Une réponse chrétienne à la crise économique (1)

Le capitalisme selon Ratzinger.(4/1/2009)



Je n'ai pas besoin de dire à quel point cette analyse rejoint la mienne, et me plaît.

Article original en italien ici: http://www.europaquotidiano.com/site/guarda.asp?id=43003 (reproduit sur le site de Raffaella)
Aldo Maria Valli.

Traduction:


« Jésus Christ n'a pas organisé de campagnes contre la pauvreté, mais il a annoncé aux pauvres l'Évangile, pour un rachat intégral de la misère morale et matérielle ». (Les plus beaux voeux de Nouvel An )

Parmi toutes les pensées exprimées par le pape lors du jour de l'an, la phrase citée, contenue dans le message adressé aux fidèles avant la prière de l'Angélus, est peut-être la plus ratzingérienne.
L'Église n'est pas une agence sociale, ni n'a pour devoir de dicter des lignes de politique économique. Et il est significatif que parmi les misères dont l'homme doit être racheté, Benoît mette à la première place celles morales par rapport à celles matérielles.
Toutefois, tant le message écrit à l'occasion de la journée mondiale de la paix, sous le titre « Combattre la pauvreté, construire la paix », que l'homélie lue dans la basilique vaticane le premier de l'an, sont les textes les plus imprégnés de pensée économique parmi tous ceux produits jusqu'à présent par Joseph Ratzinger.

Pourquoi maintenant ? Et comment naissent ces réflexions ?
Quand le pontife dit que l'actuelle crise économique mondiale doit être vue comme un « banc d'essai », quand il demande si nous sommes disposés à la lire comme un « défi pour futur », quand il s'interroge sur la possibilité de « faire ensemble une révision profonde du modèle de développement dominant » et quand il dénonce la précarité du travail en demandant des « conditions de travail dignes pour tous », il lance une série de signaux qui sont en même temps, le fruit d'une longue tradition à l'intérieur de la doctrine sociale de l'Église et d'une nouvelle façon d'affronter les problèmes posés par la globalisation. Les éléments de tradition sortent surtout du groupe de travail du Conseil Pontifical pour la justice et la paix dirigé par le cardinal Renato Raffaele Martino, en continuité avec l'enseignement de Jean Paul II, comme le montre la dénonciation de la disparité entre riches et des pauvres, qui reprend presque littéralement les mots du message du pape Wojtyla pour la journée de la paix de 1993.
Les éléments de nouveauté sont donnés par contre par les contributions grandissantes de réflexion sur lesquelles le pape se fonde pour formuler ses analyses et de ses propositions.
Ettore Gotti Tedeschi, président pour l'Italie de la Santander Consumer Bank, éditorialiste du nouvel Osservatore Romano, auteur d'un livre intitulé "L'Argent et le paradis", est certainement une des voix plus écoutées. Catholique libéral, proche de l'Opus Dei, il est convaincu non seulement que le capitalisme a des origines chrétiennes mais que le capitalisme catholique reste « le meilleur système économique possible ».
Il y a quelque temps, lors d'une rencontre promue par l'institut libéral Bruno Leoni, affirmant que Wojtyla aurait mérité le Nobel d'économie, il a dit que l'intérêt de l'Église pour les problèmes économiques n'est pas né en 1891 avec Rerum novarum de Léon XIII, mais bien avant, à l'époque médiévale, avec les monastères bénédictins, « presque des Silicon Valley orientées vers Dieu au bénéfice des hommes ».
Une musique, aux oreilles de Benoît XVI.
Qui, cependant, à propos d'argent reste un peu plus méfiant, comme il l'a montré en octobre dernier en intervenant a braccio au synode des évêques en Vatican, quand, à l'improviste, il parla de l'écroulement des grandes banques et dit que « l'argent n'est rien ».
C'est de cette intervention sans texte écrit, qu'on peut dater le début de l'offensive de Ratzinger sur le terrain économique.
Comme l'a expliqué le cardinal Martino le 11 décembre 2008, le devoir que le pape demande à l'Église de se charger est d'orienter dans un sens humaniste le processus de la globalisation.
Benoît a même lancé une formule faite de deux mots : solidarité et sobriété.
Dans sa prochaine encyclique sociale, il dira comment procéder.



Voir ici: En attendant l'encyclique sociale


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