hoyos, président d'Ecclesia Dei, mais aussi le préfet de la congrégation des évêques, le cardinal Giovanni Battista Ré.

Bien que la télévision suédoise ait hier démenti que la décision de faire passer l'interview de Williamson le 21 janvier dernier ait été prise à la suite d'un complot destiné à salir Ratzinger, au-delà du Tibre, nombreux sont ceux qui considèrent qu'une mise en scène occulte était derrière tout l'événement. Une mise en scene sur laquelle ont soufflé, consciemment ou non, des prélats dont on aurait attendu un comportement différent.

Du reste, ce n'est pas une nouveauté : Benoît XVI a des ennemis, même à la curie. Ce sont principalement ceux qui n'ont jamais accepté sa ligne de rétablissement d'une exégèse correcte de Vatican II, surtout dans le domaine liturgique. Mais ce sont aussi ceux qui n'ont pas vu de changements significatifs dans le gouvernement de la curie romaine comme souhaités avant le conclave de 2005. Ratzinger parlait de « saleté dans l'Église ». Il parlait de la nécessité de faire de nettoyer. Et il laissait entendre la volonté d'une réforme de la curie romaine radicale. Cette réforme n'est pas arrivée et aujourd'hui au timon de l'Église il y a des cardinaux depuis longtemps à l'âge de la retraite, qui au lieu d'agir dans l'intérêt du Pontife et de l'aider à gérer les instants le plus critiques pensent à autre chose. Au fond, la crise de ces jours n'a rien fait d'autre que mettre en évidence un mécontentement toujours plus critique.

<<< Haut de page 
Version imprimable

Laissons la tempête s'apaiser... Complot (suite)