Tirs de barrage contre le Pape

Après la conférence de presse à bord de l'avion, et les fermes rappels de Benoît XVI. Même Alain Juppé s'en mêle . (18/3/2009)
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Voir:
Conférence de presse en vol
En voyage avec le pape
Le Pape et le préservatif
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Formidable campagne de dénigrement

Je lis à l'instant sur le site ESM un article issu du blog de l'Abbé Taouärn.

ESM parle à juste titre d'une formidable campagne de dénigrement contre l'Église et contre Benoît XVI.

L'Abbé a raison, quand il dit: "Mais je crois qu'il faut en cela aussi imiter Benoît XVI et ne pas perdre ni son calme ni le sens de la vérité".

Cette campagne est évidemment l'oeuvre des (ou relayée par les) medias, devenus frénétiques depuis quelques mois - en fait, cela remonte à l'élection, avec une récente montée en puissance depuis l'affaire Williamson, clairement destinée à corrompre l'opinion publique.
Par exemple, aujourd'hui, au journal de 12h30, sur LCI, on a eu droit aux propos "pontifiants" (là, c'est lui qui devrait avoir honte) de l'inévitable Odon V, interrogé comme expert: on se demande bien de quoi! Sous sa moumoute passée au cirage, il s'est cru évidemment obligé d'y aller de son petit crachat, plutôt bienvenu, en ce qui me concerne, le seul problème est qu'il risque de contaminer les rares personnes qui l'écoutent!

Eux disent bourdes, moi je dis vérité proclamée avec force et courage , eux disent "nouvelles polémiques", moi j'affirme "nouvelles attaques contre l'Eglise".
Tout dépend évidemment du point de vue duquel on se place.

Je n'aurais jamais eu l'idée de citer les quelques lignes ci-dessous, issues d'un site belge sans intérêt, si elles ne résumaient pas aussi parfaitement, à l'insu de leur auteure, véritable spontex (c'est-à-dire qui absorbe beaucoup et restitue en proportion) de la pensée dominante, ce qui se passe en ce moment.
Tout y est:


Benoît XVI crée de nouveau la polémique
18/03/2009
http://www.levif.be/actualite
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En route vers le Cameroun, première étape de son voyage d'une semaine sur le continent africain, Benoît XVI a lancé une nouvelle polémique. Dans la lutte contre le sida, qui fait des ravages en Afrique, la distribution de préservatifs "accroît le problème", selon le Saint Père.
C'est le premier voyage du pape en Afrique. Il devait évoquer les thèmes de la justice, de la réconciliation et de la paix. Patatras! Dans l'avion qui l'amenait au Cameroun, Benoît XVI a lâché "la" phrase de trop. Interrogé sur la bataille contre le sida sur le continent, le Saint-Père a répondu aux journalistes: "On ne peut la résoudre avec la distribution de préservatifs. Au contraire, cela accroît le problème."
L'entourage du pape ne pouvait ignorer qu'il serait interrogé sur le sujet du sida, extrêmement sensible en Afrique, où les prêtres sont régulièrement confrontés à des cas de conscience, et parfois amenés à distribuer eux-mêmes des capotes. Il savait aussi combien Jean-Paul II fut maintes fois critiqué dans les médias occidentaux pour ne pas avoir pris position plus clairement sur l'usage du préservatif -ce qui, soit-dit en passant, eût été inconcevable de la part d'un pape. (ndr: là, nous sommes dans l'incohérence totale: je ne lui fais pas dire!)
Benoît XVI était donc, pour parler clairement, "attendu au tournant". Sa réponse n'en a été que plus maladroite. "Il s'est mal exprimé, c'est vrai, mais il veut simplement dire que la fidélité au sein du couple est la seule façon efficace de combattre la pandémie", glisse un prêtre d'une paroisse rurale.

Problèmes de communication
Reste que la petite phrase en question ajoute à l'impressionnante litanie de bourdes et de décisions polémiques émanant du Vatican depuis plusieurs semaines. Il y eut la levée des excommunications des Lefebvristes, en février dernier, parmi lesquels Mgr Richard Williamson, négationniste patenté (ndr: s'agit-il d'un diplôme?). Puis l'excommunication par un prélat brésilien d'une mère qui a fait avorter sa fille de 9 ans, violée par son beau-père et enceinte de ses (basses) oeuvres - la mesure valant également pour les médecins. Excommunication saluée, de surcroît, à Rome, par l'un des cardinaux les plus puissants de la Curie, Mgr Battista Ré, celui-là même qui avait signé le décret sur les Lefebvristes.

La liste ne cesse de s'allonger. Et les catholiques, de lever les yeux au ciel.
Les plus combatifs se retournent contre la presse, accusée d'avoir voulu "coincer" le souverain pontife. D'autres s'affligent des carences en communication dont fait montre l'entourage de Benoît XVI.

Le pire, c'est que le voyage ne fait que commencer ...




On conviendra qu'il s'agit d'une synthèse, on peut difficilement faire mieux - si on a la mémoire courte, car il aurait été facile de remonter plus loin dans le temps - mais finalement touchante dans sa naïveté.

Dominique Quinio, pour La Croix, livre un éditorial plus honorable, mais quand même du bout des lèvres. On aurait attendu un soutien plus ferme "du" quotidien catholique français.
Elle fait peut-être référence au célèbre dessin de Caran d'Ache sur l'affaire Dreyfus, si souvent reproduit dans les livres d'histoire, et que j'adore: "ils en ont parlé"!
Ici, de toute évidence, il FALLAIT en parler.


Caran d'Ache "Ils en ont parlé"



Il « en » a parlé
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Nul doute que certains attendaient Benoît XVI au tournant du sida.
Le voyage du pape en Afrique n’avait probablement, pour eux, pas d’autre intérêt
. Qu’importe le rôle positif de l’Église catholique dans un continent marqué par les guerres, les exils, les pauvretés, les inégalités, la corruption ; qu’importe le désir de croyants d’être confortés dans leur foi et leurs actions au service de la société par la venue du pape chez eux ; qu’importe l’énergie d’un peuple et ses attentes. La « petite phrase sur le préservatif » serait guettée, voire espérée, et commentée.

La réalité du sida en Afrique, l’étendue de l’épidémie, le nombre de jeunes touchés, les difficultés à bénéficier des thérapies efficaces sont un terrible défi pour le continent et pour le reste du monde. Et l’Église n’est pas une oasis protégée : nombre de ses membres sont touchés par le virus ; beaucoup œuvrent auprès des malades et de leur famille. Le pape, donc, allait-il « en » parler ? Ou éviterait-il, comme Jean-Paul II, d’employer le mot, tout en rappelant que, pour lui, la prévention de la maladie passait d’abord par des relations sexuelles stables ou la chasteté.
Benoît XVI n’a pas craint, avant même de toucher la terre africaine, d’affronter les sarcasmes, voire les condamnations. On ne peut pas régler le problème du sida par une distribution de préservatifs, a-t-il dit. De bonne foi, personne ne peut dire qu’il a tort. Si le préservatif était « la » solution, là-bas ou ici, cela se saurait.
La seconde partie de sa phrase – son utilisation peut aggraver le problème – se discute, en revanche (malheureusement pour Dominique Quinio, la vérité ne se partage pas, et donc ne se discute pas). Le pape veut signifier que l’usage du préservatif peut « déresponsabiliser » ses utilisateurs, qui ne se sentent pas obligés de maîtriser leur sexualité ; mais les acteurs de terrain savent que, à défaut de cette maîtrise dont tous ne veulent pas, ou quand ils ou elles ne sont pas libres de refuser un rapport sexuel, il apparaît nécessaire de se protéger, et de protéger l’autre, pour ne pas ajouter du mal au mal.

À cause de ces quelques mots, entendra-t-on le reste du message ? L’appel à une « humanisation de la sexualité », à une éducation affective, comme l’invitation à se tenir indéfectiblement au côté des souffrants. Autant de domaines où l’Église apporte sa pierre, au service de tous, dans le silence.

Dominique Quinio


Et maintenant... Alain Juppé

Selon l'AFP, ce chevalier blanc de la politique, grande voix morale de notre pays, comme on le sait, se serait permis de déclarer:
(...) le pape "vit dans une situation d'autisme total ....ce pape commence à poser un vrai problème...
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Je suppose qu'il a été fortement sollicité par les journalistes qui l'ont interrogé (et qui se moquent par ailleurs totalement, comme chacun de nous, de son opinion sur tous les sujets).

Mais quand même: de quoi j'me mêle?


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