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Le Pape et le préservatif

... puisqu'il faut bien en parler: ce que disait le cardinal Ratzinger à Peter Seewald (17/3/2009)

Le Pape a, comme d'habitude, répondu aux questions de journalistes, dans l'avion qui l'emmenait vers le Cameroun: Départ de Rome
Et déjà, on commence à entendre ici et là: la polémique a rattrappé Benoît XVI avant même que l'avion ne se soit posé.
Tout cela à cause de ses propos sur le "préservatif" (décidément, il y en a qui ne pensent qu'à ça...)

L'envoyée spéciale de La Croix qui voyageait à bord de l'avion papal semble même très contrariée, qui écrit:
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Dans l’avion, devant les journalistes, Benoît XVI n’a pas esquivé les problèmes mais, contrairement à Jean-Paul II, il a abordé de front la question du préservatif, même si sa réponse décevra ceux qui espéraient une évolution de la doctrine de l’Eglise.
Non seulement le pape a expliqué que la distribution des préservatifs n’était pas une « solution » mais, au contraire, a-t-il ajouté, « cela ne fait qu’augmenter le problème ».
Une petite phrase qui attristera sans doute les catholiques sur le terrain qui cherchent à lutter contre le fléau en tenant compte de la réalité des mentalités et des comportements.
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Mais cette fois, je dois dire que cette ébauche de polémique, selon une technique désormais bien rôdée, ne m'impressionne pas plus qu'elle n'impressionne le Pape, au contraire! S'il y a polémique à chaque fois que le pape ouvre la bouche (ou même ne l'ouvre pas!), il faut évidemment chercher l'erreur ailleurs que chez lui!

Il n'est pas difficile de connaître son opinion sur la question, elle ne PEUT PAS varier!
Le second livre d'entretiens du Cardinal Ratzinger avec Peter Seewald a été publié en français en 2000 sous le titre "Voici quel est notre Dieu" (ed Flammarion/ Le Cerf).
Il y aborde sans aucune ambiguïté ni aucune fausse pudeur la question "délicate" (pas pour lui!) du magistère de l'Eglise sur, disons la morale sexuelle.

Question: (...) On reproche à l Église, avec sa politique rigoureuse de l'interdiction de la contraception, de provoquer dans certaines parties du tiers monde de graves problèmes et même une vraie misère.

Réponse: C'est un parfait non-sens. La misère est provoquée par l'effondrement de la morale ; qui auparavant ordonnait la vie dans les sociétés tribales et dans les communautés chrétiennes, ce qui excluait la grande misère que nous voyons aujourd'hui. Réduire la parole de l'Église à l'interdiction de la contraception est une grossière bêtise, qui repose sur une conception du monde totalement renversée, comme je le montrerai plus loin.
L'Église enseigne donc avant tout la sainteté et la fidélité dans le mariage. C'est sa vraie voix. Et là où cette voix est entendue, les enfants ont un lieu où vivre, où ils apprennent l'amour et le renoncement, la discipline d'une vie correcte même au milieu de la pauvreté. Lorsque la famille fonctionne comme un lieu de la,fidélité, la patience et le respect mutuels, conditions pour une planification familiale naturelle et efficace, ne manqueront pas. La misère ne vient pas des grandes familles, mais du fait qu'on engendre des enfants de manière irresponsable et indisciplinée ; des enfants qui ne connaissent pas leur père, et souvent pas leur mère, et qui sont dans la rue ej doivent endurer la vraie misère d'un monde psychologiquement détruit. Par ailleurs, nous savons tous que, de nos jours en Afrique, l'extension vertigineuse du sida présente depuis longtemps le danger inverse : ce n'est pas l'explosion démographique qui nous guette, mais l'extinction de tribus entières et la désertification des paysages.
...
La misère n'est pas produite par ceux qui éduquent les hommes à la fidélité et à l'amour, au respect de la vie et au renoncement, mais par ceux qui nous détournent de la morale et qui ont une conception purement mécanique de l'homme : le préservatif leur semble plus efficace que la morale, mais si l'on croit qu'on peut remplacer la dignité morale de l'homme par les préservatifs, en vue de rendre la liberté de l'homme non dangereuse, alors on a déjà fondamentalement déshonoré l'homme et on produit exactement ce qu'on dit vouloir éviter : une société égoïste où chacun veut vivre sa vie sans assumer aucune responsabilité. La misère a son origine dans la démoralisation de la société, et non dans sa moralisation : et la propagande du préservatif est un élément essentiel de cette démoralisation, expression d'une orientation vers le mépris de l'homme, qui n'augure rien de bon.

(page 300-3001)

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