Catéchèse du 18 février
Saint-Bède, et l'Europe chrétienne. Traduction partielle, anecdotes du jour (18/2/2009)
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Depuis la semaine dernière, le Saint-Père, ayant terminé sa série de catéchèses sur l'apôtre Paul, en a commencé une nouvelle, dédiée aux grands auteurs chrétiens du Moyen-Age.
Aujourd'hui, il a évoqué la figure de "Bède, dit « le vénérable », ... né dans le nord-est de l’Angleterre à la fin du septième siècle. A l’âge de sept ans ses parents le confièrent au monastère bénédictin voisin pour l’instruire. Il y restera jusqu’à sa mort, heureux de scruter les Écritures et de chanter la louange divine. Il fut un érudit de grande envergure dont les écrits se répandirent dans toute l’Europe. Il contribua ainsi très efficacement à la construction d’une Europe chrétienne" (source).
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La foule était telle (15000 personnes, selon les chiffres communiqués par la Maison Pontificale, correspondant aux billets retirés, mais probablement bien plus), que la salle Paul VI n'aurait pu la contenir, et que l'Audience s'est tenue pour la première fois cette année, à l'extérieur, sur la Place Saint-Pierre.
Il faisait beau (d'après le direct) mais froid, il y avait beaucoup de vent, un vent malicieux qui, dès les premiers instants, a fait s'envoler le "zuchetto" papal.
Le Saint-Père s'est d'ailleurs amusé: "Anche se fa un po' freddo, non piove e nemmeno nevica, quindi per questo dobbiamo essere grati", et à la fin, il a remercié l'assistance pour sa patience "dans le vent et le froid", et la chaleur de son accueil.
Après la bénédiction finale, traditionnellement, des cardinaux et des évêques viennent saluer le Saint-Père, ils le font avec plus ou moins de chaleur, certains baisent son anneau, ou même lui embrassent les mains, d'autres, plus formels, se contentent de s'incliner; la chaîne KTO coupe généralement très vite le direct. Mais aujourd'hui, j'ai pu voir sur Telepace un évêque prendre le pape par les épaules, et l'embrasser affectueusement sur les deux joues. Il s'est d'ailleurs vu rendre son geste. Voilà qui apporte un démenti à l'image trop véhiculée d'un haut clergé déchiré, qui s'est désolidarisé de son Pape: aujourd'hui, le "baciamano" était particulièrement chaleureux.
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| Felici | |
La "leçon" du Saint-Père se terminait splendidement par ce qui sera à coup sûr repris par les medias comme un vibrant plaidoyer pour une Europe chrétienne. Il est rare que, dans ses catéchèses, il fasse une allusion aussi nette à la situation actuelle - et même politique (ma traduction):
La réputation de sainteté et de sagesse dont Bède jouit durant sa vie lui valut le titre de "vénérable". C'est ainsi que le nomma le pape Serge 1er, quand, en 701, il écrivit à son abbé, lui demandant de le faire venir temporairement à Rome pour le consulter sur des questions d'intérêt universel.
Après sa mort, ses écrits furent largement diffusés dans sa patrie, et dans le Continent Européen.
Le grand missionnaire d'Allemagne, l'évêque saint-Boniface (+ 754) demanda plusieurs fois à l'archevêque de York et à l'Abbé de Wearmouth de transcrire plusieurs de ses oeuvres et de les lui faire parvenir, de manière à ce que lui et ses compagnons puissent jouir de la lumière spirituelle qui en émanait. Un siècle plus tard, Notkero Galbulo, abbé de Saint Galle(+ 912), prenant acte de l'extraordinaire influence de Bède, le compara à un nouveau soleil que Dieu avait fait surgir, non de l'Orient, mais de l'Occident, pour illuminer le monde. Si l'on met de côté l'emphase réthorique, c'est un fait que, avec ses oeuvres, Bède contribua efficacement à la construction d'une Europe chrétienne, dans laquelle les différentes populations et cultures se sont amalgamées entre elles, lui conférant une physionomie unitaire, inspirée à la foi chrétienne.
Prions, afin qu'aujourd'hui aussi, il y ait des personnalités de la stature de Bède, pour maintenir uni le Continent entier; prions, afin que tous, nous soyons disponibles pour redécouvrir nos racines communes, pour être les constructeurs d'une Europe profondément humaine et authentiquement chrétienne.
