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Deux réflexions du père Scalese

Sur l'affaire le la fillette brésilienne, et sur la polémique autour des préservatifs. Des réflexion pleines de sagesse et de bon sens. (24/3/2009)

Sa modestie dût-elle en souffrir, j'aimerais bien que les billets du père Scalese (Blog "Senza peli sulla lingua" ) aient la plus large diffusion.
Si je dis cela, ce n'est pas dans le but d'attirer du "traffic" sur mon site (!!!) ce dont je me moque, mais parce que sa voix est exceptionnellement clairvoyante.
C'est encore le cas pour ces deux articles, datés d'hier et d'aujourd'hui, que j'ai traduits pour le plaisir, et que je vous livre... pour le vôtre.

Rectificatif:

Un lecteur me signale une erreur dans la traduction, que j'admet bien volontiers.
Le Père Scalese écrit en effet - cf L'exemple des Philippines ci-dessous:
Voglio solo far notare che non è affatto vero che nei paesi a grande maggioranza cattolica l'AIDS è piú diffuso.

Ce que j'ai traduit par: "Je veux seulement faire remarquer qu'il n'est pas tout à fait vrai que c'est dans les pays à grande majorité catholique que le SIDA est le plus diffus".

Mon lecteur attentif m'écrit, à juste titre:
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"... en fait il faudrait mettre :
Je veux seulement faire remarquer qu'il n'est pas du tout vrai que dans les pays à grande majorité catholique le SIDA est plus diffus.
Ayant lu l'article en italien ce matin, j'ai tout de suite été vérifier la nuance que vous indiquiez mais en fait elle n'est pas exacte. Le dictionnaire larousse franco italien de poche, le bon vieux Padovani d'il y a trente ans, précise bien que affatto veut dire 'tout à fait' mais aussi que dans les phrases négatives il renforce la négation et qu'ainsi niente affatto veut dire pas du tout. Ici c'est le cas : non è affatto dit le P Scales, n'est pas du tout le cas. Ce qui est plus qu'une nuance."
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La nuance est de taille, en effet, et je le remercie. J'avais bien saisi l'intention du Père Scalese, mais pris l'expression, mettons pour... une litote ironique!

Sur ce même sujet, j'avais remis un ligne un article de 2006, "Le sida est-il catholique?".

 

Le sida n'est pas catholique

C'est ce qu'il affirme avec humour dans ce billet daté du 23 mars.
Où l'on voit réapparaître Hans Kung, en oracle délirant!


Les théologiens du prophylactique
http://querculanus.blogspot.com/2009/03/i-teologi-del-profilattico.html

Je ne voudrais pas tomber dans deux pièges : le premier est celui de continuer à parler de préservatif. C'est exactement ce que veulent les ennemis de l'Église, lesquels commencent par nous entraîner sur leur terrain, pour ensuite nous attaquer plus facilement. Il est très important de ne pas se prêter à leur jeu ; non pas parce qu'il serait interdit de parler de préservatifs; mais parce qu'on doit en parler lorsque nous le voulons, et pas lorsque eux le veulent. Nous pouvons en parler dans le contexte d'un débat scientifique sérieux et d'une réflexion morale honnête ; pas dans un contexte polémique annoncé et superficiel.
Aussi parce que - et c'est exactement ce que veulent ces messieurs - le temps que nous consacrons aux diatribes totalement inutiles sur le prophylactique est du temps volé à l'annonce du Christ, qui seul peut sauver l'homme. Même du SIDA. C'est précisément ce qui les terrorise : que le Christ soit annoncé et puisse conquérir les âmes.

Le second piège est celui de continuer à donner de l'importance à certains personnages, qui ne sont pas dignes de la moindre considération. Hans Küng a accordé sa énième interviewe (il doit encore montrer qu'il est là!) au site Periodista Digital ... Il est évident que, si nous continuons à lire et à commenter ses interventions, il pensera être vraiment un prophète. Il y a le risque de servir de caisse de résonance à ses délires. Donc, mieux vaut l'ignorer.
Mais comme le théologien "surévalué", pour l'occasion improvisé oracle, dit des choses tout juste bonnes à jeter à la corbeille, il faut aussi que quelqu'un le démente. Le problème du jour est la condamnation du préservatif comme moyen pour combattre le SIDA en Afrique.
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« Vous êtes particulièrement attristé par les conséquences que ce moralisme intolérant peut avoir dans le continente noir ?
- Oui. Je suis très peiné (mon commentaire: tu parles!) de constater que l'Histoire jugera les deux Papes [Woytila et Ratzinger] comme deux des principaux responsables de la propagation du SIDA, spécialement dans des pays avec de grandes majorités ou des minorités catholiques, comme dans le cas de l'Afrique. Il est suprêmement hypocrite de condamner les préservatifs dans des régions comme en Afrique, avec haut risque de SIDA et, en même temps, de demander de protéger les pauvres des maladies les plus nocives ".
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L'exemple des Philippines

Je le répète, je ne veux pas entrer dans la polémique.
Je veux seulement faire remarquer qu'il n'est pas vrai du tout que dans les pays à grande majorité catholique le SIDA est plus diffus.
Un exemple ? Les Philippines. Dans le pays où je vis, à immense majorité catholique, le SIDA n'existe pratiquement pas. Le statistiques de l'UNAIDS disent qu'ici il y a 8300 cas de malades du SIDA (oui, vous avez bien lu, il ne manque aucun zéro : huit mille trois cents), sur une population de plus de 90 millions d'habitants. Essayez vous-même de calculer le pourcentage, et comparez le avec celui d'autres pays non catholiques (pour rester dans les parages, avec la Thaïlande) ou avec celui de pays plus « civilisés » où il est commun de recourir au prophylactique. Comment est-ce possible ? Les Philippins seraient-ils tous des Saint-Louis de Gonzague et Sainte Marie, entièrement maison-et-église ? J'ai des doutes. Alors cela signifie qu'ils font un usage intensif du préservatif! Voulez-vous savoir ce qu'ils en pensent ? Si vous ne vous scandalisez pas, ils disent : « C'est comme de manger un bonbon avec le papier ». Ils ne veulent vraiment rien en savoir. Les pouvoirs habituels font tout pour convaincre les philippins d'utiliser des préservatifs : d'abord avec une campagne de terrorisme psychologique pour les convaincre des risques auxquels ils s'exposent (malgré que l'évidence des faits montre le contraire) ; actuellement avec la discussion au Congrès du Reproductive Health Bill qui, s'il était transformé en loi, permettrait le libre accès aux différents types de contraception (il faut garder à l'esprit qu'aux Philippines, ni le divorce ni l'avortement n'ont encore été légalisés).
L'unique explication réside dans le fait que, sans être un peuple aux moeurs vierges, les philippins, en grande majorité, suivent encore mère nature (que Dieu les bénisse ; ils sont parmi les rares qui continuent à faire des enfants!) et ils cherchent à éviter les comportements à risque. Sans besoin de préservatifs

 

L'affaire de Recife

J'ai suivi l'affaire de l'avortement de la fillette brésilienne.
Voici le premier article, écrit à chaud, le 9 mars, soit deux jours après la publication des faits: Polémique au Brésil..., et mon dossier: L'avortement d'une fillette au Brésil .

Le 11 mars, alors que l'affaire "éclatait" j'écrivais (Crise de confiance):
J'aimerais quand même bien entendre, pour une fois, une voix plus autorisée que la mienne monter au créneau pour dénoncer la fausse compassion envers un malheur authentique qui met en évidence une terrible misère morale dont personne ne se soucie, sinon pour dénoncer les faux coupables...

Je suis contente de voir aujourd'hui que cette voix attendue plus autorisée que la mienne, (mais pas assez connue!) s'est enfin élevée.
Je retouve dans l'analyse très juste du Père Scalese à peu près tout ce que j'avais dit ou pensé, mais de ma part sans recul suffisant.
Seul bémol, j'avais traduit l'article de Mgr Fisicchella (Du côté de la fillette brésilienne) , et aujourd'hui, je ne réécrirais pas tout à fait le même commentaire. Si, quand même, j'avais écrit: On pourra aussi dire que Mgr Fisichella "lâche" son confrère brésilien - qui a été maladroit, ou courageux, selon les points de vue.

mardi 24 Mars 2009
De la part de l'Évêque brésilien

http://querculanus.blogspot.com/2009/03/dalla-parte-del-vescovo-brasiliano.html

Hier Sandro Magister a publié sur son site un article intitulé « Bombes à retardement: En Afrique le préservatif, au Brésil l'avortement ».

Après avoir fait référence à la désormais archi-connue question du prophylactique, Magister s'arrête sur une autre question, qui risque d'être encore plus nuisible pour l'Église : la question de l'enfant brésilienne de neuf ans contrainte à avorter de deux jumeaux après été violée de façon répétée par son beau-père.
Comme vous vous en souvenez, l'Archevêque d'Olinda et de Recife (le diocèse où s'est produit l'avortement), Dom José Cardoso Sobrinho, avait rappelé la loi ecclésiastique en vigueur en matière d'avortement (le can. 1398, qui prévoit l'excommunication latæ sententiæ pour celui qui procure l'avortement, en obtenant l'effet), en précisant que, dans ce cas précis, l'excommunication concernait les médecins et pas l'enfant. Quelques jours après, sur l'Osservatore Romano, paraissait un dur article intitulé "De la part de l'enfant brésilienne", signé par Mgr Rino Fisichella, Président de l'Académie Pontificale pour la vie, qui pratiquement désavouait les actes de l'Archevêque d'Olinda et Recife. Le lendemain de la publication de l'article, sur le site de l'Archevêché brésilien, étaient diffusées quelques « Clarifications », sous la signature du Vicaire général, du Chancelier, du Recteur du séminaire et de l'Avocat de l'Archevêché, en plus du Curé d'Alagoinha (dans un autre diocèse), lieu d'origine de l'enfant. Par ces « Clarifications » les criques du Vatican étaient repoussées véhémence.

Eh bien, pour être franc, je trouve tout cela particulièrement inquiétant. Un nouveau dérapage. Heureusement, dans ce cas, le Saint-Père n'était pas impliqué; mais quoi qu'il en soit, l'Osservatore Romano n'est pas un bulletin paroissial et l'Académie Pontificale pour la vie est un organisme de la Curie Romaine : ce n'est pas très édifiant d'assister à une diatribe entre un Archidiocèse, et le Saint Siège. Je ne veux pas entrer dans le vif de la question (aussi parce que je reconnais qu'il s'agit d'une question très complexe et délicate, et je n'ai pas de compétence en la matière) ; je veux seulement m'arrêter sur la forme, sur la procédure qui a été suivie.
Eh bien, selon moi, certaines choses ne devraient vraiment pas arriver. Comment est-il possible que du journal du Saint Siège partent des flèches contre un Archevêque, sans que l'on ait tenté de le contacter pour un éclaircissement ? Ils ont bien fait, les collaborateurs de cet Archevêque, (on remarque la classe : pas lui directement !) de réfuter l'attaque : « L'auteur s'est arrogé le droit de parler de ce qu'il ne connaissait pas, sans faire l'effort de discuter par avance de manière fraternelle et évangélique avec l'Archevêque, et par cet acte imprudent il cause une grande confusion parmi les fidèles catholiques du Brésil. Au lieu de consulter son frère dans l'épiscopat, il a préféré donner crédit à notre presse très souvent anticléricale ».
Mgr Fisichella avait accusé Dom José de précipitation ; à ce qu'il semble, le seul à s'être précipité a été justement le Président de l'Académie de la vie.

Dans de semblables situations, il faut être très prudent. Il y a des critères généraux qui ne peuvent pas être « expédiés ».

1. En principe, il faut accorder du crédit à ceux qui sont directement impliqués dans un événement. Le « principe de subsidiarité » interdit à l'autorité supérieure d'interférer dans les décisions de l'autorité inférieure, s'il n'y a pas des raisons suffisantes pour le faire. La raison est simple : seul celui qui est sur la place connaît bien la situation et donc sait comment il vaut mieux se comporter dans ces circonstances déterminées. Certes, il peut se tromper (comme tous, du reste), mais il faut lui faire confiance.

2. Dans toute chose, il existe une procédure qui doit être respectée. Si vraiment il y a quelque chose de grave, avant de réprimander publiquement, il serait opportun de rappeler en privé. Je n'ai pas l'impression que dans d'autres cas récents, qui auraient mérité des interventions bien plus décisives, on ait suivi cette route. Pourquoi? Peut-être parce que dans ces cas il s'agissait d'Évêques européens et dans celui-là d'un Évêque du « tiers-monde » ?

3. Il est très dangereux de censurer un Évêque de cette façon : cela signifie pratiquement « le délégitimer ». Justement les « clarifications » font remarquer que l'intervention romaine cause une grande confusion parmi les catholiques brésiliens.
Quelle serait donc la faute de l'Archevêque d'Olinda et de Recife ? Celle d'avoir rappelé l'enseignement et la loi de l'Église. Qu’on y réfléchisse: sa faute est seulement celle d'avoir rappelé : Dom José n'a excommunié personne ; il a seulement dit qu'en certains cas, les adultes (pas les enfants) encourent l'excommunication.

4. Prenons garde à accorder du crédit aux media plutôt qu'à nos frères qui se battent en première ligne. Ne nous illusionnons pas de connaître la réalité, parce que nous lisons les journaux ou regardons la télévision ; mais ne nous apercevons-nous pas qu'il s'agit là d'une réalité purement virtuelle. Seul un témoin direct, sait comment les choses se sont vraiment passées.

5. Soyons aussi attentifs à ne pas vouloir à tout prix apparaître attentionnés, compréhensifs, humains. Ces attitudes sont importantes, mais elles doivent toujours être conjuguées avec le respect de la vérité. Si elles sont dictés par le désir d'apparaître 'à la page' (en français dans le texte), satisfaire les media ou nous attirer la sympathie des masses, ces attitudes deviennent une caricature et finissent par obtenir l'effet contraire.

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Une lettre de Francisco Cossiga L'Avvenire s'en prend (avec raison) aux français