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"Le pouvoir le plus secret du monde"

Un dossier du précédent numéro de La Vie (23/2/2009)

Le titre suggère, décidément, que certains catholiques, en France, réclament la transparence. C'est-à-dire réduire le "pouvoir" (de quel pouvoir parlent-ils?) de l'Eglise à celui d'une simple démocratie post-moderne où gouverner est devenu pratiquement impossible, car personne ne peut plus rien décider.

La Vie, qui s'intitule (précision pour les lecteurs étrangers) "Hebdomadaire qui propose de donner du sens à l'actualité avec un regard chrétien et humaniste", consacrait dans son numéro du 12 au 18 février un dossier fourni dont on peut admirer le titre flamboyant sur la couverture...

La Vie, rappelons-le, est ce journal qui s'est permis de lancer une violente fronde contre le Saint-Père, via sa "pétition d'intellectuels" (ce vilain mots d'intellectuels, qui discrédite les non-initiés), gonflant au passage des tirages qui en avaient peut-être bien besoin.

Le "pouvoir" le plus secret du monde.
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Voilà qui a de quoi faire fantasmer les amateurs de frissons, et rappelle fâcheusement les thriller ésotérico-religieux dans la veine de Dan Brown.

Le dossier est disponible sur leur site , et franchement, c'est intéressant de le lire, au moins les titres, ne serait-ce que pour mesurer l'énormité du fossé qui sépare le Saint-Père (qui se veut vraiment le Père de tous les catholiques) des représentants de cette Eglise post-conciliaire acharnée à prendre le train de la modernité, qui a du mal à digérer l'arête des "intégristes".
Et surtout le pouvoir de nuisance de ces idées, même publiées dans un journal à faible tirage, car Caroline Pigozzi, dans Paris-Match n'a finalement rien fait d'autre que recopier La Vie, je le constate en prenant connaissance du dossier (et La Vie, a, il me semble, développé des idées que John Allen défend depuis longtemps).

Le vocabulaire utilisé, est celui du monde des affaires, et même du showbiz: casting (2), communication (3), gouvernance, gestion (la curie n'est pas géré!!). Et par dessus: catastrophe(1), culte du secret (on en revient à la fameuse transparence... en négatif).

(1) On retrouve la litanie des "bourdes". Tous les "vaticanistes" de la tendance dite "libérale" reprennent, en se recopiant, les mêmes arguments! Ils avaient soigneusement mis à jour leur carnet de revendications! John Allen ouvrait le bal.
La plupart des observateurs ne sont pas surpris. Du discours de Ratisbonne, qui a choqué l’islam, au baptême de l’ex-musulman Magdi Allam dans la basilique Saint-Pierre, à Pâques 2008, en passant par l’affaire de la nomination de Mgr Wielgus à l’archevêché de Varsovie, sans oublier ses propos pendant son voyage au Brésil – où il avait estimé que le catholicisme avait été imposé sur le continent sud-américain sans nuire aux indigènes –, le pontificat a déjà son lot de controverses et d’erreurs de communication. Au-delà de l’évidence – à savoir que personne au Vatican n’est en mesure d’assumer une communication dite de crise –, nous avons essayé d’identifier les facteurs qui ont produit cette catastrophe, en interrogeant, en France et à Rome, de fins connaisseurs du système. De manière symptomatique, tous, ou presque, ont souhaité s’exprimer de façon anonyme.

(2) « Benoît XVI a adopté un mode de vie très monastique, académique, universitaire, qui le protège », explique un ancien diplomate. Jean Paul II était hyperrelationnel et tenait messe et table ouvertes. Benoît XVI mange et prie seul, et il n’aime pas voir virevolter conseillers ou courtisans. « Joseph Ratzinger est un solitaire, je ne lui ai jamais connu de véritable ami, assure un ancien collègue universitaire. Il travaille seul. C’était déjà le cas lorsqu’il fut archevêque de Munich. » Devenu pape, il dirige avec la même parcimonie. Les chefs de dicastère ne le rencontrent en privé que rarement. Des rendez-vous exceptionnels sont difficiles à obtenir, même pour son secrétaire d’État. Seules trois personnes le voient quotidiennement : son secrétaire Georg Gänswein...

(3) Dans le journal, un article s'intitule "Communication de crise: ce que Rome aurait dû faire".
Il a été pondu par un enseignant en sciences de la communication(!!) qui nous explique doctement "en quoi Rome n'a pas respecté les 4 règles de base"(Dieu merci, il est peu probable que le Pape fasse appel aux services d'un tel gourou!)
Je cite les en-tête: 1. Etre réactif, 2. Montrer sa compassion, 3. Assumer son erreur, 4. Occuper le terrain.

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Bref, La Vie a décidé de voir dans le Pape un gaffeur à répétition, à placer d'urgence sous la tutelle d'un spin doctor, et dans l'Eglise une multinationale, au même titre qu'IBM, dont il devrait être le PDG.
Si l'on compare cette "réponse" (on ne peut pas se contenter de parler d'"analyse", car La Vie s'est érigée en protagoniste majeur de la crise) avec les allusions délicates du Saint-Père , uniquement animé d'un souci pastoral, on mesure l'ampleur de la fracture. Pour dire les choses sans langue de bois, les critiques sont minables.
Nul n'est de trop, dans l'Eglise, nous dit le Pape, et nous allons essayer de l'écouter. Mais avec ceux-là, ce sera dur....

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