Visite dans une paroisse romaine
Dimanche dernier. Un vrai bonheur! Le reportage de l'Osservatore Romano, les paroles du Saint-Père, et des photos (1er/4/2009)
Poursuivant la tradition de visites dans les paroisses romaines, Benoît XVI s'est rendu dimanche matin à celle de la Ste Face de Jésus dans le quartier de la Magliana: l'église a été consacrée en 1982.
Voici des photos, pour le plaisir, et le récit de cette visite par l'Osservatore Romano, qui ne conserve pas ses archives (ma traduction).
Les photos sont issues du site de mon ami italienne Gloria.
Il y a aussi celles de Spaziani.
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Un point de référence pour tout le quartier
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Dieu, même lorsqu'il est caché comme le soleil un jour de pluie, « existe, nous est proche, nous aide et nous accompagne ».
Au début de la visite à la paroisse du Saint Visage de Jésus à la Magliana, Benoît XVI a recouru à une métaphore météorologique pour parler de la présence de Dieu dans la vie de l'homme malgré les nombreux « problèmes de notre monde d'aujourd'hui ».
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Le Pontife s'est dimanche matin, 29 Mars, dans la périphérie ouest de la capitale pour rencontrer une communauté active et dynamique et aussi dans l'homélie de la messe il a voulu porter un message d'espoir « dans notre époque, marquée par une crise générale, sociale et économique ».
Se laissant contaminer par l'enthousiasme avec lequel il a été accueilli, l'évêque de Rome a parlé plusieurs fois a braccio. La première fois, à peine arrivé sur le parvis de la toute nouvelle église - elle a été inaugurée le 25 mars il y a trois ans - pour remercier les nombreux fidèles qui l'ont accueilli avec joie en plein air malgré le mauvais temps. La plupart, en effet, ont suivi la messe sur l'écran géant installé sur la place, vu qu'à l'intérieur seules 250 personnes ont pu trouver place pour s'asseoir.
« Merci d'être avec moi - a t'il dit à peine arrivé- en ce beau dimanche. Malheureusement il pleut, mais même le soleil arrive. Peut-être est-ce le signe de ce temps pré pascal, où nous sentons les souffrances du Seigneur et tous les problèmes de notre monde d'aujourd'hui, chacun à notre manière. Mais nous savons aussi que le soleil, bien que souvent caché, existe ; que Dieu est là, qu'il nous aide et qu'il nous accompagne. En ce sens - a t'il ajouté- nous voulons aller maintenant vers la Pâques en sachant que les souffrances et les difficultés font partie de notre vie, mais en sachant aussi que derrière il y a le soleil de la bonté divine ».
Ensuite, Benoît XVI est entré à l'intérieur du moderne édifice liturgique, où il s'est recueilli en adoration dans la chapelle du Très saint Sacrement avant la messe.
Au début du rite, concélébré par le cardinal vicaire, Agostino Vallini, l'évêque auxiliaire du secteur ouest, Benedetto Tuzia, et le curé don Luigi Coluzzi, ce dernier a souhaité la bienvenue au Pape.
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Après avoir parcouru l'histoire de la communauté - érigée en 1992 et initialement dédiée à Saint Maximilien Kolbe - le curé a illustré « les nombreuses lumières » et « les nombreux défis qu'elle doit affronter » : une en particulier est la rencontre avec les nouvelles générations, « présents dans ce territoire - a t'il précisé - dans un pourcentage très élevé. Nous ne sommes pas encore satisfaits ; même si beaucoup de jeunes se sont pressés autour du Seigneur avec la prière, les sacrements et le service de la charité, nous somme harcelés par la pensée de ceux, nombreux, auxquels nous ne sommes pas encore parvenus à montrer le visage affectueux du Père, et souvent ils s'engagent vers des sentiers tristes et sans espoir ». Pour don Coluzzi, un motif de consolation est que l'église « soit devenue un point de référence » pour tout le quartier, « en particulier pour les plus faibles, prenant en charge beaucoup de situations de pauvreté matérielle et morale, en synergie avec les institutions locales » avec lesquelles un plan opérationnel d'assistance est en cours. « Beaucoup d'immigrés et de pauvres - a t'il conclu - trouvent écoute et accueil grâce à l'engagement infatigable des laïques ».
Et justement, les laïques ont été les protagonistes de la seconde partie de la visite.
Au terme de la messe, derrière l'église le Pape en effet a d'abord rencontré les enfants qui se préparent à la première communion.
« Je suis heureux d'être aujourd'hui avec vous, même si le temps est mauvais et que nous nous sommes levés une heure plus tôt » a t'il dit en faisant allusion au changement d'heure légale. « Toutefois - a t'il ajouté- nous sommes tous réunis et je sais que vous vous préparez à la première communion, à la rencontre avec Jésus… Tous, nous voulons voir et connaître Jésus, qui est présent parmi nous. Maintenant, vous faites ce chemin de préparation et ensuite, au moment de la première communion Il sera très proche de vous, et vous pourrez ressentir combien Il sera avec vous. À Pâques, avec la beauté de la fête, nous pourrons mieux sentir quelle fête la présence de Jésus Ressuscité apporte au coeur. Et donc - a t'il conclu- je vous souhaite un bon dimanche, une bonne préparation pour la Pâques et pour la communion et beaucoup de joie dans les vacances et ensuite naturellement de bonnes fêtes pour la première communion : le centre n'est pas le déjeuner, mais le centre sera Jésus lui-même. Priez pour moi, je prie pour vous ».
Ensuite, ce fut le tour des membres du conseil pastoral, rencontrés dans le salon paroissial. Au nom des présents, Antonio Nardella a illustré pour le Pape les principales initiatives de la communauté : évoquant les premiers pas, avec le geste de solidarité, de la part de quelques jeunes, qui se rendirent dans l'ex-Yougoslavie pour témoigner aux populations en guerre la générosité des gens de la Magliana; jusqu'aux temps plus récents, quand - « nous avons vécu la mission populaire comme une grande occasion de réveil spirituel pour tout le quartier. Enfin, à partir de la dédicace de la nouvelle église, nous avons relevé que les parcours de foi proposés, ont été accueillis et ont suscité une joie et une participation renouvelées ». Le Pape a répondu avec les mots publiés ci-dessous. Enfin avant de monter dans la voiture pour rentrer au Vatican, depuis le parvis, il a remercié pour l'accueil reçu. « Votre enthousiasme - a t'il dit- me fait penser à l'Afrique, où là aussi j'ai vu beaucoup de gens avec la joie d'être catholiques, d'être une partie de la grande famille de Dieu. Merci, parce que je vois cette joie aussi chez vous. Je vous souhaite un bon dimanche et un bonne Pâques et la joie du Seigneur dans toutes les complications de la vie : que sa lumière soit toujours présente ».
Aux laïcs engagés dans les activités paroissiales
Le Pape aussi a besoin de conseils
Après la célébration de la messe, dans le salon paroissial Benoît XVI a rencontré les membres du conseil pastoral. Répondant au salut que lui a adressé un représentant, le Pape a improvisé un discours sur le rôle du laïcat à partir du Concile Vatican II, soulignant que les conseils pastoraux réalisent une oeuvre de l'Esprit Saint et en témoignent la présence dans l'Église.
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Chers amis, en cet instant je peux dire seulement merci pour tout ce que vous faites pour la construction de l'Église vivante dans ce quartier de Rome. Il me semble que c'est un des dons du Concile Vatican II que l'existence de ces Conseils pastoraux, où des laïcs représentants de toute la communauté affrontent, avec le curé et avec les prêtres, les problèmes de l'Église vivante d'un quartier, aident à construire l'Église, à rendre présente la Parole de Dieu et à sensibiliser les gens sur la présence de Jésus Christ dans les sacrements. En ces temps où le sécularisme est fort, et où toutes les impressions qui tournent autour sont en réaction contre la présence de Dieu, contre la capacité de percevoir cette présence, il est d'autant plus important que le prêtre ne soit pas laissé seul, mais soit entouré de croyants qui avec lui portent cette graine de la Parole et aident à ce qu'elle reste vivante, et croisse, même dans notre époque. Donc merci pour vos initiatives. Il est important de consulter, d'aider, d'assister les gens dans la souffrance, de faire expérimenter la proximité des croyants qui se sentent particulièrement proches de tous ceux qui souffrent.
J'ai vu cela en Afrique : il y a à Yaoundé, au Cameroun, un grand centre qu'a créé le cardinal Leger, canadien, grand père du Concile, où je l'ai connu. Après le Concile, en 1968, il sentait le besoin non seulement de prêcher et de gouverner, mais d'être un simple prêtre pour assister les souffrants. Il est allé au Cameroun, a créé ce Centre, qui aujourd'hui appartient à l'État, mais où travaillent surtout des ecclésiastiques, où on voit toute la gamme des souffrances : Sida, lèpre, tout. Mais on voit aussi la force de la foi, on voit des gens qui, motivés par la force de la foi et de l'amour que la foi suscite, se mettent totalement à disposition ; ainsi la souffrance est transformée et les personnes qui aident sont transformées, deviennent plus humaines, plus chrétienne : on sent quelque chose de l'amour de Dieu.
C'est pourquoi, à notre échelle, nous voulons nous aussi être toujours sensibles envers la souffrance, envers les souffrants, envers les pauvres, envers les personnes dans le besoin, en différentes formes de pauvreté, même spirituelle, qui nous attendent, et dans lesquelles nous attend le Seigneur. Merci pour tout ce que vous faites.
Selon la tradition le conseil est un don de l'Esprit Saint et un curé, encore plus un Pape, a besoin de conseils, d'être aidé pour trouver les décisions. Donc ces conseils pastoraux réalisent aussi une oeuvre de l'Esprit Saint et témoignent de sa présence dans l'Église.
Merci pour tout ce que faites ; que le Seigneur vous assiste toujours et qu'il vous donne la joie pascale pour toute l'année. Merci.
(©l'Osservatore Romano - 30-31 Mars 2009)
